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Full text of "Les raisons des forces mouuantes auec diuerses machines tant vtilles que plaisantes : aus quelles sont adioints plusieurs desseings de grotes et fontaines"

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TRES-C H RESTÏE 

IRE, 

| Apres auoir mis fin à ce prêtent Hure, traitant delà raifon des forces 
> mouuantes 5 ôc de plufieurs machines, iay double' fçauoir fi ledit li- 
! ure mcritoitd'cftre dédié à Voftre Maie fié,' d'au tant qu'aucun s pour- 
; *ont penfer , que ceft art eft pîuftoft propre pour des artifans que 
s pour vn Roy , lequel doibt pîuftoft employer Ton temps à bien gou- 
» uerner Tes fubiects , à craindre Dieu pour en donner vn gênerai ex- 
emple , <k à fe faire redoubler à lès ennemis , ces trois chofes font très requifes à vn 
Prince , car ce font les trois colonnes qui foufliennent fon Eftat, Et en outre pour 
gouuerner vn fi grand nombre de peuple , il fera bon qu'il foit, non feulement affilié 
d'vn nombre de gens verfées en toutes fortes d'arts & fçiences, mais auffi queluy me(~ 
me foit aucunement entendu , & fpccialcmcnt aux feiences des mathématiques , & 
à celles qui defpendent d'icelles, a celle fin de n'eftre fubied a croire aucuns rlateurs, 
lefquels voyant vn Prince ingnorant d'icelles ,& qu'il fe prefente ocafion de quelque 
ceuure,luy font croire tout autrement que ladite œuure ne peut reufir , tellcmen t que 
cela tourne quelque fois à la honte &dc(plaifir dufdit Prince, Vitruuc excellent Ar- 
chitecte de fon temps, fait mention en PEfpitre de fon fécond li ure, adreffante à l'Em- 
pereur Julius Cefarque l'Architecte Dinocrate de Macedonc , homme doué de belle 
représentation de corps, & dehauces imaginations, vint trouuer Alexandre le Grand, 
luy repreîèntant par fon difeours, qu'il auoit formé le mont Athos en ion idée à larel 
femblance d'vneftatue d'homme, laquelle pourroit tenir en fa main oauebe vne ville 
fpacieufe, & en fa droite, vne ta (le qui receuroic tous les fieuues des montagnes d'à- 
îentour, &dela fe defeharger dans la mer, Alexandre trouua le deffeing fortbeau,mais 
confiderantladifficultcqullyauroitaaporterdesviuresenîadite ville, eftanc je pais d'a- 
lentour fort fterilen/y voulut entendre, &dudepuis fi tbaftir par ledit Arcbite&eja ville" 
d'Alexandrie, qui eft encoresaprefent,ainfile ingénient d'Alexandre furpaûa celuy de 
Dinocratesdautantquecegrandouurageeiitcftefaiten vain, les Princes font fou tient 
folicitezde tels Architectes & ingénieurs (pîuftoft remplis de vaincs imaginations que 
debons fondements) pourleurraireentreprendrcdesouurageslcfquelles me peuuent a- 
porter aucune vtilïté niplaifir, tellememquequandlefdit? Princes font aucunement 
entendus, ils peuuentdairementvoirpar leurs deffeings que l'œuurene peut eftre faite 
fuiuantleursimaginations,toutescesraifons. Sire montdonnelahardiefiedevous 
prefenterledit hure , ou en 7. ou 8/fueilies , font reprefcntccsles raifons des forces mou- 
uantes le plus bnefuement & fuccintementquil m'a elle poffible, après fuiuent quel- 
ques machines aucunes veille? & d'autres plaifantes,& entre les autres Voftre Maiefté 
en pourra recognoiftre quelques vnes qui peuuent eftre agitéespar le feui moyen de la 
temperaturedel'air,lequeifevenantàe(chaufcparlemoyendu Soièil,ou a fe refroidir 
par fon défaut, anime lefdites machines,&parce moyen l'on peut faire des chofes ad- 
mirables, & fi ie peux entendre que Voftre Maiefté prenne quelque plaifir a ce mi en petit 
œuure , celame donnera courage de l'augmenter de quelques autres gentils deffeings 
cuïilpl-aifedoncques a Voftre dite Maiefté le prendre en grë,àtendant que l'aye moyen 
de la feruir en çhofes plus grandes, îeprie Dieu m'en faire la grâce, & avous Sire d'e 
ftre maintenu en la laincte protection & vous combler de fes traces* 
De Hciclbeig ce 15 . de Feburier Uiç 

De Fojlrc CHùefté le trts-ekij]mt fuhiett. 

S. de Caus, 



A MONsIEVR DE CAV* 

ANACROTICHE SUR SON N O M f 



S i les noms ont en eux quelque force & puijfance 

A uec^ la fagejje , ton ftmpofa le nonu, 

L e (çauoir vray le rend, dont t immortel renonu, 

O fie aux meilleurs <$Aut heurs l'honneur des ta naijfanct: 

M aisfi l'eftrit des morts, rentre en autre fubjlance, 

O u {eglijje infenfible,auec noftre raifon, 

N ohs penferons de voir celuy de Salomon 

T> eslié de fon corps, faire au tien refidenct 
E eïlant en ton auril,fi [âge Çf entendu 

C onioindre la (cience auec la modeftie, 

A jant vn efbrtt meur au printemps de ta vie, 
V ne animahle douceur coniointe a la vertu, 

S y que le grandDieut'a>d: ornement reueftu. 

I. L. M. 

AUTRE, 

^ y mes vers efgallo y ent tes excellents mérites, 

uec la vérité y ton beau nom glorieux, 
N 'on verroitesclairerjansla voufte des deux, 
<3 utesr *™vertHS,feroycntaulongdefcriptes, 
k au ni ^onpeu d'eftrit , nlmefmesles charités, 
O feni "toucher ce nom,plain de Çigrandrenonu, 
% ay ans compris encore, toutes tes grands mérites, 

% ^ojrentreprendtrop,voulantlouercenonu, 
tq n ces vers malfonnans,pour loiier Salomon, 

O «rcefivnnomfcauant,au§i[cauanteft-tfi, 
^ yantdeslongtempsfait,preuuedetavertu, 
^ ttmuetf Archimedes&lcfubtilHeron, 
^ on ^cyfurpaJe^dtifage Salomon. 

P. L. N. 



O V YS par la grâce de Dieu Roy de France ôC 

de Navarre , a nos amez Ôc feaulx Confeillers les gens tenant nos 

Cours de Parlements, Baillifs, Senefchaux.Prevofts ou leurs Lieucenans &: autres nos 
Jufticiers & officiers quil apartiendra fàlut. Noftre bien aimé Salomon de Caus 
Maiftre Ingénieur eftant de prefent au fervice de noftre Cher &c bié aiméCoufin le Prin- 
ce Eledeur Palatin. Nousàfaid dire &: remonftrer que de Puis quelque temps. 11 fc 
feroit employé en la composition de quelques Hures fcauoirl'vn Intitule les Raifons des 
Forces mouuantp laiiic flujieurs machines tant vrilles que plaifantes. Vn auec De U Théorie 
& pratique de Mufîqucs. Vn autre troifiemeou font demonfhés les Cénjlruftions de quelques machines Hidrauli- 
ques. Et le quatriefme contient plufieurs dejfcings de grotes Artificielles & Fontaines , tous lefdids Liures Vrilles 
& profitables au public. Maisd'autant qu'il craintque fur les Copies qu'il enpourroit faire Imprimer, aultres 
Libraires & Imprimeurs deceftuy , noftre royaume fi pourroient Ingérer de les faire Imprimer & mettre en 
vente. Lcfruftrantpar ce moyende (es frais & labeurs,nous requérant humblement nos lettres, à ce neceflai- 
res A ces causes délirant gratifier ledidde C Au s comme eftant noftre fubied, & l'Inciter d'au- 
tant plus à continuer de profiter au public & mefmes à fin qu'il fe puifTerembourcerdes frais qu'il à peu fai- 
re tant pour l'Imprimerie defdids Liures que pour les tailles doulces des Figures qui font dcdans,nous luy auons 
Permis & Odroyé comme de noftre grâce Ipecial pleine puifTancc & audorité Royahluy Permettons & Odroy- 
yons nar ces Prefentes de faires Imprimer lefdids Liures par tel Imprimeur que bon luy femblcra& mefmes 
de le faire vendre & diftribuer par telles perfbnnes qu'il voudra choifir & ce durant le terme de fix ans à com- 
pter du jour que lefdids liures feront achevez d'imprimeur pendant lequel temps nous défendons à tous 
Imprimeurs & Libraires deceftuy noftre Royaume de Imprimer ou faire Imprimer lefdids Liures ou aucuns 
d'Iceulx à peine d'amande arbitraire vn tiers à nous l'autre aux pauures, & le troifieme au dénonciateur & 
mefmes de confifeation de tous lefdicts Liures dont ils feront trouués faifîs S y vous mandons que du 
contenu de noftre joufte permiffion , vous laifiiez jouir & vfer plainement .& paifjblemcnt celuy ou ceux 
qui auront permiflîon dudicts de Caus fans foufrir qui leur foit faid aucun empefehement Carteleftno- 
itre plaifir , donné a Paris le dixfeptiefme jour dcUdobrerAndegraccmil fix cens quatorze &4e noftre rè- 
gne le cinquiefmc. 




Par le C R S JJ err [on Confeil 

Bcrrueyr* 



EPISTRE 

Au bening Le&eur, 



Oùl'Autheur monftre ce que ceftcpe machi- 
ne & les premiers inuen teurs dicelles,enfèmb le I vtilité que 
Ion peut tirer de ce prelent L iure. 

Ening Lecteur, ayant a ce prefent liure à traiter une diuerfité de 
machines, il ne fèramal a propos demonftrerce que hgniflecemot, 
ôc les premiers inventeurs dicelles , ôc aufîi l'utilité que Ion en peut 
tirer, premièrement ce mot de machine, comme dit Vitruue fiçni- „, 
ne un'aiiemblage ôc ferme conion&ion de charpentenc , ou autre weZch«$ 
matériel: ayant Force & mouuement,foit defoymefme,oùparquel- I - 
!que moyen que ce foit, ôcy en a de trois genres: l'une appellce des 
Grecs Acrobactique, & eft celle qui fert à monter toutes fortes de fardeaux en haut, 
dont feferuentles Charpentiers &Maffons,& mefmementlesMarchands,àtirertoutes 
fortes de marchand ifes hors des Nauires , le fécond genre eft dit Pneumatique, lequel 
acquiert mouuement par leau Ôc l'air, dont il y a diuerfes machines } feruantes à la dé- 
coration de grotes ôc fontaines,le troifiefme eft dit des Grecs banaufon qui fèrtaefleuer 
tirer emporter de lieu à autre toutes fortes de fardeaux, & mefmement a îeruir de force 
à faire plufieurs chofes à nous dificilles fans ceft aide, comme Moulins à vent &aeau> 
Pompes 3 preffoirs à vis, Orologes, Balances, Souflets à Forgerons, ôc plufieurs autres 
chofes defquelles il feroit fortdifficillede fe paffer> quant aux premiers inuenteurs d'i- 
celles.Lefcriture faintenous rend tefmoignage, que luba fut inuenteur des inftruments 
de Mufîquc&Tubal-cain forgeur de tous engins de fer &d'arain,lesPayensontcreu Gemfickâ- 
celle invention eftre venue de Vulcan, lequel ils ont depuis adoré, comme ils ont fait ¥ im * : 
tous ceux lefquels ont efté les premiers inventeurs des chofes neceflaires à l'homme, 
mais de ces premiers inuenteurs n'auons aucune cognoiffance d'aucune machine par 
eux inventée, comme de ceux qui ont fuiui depuis, entre lefquels Archimedes a laifsé 
plufieurs chofes par luy inuentees? comme la vis dont fait mention Diodore Sicilien, modère su 
lequel dit qu'Egypte fut merueilleufement fecouriïe contre les inondationsdu Nil. Par 
la vis d' Archimedes , il inuenta auiîî plufieurs machines de guerre pour deffendre la tl^uTrl 
ville de Siracufe que Marcellus tenoit afïiegee > comme PI utarque recite, toutes lefquel- premier. 
les machines ont efté delaifleesdepuis quel'ufagedu Canon eft venu.Vironletêpsd'Ar- ^3 
chimedes,eftoit (Stefibie duquel Vitruue fait mention,) ôc dit qu'il fut inuenteur de MarceUw* 
plufieurs machines dites des Grecs Pneumatiques ôc Hidrauliques , (ceft à dire eaux ^ uu ' c ^ 
chantans.)Ce futluy qui inuenta de mefurer le temps auec le cours de leau, laquelle in- JZe'ç, ** 
uention n'a plus efté en ufage? depuis que les Oroioges à roues dentelées ont eflé in- 
uentees, après luy vint un Filon Bifantin, duquel Herone Alexandrin fait mention, di- 
fant auoir eferit quelque chofede ceft art, & depuis ledit Filon, eft venu Herone Aie- Herone en 
xandrin, lequel nous a laifsé trois liures. Sauoir un intitulé Spiritali , traitant diuers fi Machina 
probiefmes des effets de lair ôc leau, ôc le fécond de la machine mouuante , dite des 

Grecs 




Epiftre au Le6teur. 

Grecs Automatij , & le troifiefmc, de la machine fiable , depuis eft venu Vitruue du- 
quel les efcnts font affez cogneus. Et quelque temps après la ville de Rome fut délimi- 
te par les Gots, lefquels ruinèrent Iesplusbelles Oeuures d'Italie, & des lors les peuples 
de l'Europe neflrentplus aucun compte des arts,jufquesàlavenuedetroisgrandsPrin- 
ces,Iefquels vivoient tous en vn mefme temps , à fauoir l'Empereur Charles cinquief- 
me , le Roy François premier , & le Roy d'Angleterre Henry huitiefme , lefquels eftoient 
tous curieux de reftablir les arts enfevelis de fi longues annees>& un peu après eux vint le 
Pape Sifte V.lequel fit reftablir à Rome plufieurs ruines , qui auoient eflé faites par les 
Gots, & en outre fit faire diuers ouurages rares, & à les nombrer,un grand Volume ne 
fufiroit, quand aux hommes d'art rares, qui ont cfté du temps de l'Empereur Charles 
V« il y en a eu plufieurs en Alemagne, entre lefquels Albert Durer,a efte' recogneu va 
des plus excellens de fon temps , & auffi du mefme temps eftoient en Italie Michel 
l'Ange* & Raphaël d'Urbin, affez cogneux par leurs ou ures, un peu après fontvenusea 
France Pierre Ramus, Oronce Fine plufieurs autres grands perfonnages,pour les 
Mathématiques , peinture, & Architecture, mais pour reuenirà ceux qui ont eu co- 
gnoiûance des Machines mouuantes & Hidrauliques , peu en ont eferit de noftre 
temps, bien eft vray ,que Jacob BeiTon, Auguftin Ramelly,& quelques autresontmis 
en lumière quelques Machines par eux inventées fur le papier, mais peu d'icelles peu- 
uent auoir aucun effeâ:, & ont creu > que par vne multiplication de roues dentelées, 
lefdites machines auroient efrecl:, félon leur penfee, & n'ont pas confideré,que ladite 
multiplication eft liée auec le temps, comme il fera monftré en fon lieu : Et quand à 
l' vtriite «jue l'on peut tirer de ceft art, il eft certain qu'il eft grand , & de nombrer la 
quantité & diuerfite' des machinés qui font faites pour le feruice de l'homme il.feroit 
prefque impoiîïble, quand à celles qui font en ce liure, les vnes font faites pour l'vtilî- 
té commune, & les autres, pour le piaifir & ornement des Palais & Jardins , dont ay 
fait l'experièce de la plus part,&quand aux difeours que i'ay fait fur chacune figure , 
aucuns le pourvoient trouver un peu trop prolixe, d'autant que ie recite quelquefois u~ 
nemefmechofedeuxfois,ceIaay4emieuxaime7aire,quedelaiireraucunechofequ'el- 
le nefoit parfaitement entendue , car fi le Lecteur n'entend la chofe eflant propôfee 
d'une façon, il entendra peut eftre de l'autre propofuion. 



D'AUTANÏ 

i 



es rorces mouuantes. 




'Autant que les compofitions,& effets qneproduiffent toutesfor- 
tes de machines, font camées parlemoyen desquatres éléments, le£ 
quels donnent corps & mouuernent à icelles, il ma femblé bon de 
monftrer la définition dVn chacun deux en particulier » ôc aufti au- 
cuns deleurs effets. Quand à leurs fituations, l'opinion commune ôc 
; , la plus receue des Philofophesjefquels ontdifcourudeleurs ordres^ 
» ont imaginé le feu audeiïusde lair,& Pair âu defiusdelaterre, &de 
l'eau, les deux premiers eftans légers vouïans toujours monter en haut,ck les deux der* 
nierspefans, Voulans tôufiours deicendre en bas. 





VU*. 



DEFINITION PREMIERE. 

Le Feu, eft m eleMînt lumineux } chaud tres-fec & très- léger -, lequel par fa 

chaleur fait grande violence 

L y a de deuxefpecesdefeu,Wneilemen^^ 

ptionJequeliecrojeitfelachaleufduSoleifcartoutautrefeuouchaleur . ^ . 

eft fubiet à nourriture,& ce qui eft fubiet à + perir 3 donques la chaleur proce^TTr^H'^ 
danted u corps du SoieiLeft le feu! feu elementairejâ féconde efpecede feu Mtut ^^ 
eftlè matériel , lequel eft ditainfi, à caufequ'ileftnourriccmaintenu de 
mâtierecorporellolaquelle matière venanteà faillir,Fautautli la chaleur, 
quandacequiieftditlumineUx.c'eftàcaufeduSoIeiUquieft naturelle, 
ôcmefmement la lumière artificielle procededu feumateriel Laiecheté auffiyefbcèla 
fe voicencequ'ileftdireaement ennemi de l'humide, &mefmes qu'il cherche à le de- 
ltruire>& leschofes mefmes que nouseftimons feches,font encoresafècheesparlefep, 
comme par exemple 3 ce n'eft pas chofe commune , que de croire qu'il y aye aucune hu- 
midité au plomb > tOUtesfois l'expérience nous monftre , que le plomb en table de- 
quoy font couuertes les maifons ôcEglifes, fe defeche fi fort auec le temps par la cha- 
leur du Soleil, qu'il fe cofîrte & retire en dedans, & Il Iefdites tables font fortatachees 
contre le boïs, & qu'il ne fe puiffe retirer en dedans,lefdites tables fe creueront en plu- 
fîeurs places» le feu eftauffidittrefleger pour pîufieurs raifons, premièrement à caufe de 
fa lituation,en ce quileft audeftus desautres elemens ,& âuffi que nous voyons lefeu. 
matériel monter en haut » auec grande légèreté, & femble (comme ont dit aucuns 
Philofophes) qu'il veut retourner au lieu de fon origine,& quand à la violence du feu, 
la plus grande procède du feu matériel, chacun fait le dommage qu'il fait ou il fe met, 
foit par accident, ou entreprife délibérée, en Sicille le feu s'eft mis dedans la concaui- 
té du mont Gibella, autrement dit TÏtna, lequel brufle il v a fort long temps > toutes- 
fois il y a aparence que ce feu prendra fin , quand toute la matière fulfuree qui l'entre- 
tient finira, la violence aufïî dé pîufieurs inuentions de machines de guerre, eft admi- 
rable , lefquelîes fe font auec la poudre à canon 5 ainfi le feu matériel nous fert auftî 
bien à faire du mal, comme à faire du bien, ôc quand au feu élémentaire , il y a aucu- 
nes machines en ce liure, lefquelîes ont mouuernent parle moyen d'iceluy, comme 
l'eileuation des eaux dormantes P & autres machines fuiuantes icelles non demonftrees 
parcydeuant. 

B DEFI- 



L 



ivre premier, 




Livre 10. 
Theorefme 
60, 




DEFINITION DEUSIESME. 

Lair, eft <vn élément froit,fec,& léger .lequel fe peut greffer, Çf fi^f 

rendre fort violent. 

A place de l'air fécond élément eft imaginée entre l'élément du feu%& 
la terre, Vitellion prouue par Tes lingnes optiques, que le nuage s'flô- 
gne de la terre de 52000. pas 5 qui font viron 26. lieues Françoifès , ôc 
ainfi cefte diftance eft diuifee en deux régions , l'vne moyenne ainfi a- 
pellee à caufe qu'elle eft entre la troifïefme ou fùpreme région du feu, 
(dont nous auons parle') & la baffe région qui eft celle que nous tou- 
chons , quand a la moyenne elle eft froide, Ôc 
remplie de nuages » Ôc brouillats . Lexperience 
nous en donne congnoiffance aux hautes mon- 
taignes des Alpes, & monts Pirenees, ou la nei- 
ge fe maintient aucoeurde l'Efté, ôc la baffe ré- 
gion, comme i'ay dit 3 eft celle que nous tou- 
chons,ou l'air eft beaucoup plus chaud qu'aux 
montaignes , la raifon eft, à caufe de la reflecti- 
on des rais du Soleil,lefquels donnant fur le plan 
delà terre, Ôc nepouuanspafler outre, s'areftent 
ôc efchauffent l'air le plus bas, mais aux mon- 
taignes, les rais du Soleil ne donnent pas vne 
telle reflection, ains griffent au long dicelîes,& 
fpeciallement aux coftees qui ne font oppofees 
au Mydijie dis donques que lair eft vn élément 
froid, ôc qui na autre chaleur, que celle quiluy 
eft don née du Soleil. 11 n'a auflî aucunehumidité 
en fa nature , corne aucuns ont volludireaucûs, 
ce qui fera demonftré à la définition de beau. Il 
eft a uflî dit léger, car quelque quantité qu'il y 
aye d'air dans vn vaifleau , il n'en fera plus pe- 
fant , ôc quand à ce qu'il eft dit icy qu'il fe peut prefler , i'en donneray icy vn exemple^ 
Soit vn Vaifleau de plomb ou de cuivre, bien clos, & foudé tout à lentour marque' A. 
auquel il y aura vn tuyau marqué B. C» duquel le bout C aprochera près du fond 
ciudit vaiffeau viron vn pouce 5 ôc au bout y aura vn petit recipicn pour receuoir 
leau, laquelle verferez dedans ledit recipien, ôc de là defcendra au vaiffeau, ôc d'autât 
que l'air qui eft dedans ledit vaifleau ne peut fortir , ôc qu'il faut qu'il y aye quelque 
place, on ne pourra emplir ledit vaiffeau, & file tuyau B. C* eftdixoù douzepieds 
nautjl y entrera viron îufques au tiers d'eau, tellement que l'air fe prefîant,caufera v- 
ne compreflion, &fera mefme enfler le vaiffeau, s'il n'eft fort efpais, ce qui demonftré 
que l'air fe preffe, Ôc que cefte compreflion fait violence. Comme il fe pourra voir en 
diucrfes machines en ce liure, mais la violence fera grande , quand leau s'exale en air 
par le moyen du feu, & que ledit air eft enclos, comme par exemple? foit vne balle de 
cuiure d'vn pied ou deux en diamètre, & efpaiffe d'vn pouce laquelle fera remplie d'e- 
au par vn petit troujequel fera bouche' après bien fort auec vn clou, en forte queîeau 
nyair n'en puiffe fortir, il eft certain que fi Ion met ladite balle furvn grand feu, en 
force qu'elle deuienne fort chaude, qu'il fe fera vne compreflion fi violence, que la bal- 
le creucra en pièces, auec bruit fèmbîable à vn pecarc 

DEFINI- 




Des fi 



orces mouuantes. 





DEFINITION TROI SIESME 

LeaU. , eft vn dément humide pefant & coulant, lequel ne fi peut prefer 

eflant enferré. 

f^^^^^M Outes lespartics de ceft élément, font directement contraires â la 

HKSt nacurc du feu ' l ' numidiî: eeftenleau 5 commelachaIeuraufeu 3 &de 
gjRral ces deux parties contraires, fepeut faire des machines admirables, 
|gf|§ eommeilen fera par cy après aucunes monftrees. L'eau e(l auflî dite 
'fâB^È P e &nte,maistoutesfois toutes les eaux ne font de pareil pois: Pline rtwtiwt 
||§|^ recitant la nature de plufiçurs eaux différentes , dit qu'au territoire *- ch *P- 
de Carra en Efpaigne, il y a deux fontaines proches lVne de l'autre, m ' 
defquelles leurs natures font tant diuerfes,quetout ce qui eft misjau deftus de Pvne va 
à fond,& lautre porte tout ce que Ion met deftus, comme auffifait le Lacde Sodome, 
& le fleuue Aretufe, la raifon de cecy vient de la pefanteur de leau, laquelle eftantplus 
pefante encomparaifon que le corps que Ion met dedansje reiette eahaut,à caufe que 
la plus grande pefanteur veut tenir le plus bas lieu, comme nous voyons par exemple , 
que le fer & le plomb notent au deftus du vif argent,car le vif argent eftant lepluspe- 
lant en efguahté de corps, veut tenirle plus bas lieu, & au contraire, Ieau la plus légère 
ne peut fuporter aucune chofe dé pefant.Pline récite encore pour chofe efmerueiliable, 
que la pierre de ponce nage fur leau eftant en grande piece,mais eftant mife enpoudre 
va tout afond,la caufe en eft aifee à donner,car la pierre de ponce eftant de nature po- 
reufîe,&remplie d'air, ne peut aller à fond, à caufe que Pair enclos dedans Iefdites po- 
rcs,veut tenir le hautlieu,comme fa nature le porte,mais eftant ladite pi erre en poudre 
&quilnyapIusdairmefléauecpourlaporter,elIeiraaufond,lemefme eft en plufi- 
eurs autres chofes , les pièces de bois auftî notent fur leau , Iefquelles eftans foyees en 
poudre vont au fond,incontinent que la foyeure ou poudre eft abreuee d eau,parfem~ 
blable raifon auftï,Ies grandes Nauires chargées deplomb,&autres pefantes Marchan- 
difes,fontfupporteesfur leau ,à caufe que l'air eftant dans la concauite' defdites Na- 
vires , les empefche d'aller à foniquand à cp qu'il eft dit, que ceft vn élément coulant, 
cela fe trouue allez congneu par expérience, refte à monftrer comme il ne fe peut preC 
fer comme fait le feu& Pair,& en donneray vn exempIe.Soit vn vaifteaude cuiurerôd, 
contenant trois ou quatres mefures d'eau , auquel y aura vn petit trou , pour emplir 
ledit vaiftèau,& après fi Ion aiufte Iebout d'vne Seringue au trou dudit vaifteau, & que 
Ion voulutpoufferjeau deladite Seringue dedans ledit vaifteau, ontrouuera parefFecl:, 
qu'il ne fera poftiblede faire entrer dauantage d'eau, que ce qui y eft entre' volontaire- 
mentjeau donques nefe pourra prefter pour faire aucune vioIence,comme fait lairoù 
le feu, mais la violence de leau, confifte en fa pefanteur , quand elle defeend des lieux 
hauts , ou bien quand elle eft efmeùe par le vent , on ne peut point dire certaine» 
ment,fi leau eft chaude, participante de la nature du feu,ou fi elle eft froide,participan- 
te de la nature de I'air,mon opinion eft, qu'elle n'eft ny chaude ny froide , de fa natu- ' 
re, mais eftant aidee du feu , ou de Peau , reçoit par accident la chaleur ou la froidu- 
re. 



B 2 DEFI. 



Livre 



premier , 



DEFINITION QJIATRIESME. 

La terre >eH *vn dément fèc > pefant [olideS. 

'Elément ctela terre pure efteftimee de la plus part des Philofophes, fec & 
froid,toutesfois ie ne fuis de cette opinion, qu'il y aye aucune froidure en la 
terre,linon celle qui luyeftprefteede iair,auûi na elle aucune chaleur, (in on 
celle qui luy efl preftee du SoIeil,ceft élément ne fe trouue en fa nature pur 
comme les autres , car n ous ne pouuons dire , que la terre foir feche par tout, 
d'autant qu'elle cft méfiée de l'humidité, fàpefanteur fe monftre 3 en ce qu'elle tient lè 
plus bas heu des elemensA fa fo lidité en lamaffe ronde ôc ferme>compofee d'icelle. 




THEORESME PREMIER. 




Les parties des ekmens [emeslent enfemble, pour vn temps, puis chacun re- 
tourne en [on lieu. 

Est chofe afTezcogneue,que tout ce quia efté crée par îa prouiden- 
ce diuine>eft compofee&mixtionneedeselemens,commeaufïi tou- 
tes les fabriques &: comportions que l'homme peutefrecluerjcom- 
me parexempleje bois & toute autre chofe que la terre procrée, font 
mixtionnees du fec , & de l'humide , ôc mefmement font deuenus 
tels, parle moyen du feu ôc de l'air , car nous fauons par expérience, 
_;que la terrene produirait aucune chofe 3 fi elle n'eftoitefchauffeedu 
Soleil , Ôc ce qui cil pouffé hors icelle prend accroiffance par le moyen de l'aer, telle- 
ment que la nature ayant donné croifîance a 
quelque chofe que ce foit 5 parle moyen des e- 
lemens, vient après àfe deltruire par le moyen 
d'iceux , chacun élément retournât en fon lieu, 
Comme par exemple, le bois fe deftruitpar le 
moyen delà chaleur, l'humidité s'efuapore en 
hau'epar extraction que fait lachaleurXaquel- 
le vapeur-venant à monterauec la chaleur,iu£- 
ques à la moyenne région, fe quittent I'vnlau- ^ 
tre,puischacun retourne en fon lieu,l'humidi- 
té retombant fur la terre, qui eft-ce que nous 
apellons pluye, & fur ce fubiect ie reprefenteray 
icyvn exemple, Soitvn vaiffeaude cuiure rond 
m arqué A. bien clos ôc foudé tout à lentour, 
auqueîily aura vn tuyau marqué B. C. dont l'vn des bouts B. aprochera du fond, au- 
tant qu'il faut pour laiffer paflèrl'eau,& l'autre bout C. fortira dehors le vaiffeau 3 auquel 
il y aura vnrobinet marqué D.pour ouurir ck fermer quand befoing fera,Ôcyauraaufîî 
vn foufpiral en haut marqué E. après faut mettre de l'eau dans ledit vai fléau parle fouk 
piral,iufquesà vne certaine quantité,& file vaiifeau contient trois pots, lony en mettra 
iuftement vn pot,apresfaudramettreleditvaifTeaufur)efeu viron 3.QU4,minutes,& laif- 
fer le fou fpiral ouuert,puisretirer ledit vaifleau du feu,& vn peu après faudra retirer l'eau 
dehors par le fouîpirai,& trouuerez que partiede ladite eau 5 s'eft efuaporee par la cha- 
leur du feu ^apres faudra remplir la mefuredupot commeil eftoit auparauant, &re mè- 
tre l'eau dedans levaiffeau,& alors faudra bien boucher le foufpiral ôc le robinet) & re- 
mette le vaifTeau fur le feu 3 aufîilong temps comme la première fois , puis le retirer, ôc 
Je laifler refroidir de foymefme,fans ouurir le foufpiral, & après qu'il fera bien refroidi, 

faudra 




Desfi 



es rorces moùuantes. 



3 



faudra retirer l'eau de dedans,& y trouuerez iuftementîa mefme quantîtéquelony au- 
ra mile,tellement qu'il fe peut voir que l'eau s'eftoitefuaporee (Iapremiere fois que Ion 
amis le vaifleau fur le feu ) eft retournée en eau la féconde fois que ladite vapeur a eflé 
enferrée dans le vaifleau, & qu'il s eft refroidydeluy mefme,ilfe pourra encores faire v- 
ne autre demonftration de cecy,c'eft après que Ion auramis îa mefure de l'eau dedans 
le vaifleau, il faudra bien boucher le foufpiral & ouurir le robinet D. puis mètre ledit 
vaifleaudeflusIefeu,&metreIepot deflbubsie robinet, alors îeau du vaifleau s'efleuera 
parlachaleurdufeui&fortira parle robinetD.maisils'enfaudravironlafiziefmeoubui- 
tiefmepartiequetouteladiteeauneforte,àcaufeque la violence de la vapeur qui caufe 
leaude monter,eft prouenuedeladite eau,Iaquellevapeur fortira après que leauferafor- 
tie parle robinetauec grande violence,ily a encoresvn autre exemple au vifargent autre- 
mentdit mercure,quieft vn minerai coulant, lequeleftant efchauffé par le feu, s'exale 
tout en vapeur,& fe mefleauec l'air pour vn temps,mais après que ladite vapeur eft refroi- 
die 3 elleretourne en fa première naturedevifargent,&l'experienceîe monftre > d'autant 
quefilon met quelque vaiflelle dorée dans vne chambre ou Ion aura fait efuaporerdu 
vifargentJaditevapeurs'atacheratoutecontreladitevaiiTelleÂloia trouuera après que 
ceftpurvifargent,maisla vapeurdeleau eft beaucoupplus légère, aullî eliç monte com- 
me nous auonsditjiufques en la moyenne région. 




THEORESME IL 
// ny a rien a nom congneu de vuid^ 

O ut cequieft congneu à l'homme eftrempîy des quatres éléments? 
c'eft pourquoy il ne peut rien auoir de vuide à nous congneu, & 
de penfer(commeont voulu dire aucuns)qu'ily a vne vacuité' au deC 
fus des eîemens, ceft vneopinion fans preuue ny demonftration , & 
dédire aufli, que tout ce grand efpâce eft rempli d'air, ilnya nulle a- 
parence,car ladiuineprouidence narien fait d'inutile, & fileditefpa- 
c e entrelefirmament& l'eflementdel'aireftoit rempli d'air, il ferok 
innutile,car il ny a aucune créature qui aye à faire d'air au deflhsdela moyenne région, 
& pour ne point errer en cefte opinion, il vaudra mieux dire que ce grand efpace eft 
rempli d vne cinquiefme eflence à nous incongneue . Epicure a efté vn des plus exce- D - 
lens Philofophes de fon temp S) toutefois fon opinion touchant les Atomes & le vuide, zS 
eft iort contraire avn exemple que le donneray icy,ilditqu'il n'y a rien qui ne foit corps, wft^ 
& queles Atomes fonteorps indiuidus ôcfolides, Ôcqu'ily en a *tz?ww* 
de deux fortes, les vnscompofez> (nous les nommons corps fo- 
lides)&les autres fimples,defqueis fe fait îacopofition des cho. 
fes,laquellecompofitioneft faitepar l'acrochement des Atomes 
folides, (car iln'en admet point d'autres ) lefquels fe viennent à 
tourner, virer & entrechoquer parla cauevuidedumôdej'exem- J 
pie donques que iedemonftreray fera vn vaifleau de plomb ou : 
cuiuremarqué A. clos & bouché detouscoftezjequei fera rem- : 
pli d'eau par le foufpiral B. ôc après foit ledit foufpiral bien fer- 
méValors fi Ion fait vn petit trou au bas du vaifleau au lieu C. il ne fortira aucune eau, 
d'autantque vacuité ne peut eftre faite audit vaifleau, mais fî Ion donne place à l'air 
pour entrer audit vaifleau,enouurant Je foufpiral B. alors Leau fortira ,& l'air fe mettra 
en fa p!aceX)rfi 1-opmiond'Epicure eftoit vraye,& que la nature voudroit permettre le 
vuide (comme il dit qu'il y a entre chacun Atome)leau fortiroit,encores que le foufpi- 
ral fut ferme,d'autant quec'eft vn élément pefant & coulant, ainfi nous dirons que la 
nature ne permet rien de vuide à nous cogneu. 

A V e ! RE 




,ivre premier, 



AFTRE 



DEMONS? RATION Q^V E 
ne peut eftre en la nature^. 



LE W IDE 





Enerallement toutes les machines dites pneumatiques, fè font 
en tant que la nature ne peut rien fouffrir de vuide, & en donneray 
encores vne démon flration,|foit vn vaiffeau marqué A. B. C. D. 
bien clos ôc foudé de tous collez , auquel il y aura vn tuyau» E. F. 
duquel l'vn des bouts F. aprochera du fond fans y toucher, en for- 
te qu'il y aye diftance , pour laiffer paffer entre ledit bout F . & le 
_ fond du vaiffeau., ii y aura aufïï vn foufpiral marque' G. lcquclfau- 
dra boucher, & verfer de leau dedahs^edit vaiffeau par le 
tuyau E. F. il cft certain qu'il y entrera quelque quantité 
d'eau dedans. Car l'air fepreflera (comme a eflé monftré,) 
6c Ce fera vne compreffion d'air audit vaiffeau , de forte 
qu'il n'y pourra plus rien entrer, mais Ci Ion ouure le fou- 
fpiral, alors l'air qui efloit en la place de leau fortira, &a 
mefure que Ion emplira ledit vaiffeau d'eau,l'air fortira par 
le foufpiral. 

THEORESME III. 

§luand leau monte par faute de vacuité, cefl pour descendre plus bas 

que fon niveau. 

L y a c in (^moyens diuers , pour faire cfleuer leau plus haut quç 
fon niueau ,& de chacun moyen il y a plusieurs machines differen- 
tes;Le premier efl, par faute de vacuité : Le fécond, par fon propre 
moyen, Le troifiefme par aide du feu > Le quatriefme par l'air, & lç 
cinquiefme par machines compofees diuerfèment, conduites par 
force d'hommes ou de cheuaux, ie demonflreray de chafeun mo- 
yen vn exemplej&commenceray par celuy qui fait monter par fau* 
te de vacuité, boicdonquesvnvai fléau plain d'eau 
marqué A. auquel il y aura vn fifon marqué B.C. 
dont l'vne des iambesfera dansle vaiffeau, ôc lau- 
tredehors.Puisfautauoirvntuyaumarqué Diait 
en forte qu'il fe puiffeaiufler dedanslebout C.du 
fifon,apresfaudraboucherle bout dudittuyau,& 
lemplir deau,puisl'aiuflerbieniufte dedâs ou de- 
hors le bout du fi fon C. puis ouurirlebout d'em- 
bas,& alors Ieaufortantdudittuyau,atire cellequi 
efl dans le vaiffeau au long du fifon , d'autant que 
vacuité nepeuteflre faiteaudittuyau>& alors que 
ladite eau aura pris fon cours j Ion pourra ofler le 
tuyau D.&leaucontinuerafoncoursjiufquesàce 
qu elle vienne au niveau du bout C. ôc alors elle 
ceffera,ainfi Ion peut voir pareefl exemple, que fi 
leau monte en haut par le fifon > que cefl pour de- 
feendre plus bas que fon niveau, car file bout de dehors efloit coupé en E. il ne courroie 
n ullemen t>ainfi par laide du tuyau D.leau monte par faute de vacuité,d'autant que la pe- 
fanteur quieftenlaiambe dufîfon •> efl plus pefantequecelledeialambe de dedans. Et 
quand à la longueur du tuyau D. il doit eflre vn peu plus long. Que Ci le fifon depuis 
la fuperficic de Ieau>iufques à la marque E. & aufîi gros que ledit fifon, ou vn peu plus. 

D'autant 





Dés fi 



es forces mouuantes. 



D'autant qu'il faut que ledit tuyau D. contienne autant d'eau en longueur, ou vn peu 
davantage , comme ledit fifon contient d'air, depuis la fuperficie de leau, iufques à 



D' 

d'a,-..^, «™y««« — » ^uucuç aa.r , depuis la iuperhcie de leau, iufquœ ; 
a marque E. qui eft le niueau de leau a.nfi ceft exemple demonftre, que fi Ion atire 
1 air qui eft dedans le fifon ( (bit par la bouche en afpiram, ou par le tuyauD.) leaufiï 
fon mue U au ne § ' ^ Cours >P ourueu ^ defcende plus bas que 

Ce prefent The oresmi a efté mal entendu de ceux qui ont traduitHerone Iefauels 
monftrent a at.rer leau par vngros fifon, a.uftant vn va.ffeau au bout dudit fifonTau Si 
lie u du tuyau D lequel va.fleau ne peut faire nul effecl, d'autant qu'il natirera leau '"Ta- 
enia ïambe B. du fifon B. non plus que la hauteur, comme eft ledit vaifleauA en 
cores qu'il contienne autant d'eau ou plus que ledit fifon, fi eft-ce que ladite eau, né 
s'efleueraplushaut,que lefpefleur ou hauteur dudit vaifleau. 



THEORESME II H 



L'eau ne peut monter par/on propre moyen; fi ce n'eïl 

bas que fin niveau. 



pour defcendre_j plus 



WÊmm 



E fécond moyen de faire monter leau, eft par fon propre 
ce fera en ceftefaçon,foit vnvaiffeau plein d'eau marqué 
y auravnepiecededrap Ionguededemi 
pied & large d'vn pouce, laquelle fau- 
dra mouiller toute outre, & fera mile 
au vaiifeau, en forte qu'vn des bouts foie 
„ dans iceluy,& l'autre b ou tdehors,alors 
leau qui fera au bout de dehors ? attirera.par fa pefanteur 
celle qui eft dans le vaiifeau, & la fera monter au long de 
la pièce du drap, (comme il ib fait au fifon) iufques à ce 
que leau du bout de dedans fbit au niueau du bout 
dedehors,ck alors elle celfera de courir. 




moyen,& 
A. auquel 





THEORESME V. 

Leau montera par aide du feu, plus haut que 
fon niueau, 

E troifi efme moyen de faire monter , eft 
par l'aide du feu, dont il fe peut faire di- 
uerfesmachinesji'endonnerayicy lade- 
monftration d'vne.Soit vne balle de cui- 
ure marquée A. bien foudee tout à len- 
tounalaquelle il y aura vn foufpiral marqué D. par ou 
Ionmettraleau ,&auflï vn tuyau marqué B. C. qui 
fera foudé en haut de la balle, & le bout C. aproche- 
ra près du fond, fans y toucher , après faut emplir 
ladite balle d'eau par le foufpiral, puis le bien rebou- 
cher & le mettre fur le feu, alors la chaleur donnant 
contre ladite balle, fera monter toute leau, par le 
tuyau B. C. 





,ivre premier, 



lieront Jpi 
rit ait 3ff. 
Tbeore. 




THEORESME Vf. 

L'eau ne peut monter pat laide de l'air fi ce n'efï pour defcendre plus 

bas que fin niveau* 

E quatriefriie moyen de faire monter l'eau, eft par laide de l'air , &eri 
donneray aufïî vn exemple parla machine de Herone , laquelle eft d' v- 
ne invention Fort gentille & fubtiîle. Soyent deux VaifTeaux mar- 
quées A.&B*bien clos,& foudees de tous coftez 3 Ôcpo fez l'vn fur l'au- 
tre, felonladiftance quelôn veut faire monter l'eàu,&3.tuyaux GD. 
E.F. G.H. feront ibudees aufdits vàiÏÏeaux, enla manière qui fenfuit, 
foit foudé G D.à trauers le va i fléau À . en forte que le bout G pafleà 
trauerslecoftédehautduditvailTeauAiebout D. apro- 
chera autant du fond du vai fléau B.commeilFaut pour 
laifïer paffer leau,apresfoitle tuyau E F. foudélebout E. 
fur le coftédehautduvaifleau B,&lebout Raprochera 
autan* ducoftédehautdu vaifleàu A.conîe il faut pour 
laifferpaiTerrairjfoitiautrètUyaU G.KLfoudéà trauers le 
coftédè haut du^vaifleau A.enforte que le bout HXoit 
feulement autant diflant du fond du vaifleaucomme 
ileitbefoingpôurlaifrerparrerleaUj&yauraauffi vnfou- 
lpiral marqué I .par lequel levaifleau A* fera rempli, & 
après lé faudra bien boucher & verfer de leau dans le 
petit recipierï au deflus duvaifleaù A. laquelle eaudef- 
cendra pairie tuyau G D.au vaiffeau dé bas-, lequel eftat 
ferrédetous coftez,fair ne pourra forcir que par le tuyau 
EJ?.pouraler au vaiffeau de haut,& né pouuantencorèsfôrtir pouffera l'eau parle tuyau 
H. G. laquelle tomberàdanslepetitrecipien.&defcendraparlétuyau C. &durera ce 
mouuement tant qu'il y aura de leau dans le vaiffeau de haut» 




JDemonJtrationde la hauteur que la précédente m* 
monter leau-. 



À y penfé qu'il feroit bon dedemonftrer la hau- 
teur que la précédente machine monte fon eau, 
& ce d'autant que celles qui font defleigneesaux 
liures dé Heroné & Cardan , ne peuuent ietter 
leur eau en haut, quand le vaiffeau de haut eft 
prefque vuide , d'autant que les vaifleaux font 
. iointsl' vn à l'autre, fans diftance entre deux,don- 
ques quand ladite machinecommencéra de courir,leau defcendan- 
te parle tuyau C.D. fera monter celle du vaiffeau de ha ut (au tuyau 
G) depuis H. iufques à L. d'autant que ladite diftànce eft pareille à 
C.D.mais quand le vaiffeau eft prefquè vuide , alors là hauteur de 
l'eau au tuyau G D. né fera fi grand e> car le vàifîeau debaseftant 
prefque plein acourfit ladite hàutèur> de la hauteur dudit vaiffeau, 
& celuy de haut eftant prefque vuide, âloqige la hauteur du tuyau 
G.ainfî rabatant l'efpefleur des deux vaiffe>ux , l'eau montera au 
point M. quand la machine viendra à faillir. 



ait 




é 



THEO- 



Des fi 



orces mouuantes. 






TBEORESME VIL 

L'eau peut monter en haut par dherfes machines conduites par fa for au 

mefme,ou autre que ce (oit. 

! A diverfité des machines propres pour leuer leau e(t grande, & en- 

' **** 

vae de 
& die 
ne auiïî en 

fait mention.commeauffi fait Cardan dit qu'vo de Rubeh M*. 
;lanoispcnfantcftrcIcprcmicrmvcntcur^ 

j toi deioye > & a dire vray , ceux qu'ignorent les proportions des for! 

- ccsmouiunccs,mppntccftemachinecarcvnm yn 
mouvement continuel, d'autant qu'ils penfèront que l'eau _ _ „ 

fe haufant par ladite machine fera capable de la faire tour. E 

ner , la fabricque en fera telle , faut auoir vn tuyeàu de 

1)lomb où de cuivre 5 & le tourner en façon de vis* comme 
a figure le demonftre, après le faut pofer en pente comme 
la diagonale d-vn quarré , l' vndes bouts dedans > qui tour- 
nera fur vn pivot, ôc l'autre bout fera apuié contre vne mu- 
raille ou pièce de bois, en forte qu'il puiiîe eftre tourné par t 

forcedhomme,ouautrequecefoit,&alorsquandleboutdu bas marqué A vient 
à fe haufer en tournant, l'eau qui fera dans la vis,defcendratoufiours dans ledit tuyau 
& en fin fe trouuera en haut,defoîte que l'eau en defcendantparceftinftrument mon' 
te toufioursjiufques a ce qu'elle forte , la confédération de celle machine eft admira" 
ble, carlapropofmon d'icelle fe contredit, d'autant que l'eau defeendame par îcelle 
monte en haut. 




Diodon SU 
cilten en fort 
Hiftotrean* 
tique Imre 
premier, 
y trune- lu* 
ureX.Chap,, 
XI. 

Cardan en, 
fafnfailm* 



THEORESME VIIJ, 

Aux machines propres pour lever leau 3 la pefanteur de ladite eau Je me fur 

par fa hauteur. 

rEftunechofeaffez cogneue.que s'il y a vn trou au fond d'vn vaif- 
) feau plein d'eau, que l'eau fe vuidera plus vifte au commencement 
qu'a la fin, & la raifon eft, que leau eftant de plus grande hauteur 
j pefe d'avantage, & contraint celle de bas de fbrtir plus vifte, le meC 
| me eft a vn tuyau qui fera au fond d'vn vaiffeau , car le vailîeau fera 
i bien pluftoft vuide, fi le tuyau eft long , que quand il eft court , la 
^^P^— d mefme raifon fe trouue encores approuuee aux pompes ordinaires 
car fi l'eau eft 2*picds en bas , elle fera bien plus forte à tirer en haut , que celle qui n'a 
q.ue 12. pieds, encores que le tuyau de 12. pieds fut beaucoup plus gros que celuy de 
2,4- ôc qu'il cojkiik d'avantage d'eau, car la quantité de l'eau, ne rendra point lama-' 
chine plus pefante a tirer, mais bien la longueur. 




ivre premier % 




THE ORES ME IX. 

L'air papa travers ïeau quand il eU prefsè, 

Ucuns hommes fe font fort abufez en la cenftru&iondeplufieurs 
machines, îefquelles après avoir efté faites n'ont pas reuffi , ny fait 
l'cffeâ: ainfi qu<ils penfoient 3 d'autant qu'ils ont ingnorélesraifons 
des forces mouuan tes, ainfî ont fait ceux qui ont traduit Héron, les- 
quels on fait beaucoup de leurs figures fauiTesj ôc re ç çiteray vne fur 
ce fubjecl:,paur monftrer que l'air pafle à travers deleàu,lecinquan- 
tecinquiefme problefme eft figure de la façon. Soit vnvafe marqué 
A. B* fur la baie L. K. M. N* auquel y aura 3. fifons comme 
îa figure le demonftre > ôc à chafcun aiceux,il y aura vn pe- 
tit tuyau court marqué F. G, H. lefquels feront plusgros quç 
les fifons, en forte que leau defdits fifons punTe palier entre 
deux, ainfî verlant de leau dans le vafe A.B. quand elle vien- 
dra en la fuperficie du fifon E. ledit fifon vuidera toute leau 
que l'on auoit mile dans ledit vaie 3 & alors le petit tuyau H, 
reftera plein d'eau, & après que Ion remettra de leau dans le 
vafe , ( dit le traducteur ) ladite eau fe haufera iufques ala fu- 
perficie Ç ? fans qu'elle coure par le fifon E. d'autant dit-il 
que leau eftant au tuyau H.empefchera l'air de fortir du fifon, 
Ôc par confequent d'avoir fon cours ? ce qui ne peut eftre , 
car ledit tuyau H» eftant court comme il eft figuré, l'air bouil- 
lonnera àtrauersde leau, incontinent que leau furpafTera la 
fuperficie E. de la hauteur du tuyau H t ôc ainfi pour empefcher ceft accident 5 il fau- 
droit que ledit tuyau H. fut auflî haut, comme les lignes ocultes O. ôc en faire aux: 
autres tuyaux F. G, autant.Car il eft certain que leau fe mefure par fa longueur > ôc fi 
la diftance d'entre la fuperficie du fifon, & la fuperficie de leau du Vafe A. B. eft plus 
longue que les tuyaux F + G. H. l'air paffera ou bouillonnera à trauers leau comme aefté 
dit, l' expérience auffi de cecy fe voit en vn tuyau de plomb ou cuiure, carfi on met vn 
des bouts dans leau,pourueù qu'ilne foit trop profond, ôc que Ion foufle par l'autre 
boutj'aircommeaeftéditjbouillonneratout àtrauersdeleau 5 ilya aufli vn pareil acci- 
dent de la mefme nature quiarriue aux pompes fimples,ceft quand l'on veut forcer leau 
à monter plus haut,quela nature delà machine ne foutFre, l'air entrera à trauers de leau, 
çommeferamonftréparcy aprçs, aux machines propres pour hau(Ter leau aueç les pom- 
pes» 




X. 




THEORESME 
contrepoù qui fait mouvoir vne balance, efî proportionnée [uivant fin 
eslongnement du point de gravité. 

Our donner congnoilTance des forces mouuantes par le moyen 
du contrepois , nous commencerons à la balance , autrement dite 
Romaine, foit doneques fléau de balance marquée A> B, dont le 
point de gravité foit marqué C. ôc foit ledit fléau gradué en huit 
parties efgualles, favoir 4- de chacun coftê du point de grauite, 
ainfî fi un poids de 12. liures eft pendu au point 1 .il fera eigualle- 
menc balancé à un femblable pois pendu au point D. ôc ii un pois 



es forces mouuantes, 



de 6. livres eft pendu au point E„ 
il fera efgualle nient balancé au- 
dit pois de 12. Hvres pendus au 
point I ♦ & fi vn pois de 4. li- 
vres eft pendu au point F. il fe- 
ra encores eiguailement balan- 
cé aufdites 12. livres , Ôc fi vne 
des 3. livres eft pendu au point 
B. il fera encores eJgal au dits de 
12. livres, tellement que cefte progrcïïîon fe è 
du pois , qui s'ellongne du point de gravité. 



B 

<— 


r 


ir ; 


p 

— -f— 


c 


1 


A 


5 


4 


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12/ 




m* 


■ î ^ 



THE ORES ME XI. 

Si hjn àes 'bouts de la fufdite balance , ou Pledu èfi abaïjfee, îaufre {e levem i 
& toutes les faj 'dites parties mouveront, en proportion de ïeslognè* 
ment du point de gravité* 

Ô u r demonftrer la raifon de Tes proportions îcy, foit tirée un eîlghd 
droite B. A. auftî longue comme le fléau de la fufdite balance B, A. 
èc foit le milieu de laditeligne le point de grauiié marqué C^Sc4m^ 
> la mi1i rn ^plrirji^ 1 4gm^^oint d^ g^ii ife' m à rqnr Fr -fir foit ladite 
-ligne aufti graduée de femblables portions comme la fu!3iKTapreT 
faut tirer vneautreligne à diïcretion trauerfante le point C. laquelle 
paftera à trauers le point degrauité êc fera âu'flî graduée de fembla- 
bles portions comme lautre, après faut mètre vn des pieds du compas au point C.& dè 
îautre faire les portions de cercles comme il îe peut voir en la figure , ainfi la portion dè 
cercle N.D.fera efgualleà Q* I. & O. H. fera double audit Qa. &P.F. fera triple au- 
dit QJ.& fyLB.fera quadruple,ainfî il fe peut voir que la proportion du poix, eft conre- 
fpondant à la proportion delà diftance fur les portions descerclesqui font entre lefdi tes 
lignes, Ôc multipliant les parties des portions decercles quifbnt entre lefdites lignes pàf 
le nombre du pois qui y eftiointjon aura la quantité du premier, comme par exemple 
multipliant quatre parties de la portion M.B.par trois liurespefant,lon aura iz. nombre 
cfeual au pois du premier point, ôc ainfi fera des autres. 




ivre premier. 





T HEORESME X IL 
Le temps de la motion s'accorde avec le mouvement du contrepois. 

E qui eft icy apellé temps eft I'interualle qui eft depuis le commen- 
cement du mouuementde la machine, iufques à la fin dudit mouue- 
ment , Ôc fi ceftedemonftration eftoit bien confideree>plufieurs ho m- 
mes ne sabuferoient en la confiai dion dediverfes machines,parlef- 
quelles ils penfent faire efleuer vn grand fardeau par vne petite for- 
ce , ce qui eft bien pofîible comme fera demonftré,mais il faut auflî 
_ quelapetite force face davantage de chemin comme a efté démon- 
tré par la précédente, & par la prefente ie demonftreray qu'il faut que ce chemin fe fa- 
ce en mefme temps. Soit une pareille figure comme la precedente,à laquelle fera ima- 
giné vn poids de i2.hures au point Q^Iequel fera abaifler le fléau au point I . ileftcer- 
tain que s'il y a vn pois de trois 

àrfl 

4 \ 4 



liures au point B. ils'efleue- 
ra en mefme temps au point 
M, & ai n fi comme C.B. eft 
quatre fois aumlongcomme 
Q^C. ainfi B. M* fera qua- 
tre fois âufïî long comme QJ. 
ainfî il fe peut voir que ces 
deux poids eftans en équilibre 
1 vn auec l'autre * fi l'vn eft a- 
baifie,que l'autre hauftèra proportionnalement, félon la diftance du point, de gravité, 
tellement que trois liures, pourront bien leuer douze liures, vn pied de hauteur > mais 
il faudra que les trois liures s'abaifîent au moins quatre pieds. 






THEOR.ES ME XIII, 

Le mouvement du Levier 3 s'accorde avec ceiuy de la 'Balance 

A RÀisoNdelâforceduLeuier, autrement dit pied de Chèvre , fè 
démon ftreeftre tel- 
le que les précéden- 
tes ? comme par 
exemple : Soit vne 
grofie pierre quar- 
ree, marquée R.& 




le Leuier R O. dont la pointe O. tou- 
chera contre terre, ôcapuiera la pierre 
au point P. ainfi fi la force de l'hom- 
me feue h point C. comme fi c'eftoit 
cinquante liurespeîànt,lc point P.le- 
uera par raifôn 200, liures , d autant 
que lepoint C. fera quatre fois autant de chemin en mefme temps , comme le point 
P. aufft\ il fe re&dra e%al , à quatre fois la pefanteur, 

THEO- 



Desfi 



orcesmouuantes* 




THEORESME 

Aux machines qui fe font à tirer fardeaux par le moyen despoulies, fila force etl double km 
tirera 20.peds.de corde ,pour faire lever le fardeau 10. pieds. 

I truue fait mentiondecefte forte de machine, dite des Grecs tro~ 
clearumjaquelle a fon mouuement par le moyen des poulies, Soit î- 
celle faite comme la figure le demonftre ? & aux moufles marquées 
D. E. il y auraàchacune unepoulie , & foit une corde paffee à tra* 
uers leidïtes poulies , 
dont vn bout fera a- 
A taché à la moufle du 
haut , & lautre bout fèrvira pour tirer 
le fardeau , comme il fe peut Voir en la 
figure, donques fi Ion tire ledit bout de 
corde marque' G. vn pied en bas, le far- 
deau qui fera attaché à la moufle E. en 
mefme temps lèvera vn demipied , & ce 
d'autant que la corde eft palfee double 
aux polies , ainfi fi Ion tire 20. pieds de 
corde , le fardeau neleuera que io.autfi 
vn homme tirera auflî pefantauec cefte 
machine, comme en feroientdeux,fila 
machineeftoitfimple 3 maisles deuxho- 
mes tireront en mefme temps le dou- 
ble delà hauteur fauoir 20. pieds 3 avant 
quelautre en aye tire'pîus de dix, & fi aux 
moufles ilyauoit deux poulies,comme 
la figure M. la force feroit quadruple, 

mais aulfi ne monteroit le fardeau que j.pieds en tirant 2o,pieds de corde. 





THEORESME XV» 
Aux roues dentelées ,fi vn pignon fait S. tours , pour faire mouuoir vne roue dentelée vn tour s 
que laxe de ladite roue foit en diamètre comme ledit pignon , ladite 
axe lèvera 8. fois autant que ledit pignon. 

Es roues dentelées fe font 
encores auec la mefme 
rai fon comme les précé- 
dentes, car en augmen- 
tant la force : Ion augmê- 
te proportionnalement 
le temps , comme par exemple ,foit une 
machine à leuer fardeaux, faite en telle 
forte qu'vn pignon marqué A . puifle 
tourner vnegrande roue dentelée, mar- 
quée B + ledit pignon aura 6. dents, & la 
grande roue 48, ainfi il faudra que ledit 
pignon face s.tours cotre la grande roue 
vn , tellement que fi vne liure eft pendue à 
laxe C. elle fera efguallement balancée à 
8. liures pendues à laxe E. moyennant - 
que leidïtes axes foyent de pareille grof- 
feur, ainfi quand Ion voudroit tirer 400, 




B 



liures 



Livre premier. 



liuresaùeciaditeaxeE. ils ne donneroyerit non plus de trauailà tirer qUé 50. liuœs fe» 
rcyentàlaxe C. aufli le pois monte g.fôis autant en laxe C. comme il feroit eftant en 
laxe E* tellement quVn homme feul,fera autant de force tirant vri fardeau par ceffcl 
machine comme huit hommes feroient ayant chacun vaaxe C. mais aufli fi les huiÉ 
hommes font vneheureàleuerleurpoM'hommefeulfera huit heuresàleuer lefien, 




T H E O R E S M E X V 

Tar la multiplication de la for ce, on lèvera vn fardeau quelquij 
pefant ^ffîil [oit. 

i A multiplication des forces moùuanfeseft fi grande, cju Archimedei 
idiroitquesileufeuôùapuyervnemàchine 3 qu 5 ileutfait remuer later- 
re , véritablement la force des roués dentelées fe faitauec limagina- 
tion iufques à l'infini comme ie demonftreray icy par vne machine 
I encores qu elle ne peut eftre mife eh vfage , car il ne fe prefente point de 
[ fardeaux fïgrands à remuer , & mefmement on ne la pourroit faire 
^ forte allez pour fuporter vn fi pefant fardeau ? foit donques vne roue 
marquée A. laquelle aura 9& dents, & fera tournée par vn pignon B. qui aura 8. dents, 
ainfi ledit pignon fera tz.tours contre laroue A. vn, âpres foit à laxe dudit pignon vne 
roue C. encores de 5*.dents mouuee par vn autre pignon D. aufïi de 8.dents 5 ainfi ledit 
pignon D. fera aufli «.tours cdrttre laroue C. vn , tellement que leditpignon D. fera & 
fois iuours,qui font ^contre la roue A.vn tdur,apres foit encores vn pareil pignon E. 
& vne trôifiefme roue F. de mefme nombre de dents, il faudra que ledit pignon E.facè 
i 7 28.tôurscontrela roue A.vn,ôcapres le pignon delà quarriefme roue marqué G. fera 
20736 tours contre ladite roue A, vn, & après le pignon fi fera 2*8832. tours , & eeluy 
L. 29 859 s 4, contre lafufdite roue A.vntoun tellement que fi yn homme tourne tous 
les iours lamanneuelle îo.mille tours, il fera 2S>8.iours ôc demi pour faire tourner ladi- 
te roue. A. vn tour aufli fi Ion metautant deliures pefant, à laxe de la roué A.comrrié 
le nombre quilfautquela manneveile face de tours contre la roue A. vn, tout ce grand 
fardeau feraelgualiement balancé a vneliure pendueàla manneuelle N. tellement que 
chacune roue que Ion aiouftera, augmentera la force de iziois autan t,&ainfi auec cefte 
augmentationderoues,lon pourroit aller iufques à l'infiny , fumant la propofition dê 
Archimede. 



Xi Premier pignon- 



14 
12 

144 Second» 



J44_ 

1718 Trôifiefme. 



34Î 6 

2,0735 Quatricfmeo 



4H7 2 

2,673 g 

"248831 Cinquième 
12 



497 £64 
24^8jj__ 

"298P84 Sifiefméo 



,ivre premier. 




THEO KES ME X VU, 

T>é la force du pignon à <uis. 

L fe fait encofes vn efpece de pignon avis, comme il fe peut voir par 
laprefente figure ^lequel fait multiplier la force de beaucoup d'avan- 
tage, &auiîî eft fort propre en aucunes machines , pour eftres plus 
tranfpor tables , mais 
il y a vne incommo- 
dité , c'eft qu'il s'ufë 
ôc n'eft pas tant du- 
rable que celuy dentelé, à caufe que cc- 
Iuy à vis en tornant , gliffe au long des 
dents delà roue,&s'vfe fort, mais l'au- 
tre à dents en tournant poulie les autres 
dents , & ne s'vfe pas tant , & pour de- 
monftrer la raifbn de la force, foit vne 
roue de 4s. dents comme la prochaine 
figure A. demonftre, & foit lepignon 
à vis reprefenté parla lettre B* lequel 
aura Hnterualledu canal de lavis , de la 
mefme largeur, comme les interualies 
des denteleures de la roue ? tellement 
qu'en tournantlamaneuelle vntourla- 
dite vis fera tourner la roue A. vne dent, 
&ainfi faudra tourner ladite vis 4g.tours 

contre ladite roue A. vn tour, tellement que la force fera multipliée, comme letemps, 
fauoir de 48. fois autant en laxe de la roue A. comme en laxe de la vis. 





THEORESME XVIII, 
La force de la prejfe à vis, eft conformé a toutes les précédentes» 

A prelTe à vis eft vne C 
Machine de grande 
- force, la quelle eft au flî 
|femblable!àla raifon 
des precedentes,com- 
; me par exemple. Soit 
\ vne preiTe marquée A 
B. laquelle aura la vis marquée* F* dont 
le canal de ladite vis feravnpouce delar- 
geur , ôcfoit 1 arbre de ladite vis marqué 
E* D. lequel fera 7. pieds long depuis le 
centre de ladite vis,iulques au point, ou 
l'homme eft appuyé marqué D. ainfi fi 
vn homme tourne ledit arbre ellongné 
de 7* pieds du centre, félon la praticque 
d'Achimedes, il fera 11. pieds en circon- 
férence, qui font 264. pouces ? qu'il fau- 
dra que le bout D. face de chemin en 




mefme 



Des forces mouuantes. 



; 

mefme temps queladite vis s'abaiflè vn pouce, & par toutes les raifons précédentes, filon 
multiplie 2^-par 5o.liures,quiefl viron la force que l'homme aura en pourtant larbre 
E. D. ainfi ces nombres produiront i32oo.liures,tellement que filon met leditpoisdef 
fus la preife,elle aura la mefme force, commeeftant prelîee auec larbre, & force de5o. li- 
ures, quiferalamefme proportion , commes'ily auoit vn leuier ou fléau graduéde^4. 
pouces d'vn cofté,& vn pouce delautre,& qu'il y eut 50.1iuiespefmt, pendues au bouc 
dudit leuier marqué B. il cft certain quefuiuant le trcfiefmc theoreime, le boutA.au- 
raîaforcede leuer i32oo.liures,quieftla mefme force que la prefle abaifle. 





PROBLESME PREMIER. 

Tour faire esleuer leau par le courant d'vne riuiere , la forets 

de la pompe. 

H EsTE fuiuante machine vulgairement dite pompe, eft apelîeede VU 
truve&deHerone Machine Stefibique, retenant le nom de l'inuen- 
teur d'icelle 5 qui fut Stefibie Alexandrin, iemonftreray trois moyens 
pour fe feruir à efleuer l'eau par cefte machine, le premier fera par le 
courant d'vne riuiere (commelafuiuantefiguredemonftre) ou ily a 
vue roue a eau,& àchacuri bout de larbre de ladite roue,il y aura y- 
ne manneuelîe de cuiure forte , ôebaftante pour fouftenir la force 6c 
pefanteur de ladite roue,& fi ladite roue a dix pieds de large,& douze pieds de diamè- 
tre lefdites manneuclles auront au moins quatre pouces en quarré,& feront arrondies 
au millieu aux places marquées A. & foit aufli deux pièces de bois nommées leuiers 
marquées par les lettres B. & G aiuftees dans les bras defdites manneuelles , lefquel- 
ks quand la roue tournera , lVn fe ïeuera 6c l'autre s'abaiflera, & Iefdits leuiers feront 
aufli aiuftez dans les deux bras ou brancars marquez D.E, lefquelsen hauflant feront 
haufler les féaux , ou foupapes des pompes alternatiuement , 6c ainfi l'eau montera 
dans le yaifleau F. 6c de là on la pourra conduire ou Ion voudra, quand à la hauteur 
quelle doit monter, ie fuis d'auis qu'il ne la faut contraindre à monter plus de trente 
pieds de haut auec vne feule pompe, comme fera enfeigné au fuiuant Probîefme , le 
gros tuyau G. eft le lieu ou la foupape eft enferrée, qui fouftient l'eau, quand les féaux 
ou loupapes des pompes ne la haufle pointja figure auecla pratique ordinaire que Ion 
a des pompes , donnera facile intelligence de cefte Machine, & fi le courant de la ri- 
mère eft fort,& que Ion defire auoir quantité d'eau , Ion fera le diamètre du dedans 
des bareiis de dix ou douze pouces , 6c que Iefdits bareils ayent huit ou neuf pieds de 
haut, & faut pour bien faire que les féaux haufent 6c baifient quatre pieds, & quand ils 
lont en leur plus grande hauteur, qu'ils ayent aufli quatre pieds d'eau au deflus, àcelîe 
hn que l'accident dont a efté parlé au neufîefme Theorefme n'aduienne,carfi leaun'e- 
ltoit haute allez entre la fuperficie du baril 6c le feau , il eft certain que l'air pafleroit à 
trauers de leau par bouillons, & rendroit la machine inutille , 6c fpeciallement quand 
on la force de monter au deftiis de quinze ou vingt pieds, ceft pourquoy Ion prendra 
bien garde que ceft accident n'aduienne , la proportion aufli des tuyaux M. N. O.fe- 
ront de quatre pouces en diamètre , fi les bareiisen ont douze, & il Iefdits barils font 
plus petits , Iefdits tuyaux feront à laduenant aufli plus petits, il fe fait vne autre forte 
de pompe appellee renuerfee de laquelle le baril eft dans leau de ia riuiere A le feau eft 

D mis 



Livre premier , 

mfc dedans par le bas'dudit baril haufant & baiflant en cefte façon , mais ie ne fuis 
û aduis que Ion fe férue en aucune manière de cefte inuention de pompe , à caufe des 
accidents quiarnuent en icelle , car l'eau montant par cefte façonnait que beaucoup 
de paillettes^ ordures montent auec, & s'arreftent en dedans les foupages , lefquelles 
ion empefchees de bien ferrer,& s'il y a feulement vn poil en dedans ladite foupape,ce- 
la donnera vn grand empefchement à leileuation de kau$maisen cefte prefente façon 
celte faute ne peut arnuer que rarement , à caufe que leau en montant en la foufpape 
^. s'il y a quelque ordure , elle n'y pourra monter à caufe de fa pefanteur , & fi ceft 
quelque chofe de léger il n'y pourra non plus arriucr,à caufe que le bout du tuyau O. 
trempera au pied dans leau, & ainfi ladite foufpape fera hors de danser de fe gafterpar 
les ordures qui font méfiées auec l'eau. 



Livre premier , 



r- ■ ' 




PROBLESME IL 

Autre moyen de lever leau,far le moyen d'vn ruijfeau. 

'Este autre iaçon de leuer Ieau,fe fera auec vn RuiiTeau d'eau efleué, 
| ôc qu'il puiiïe tomber fur la roue A. pour la faire tourner , ôc en 
tournant, fera efleuer leau de la pompe BJufques à 24. où 30, pieds 
1 haut, & lautre cofté C. prendra ladite eau , en la première eleua- 
j tion, dans lcbaflîn D. ôc la pourra encores leuer 24. où 30* pieds 
) haut, La figure précédente , donnera le moyen ôc intelligence de 
r „é î'efleuement en la première hauteur , ôc la féconde hauteur , fe fera 
par lemefme moyen , comme il fe peut facilement comprendre par la figure, laquelle 
figure n'a peu eftre faite haute ^ (fez, félon la proportion defes mefures ,acaufeque 
le papier ne la permis , mais il *era facille d'imaginer ladite hauteur, comme elle doit 
eftre. 




Livre premier 




PROBLESME TROIS IES ME. 



Tour eslever vne eau de fource ou de rivière par la force 
des chevaux. 

A i s s'il ny auoit riuiere affez forte, ny ruifTeau courant, Ion pourra 
efleuer l'eau par le moyen & force d-vncheual,ou de plufîeurs, félon 
la quantité &Ja hauteur que Ion la délire, ce prefentdeffeing eft fait 
pour efleuer ladite eau 6o.pides haut 3 & quatrecheuaux en leueronc 
viron tfo.muis envneheurede temps,qui font viron sooooiiurespe- 
fant.Soitdonquespremierementvnarbre de bois bien droit, vnpied 
en quarré,& tfo.pieds dehautmarqué A. lequel tournera entre deux 
piuots,&enhautpresduboutilyaura vne roue dentelée de z 4 * dents marquée B. la- 
quelle fera tourner vne Lanterne ou pignon de 12. branches marqué C & audit pi- 
gnon ily aura vnerouedefer ou de cuiure, de viron deux ou trois pieds en diamètre, 
& de dixhuit dents de tour, marquée D. mais il ny aura que neuf dents en la moitié 
de la circonferencejautre moitié demeurant vuide,& y aura aufll deux autres roués, 
marquées E. & F. chacune de la grandeur de lautre,& autiï de neuf dentsà chacune 
roue , &feront toutes trois pofees les parties dentelées en haut , puis faudra pofer vne 
poulie au deflus,marquee G, ou fera panée vne corde , laquelle aufîï fera atachee fer- 
me par les deux bouts aux arbres des roués E. & F. en forte paiTee,que tournant vne 
defdites roués ,Iautrc fe puiffe deftourner,comme il fe pourra voir,& mieux confiderer 
en la Figure de l'Ortographie fuiuante. En après faut bien pofer lefdîtes roues E & F. 
contre celle D. en forte que D. tournant toufiours d'vn mefmecofté, face tourner 
E. vn demi tour, & alors qu'elle fera en ia dernière dent , la première de la roué F. fe 
prefentera contre la roué D. àcaufe que celle de E. la fait deftournerpar le moven 
de la corde & poulie commune G. & après que ladite roué D. aura atrapé lapremi- 
eredentde F. continuera iufques à la neufiefme,& après la première de la roué E. fe 
prefentera derechef, & ainfi les deux roués E. & F, tourneront, & fe détourneront 
alternatiuement vn demi tour,& aux axes H. & L. feront atachees deux fortes cor- 
des, îcfquelles leueront les deux Seaux qui vont dans les barils M. N. &aurontviron 
trois pieds de ieu, haufantcVbaiflant J & feront faits de cuiure, bien aiuftez dans lesba- 
jils , ôc qu'ils puiffent iouer dedans facilement,fauoir quand ils font hauffez 5 qu'iIspuiC 
féru defeendre d'eux mefmes ,fans eftre contrains d' eftre pouffez en bas, & ainfion ne 
mettra nul cuir alentour defdits feaux,comm e on fait ordinairement auxpompes com- 
munes^ faut noter quetantplus les féaux hauflent vifte, tant plus d'eau s'efleuera , ce 
qui fe peutobferuer en toutes les façons de pompes. 



Faut aufïî noter que les deux pièces de trauers O. P. ne doit eftre qu'vne pièce, à 
laquelle fe doit ioindre lautre trauers Q^dans lequel trauers , tournera les quatre pi- 
nots des roués B. C. E. F. . 




1 



Livre premier, 




PROBLESME QUATRIESME. 

Plan de tortographie de la précédente machine. 

^^^^^^^fM ® m d°nner plus facille intelligence de la précédente figure , i'ayre- 
1SS1 F^^^m P rel ^ ent ^ ic J kplan del'ortographie 3 à fin que par iceluylon puifleen- 
1ÈÈ WÊÊ )Wl ten d re ^ emouuement & rencontre des trois roues E. D. E foyent 
1É1 ^^^^^Ê ^ onc l ues kftlites roues de chacune p.dents en la moitiédela circon- 
$Sk WliwÊÊ^ ference,& que les parties dentelées d'icelles roues foyent tournées en 
ISI naut:,en *° rte °i ue ^ a première dent de l'vne , s'acroche auec la roue 

.^^^^^^^^ D. quand la dernière de lautre roue paffe outre, & faut qu'ily ayev- 
ne corde marquée R, S. paffante dans vne poulie marquée T. laquelle fera attachée 
ferme auxdeux axes,commeilfepeut voir en la figure,en forte que fi les dêts delà roue 
E. font acrochees , la corde qui eftferme à laxe de ladite roue fera tourner celle de F, 
vn demi tour, & fera prefenter la première dent V. quand la dernière de la roue E. 
marquée X. palTera,& ainfi la roue F. fanant fon demi tour, fera deftourner celle E, 
au mefme eftat que deuant, tellement que par le moyen de ce demi tour ( aiant & ve- 
nant) le feau de la pompe fe leuera & abailTera , comme fi ceftoit vne maneuelle tour- 
nante, & la différence qu'ily a entre ladite maneuelle & cefte prefente inuention , eft 
que ladite maneuelle ne Ieuent le feau perpendiculaire,comme fait cefte prefente inuen- 
tionjaquelle eft beaucoup meilleure, mefmement que pour leuer l'eau fi treshautj & 
en telle abondance,il faudroit que lefdites maneuelles fuffent trespuiffantes, comme a 
efté dit par cy deuant,& aux machines précédentes pour leuer leau , par le moyen des 
roues à eau, fi Ion ne pourroit bien faire lefdites maneuelles > l'on pourra vferde cefte 
prefente inuention,quand aux bareils 3 fi Ion veut efpargner la quantité de cuiure ou 
plomb qu'il faudroit auoir,en les faifants de treze où quatorze pieds de long 3 on les 
pourra faire feulement de quatre pieds long , delà groffeur du feau , comme il fè peut 
voir en cefte figure, puis emboiter deffus vn autre tuyau plus menu. Z, Y. 



L 



mre premier 





PROBLESME V, 

Four faire esleuer partie de te au d'une fource, cinq ou fix pieds haut. 

Ly a plusieurs maifons 6c iardins, dont les fituations font plus 
hautes que les fourcej voifïnes , ôcs'ûy a quelque pente aufdites 
fources de fix ou fept pieds, l'on pourra hautier partie de ladite eau, 
ce qui eft vneinuention fort fubtille, laquelle cirant bien entendue, 
l'on en pourra tirer grande utillité. Soit donques la fource condui- 
te à yn lieu ou il y ayefix ou fept pieds de pente, puis Toit fait d'eux 
vaiiTeaux de plomb , bien fo udez& fermez de tous codez marquez 
A, 6c B lefquels feront trois ouquatre pieds en quarréceluy A. aura demi pied en 
hauteur, & celuy de bas huit pouces , 6c la diftance de l'vn vailTeau à l'autre fera de 
cinq pieds, & y aura vn réceptacle au déffus du vailTeau A. marqué C. auquel entre- 
ra l'eau de la fource. Soit aulîi les deux tuyaux K. & Ev faits en forte que par celuy 
E. l'eau delafource entrera 6c emplira le vailTeau A. puis eftant plain, on le bouche- 
ra auec le bouchon F. 6c l'eau de la fource montera iufques au bout du tuauy K. le- 
quel bout fera vn peu plus haut que celuy E. puis entrera dans le vailTeau B. pari- 
celuy tuyau K. &audelTus dudit vaiiïeau B. il y aura vn tuyau M. foudé lequel paf- 
fera par deiTus le vailTeau A, & auffi le réceptacle , 6c fera recourbé en bas , 6c foudé 
contre le haut dudit vailTeau A. tellement que l'air du vailTeau B. puilfe entrer par 
ledit tuyau au vailTeau A f 6c puiue contraindre l'eau de monter par le tuyau N. com- 
me a elle' demonftré au Theorefme 6. 6c ainfi quand le vailTeau A. fera vuide, il 
faudra r'ouurir le tuvau E. 6c alors l'eau de la fource rentrera dedans iceluy vailTeau, 
& faudra auffi ouurir le robinet R, pour laiiïer efcoulerleau du vailTeau B. dehors, 
6c alors que le vailTeau A. fera remply ? 6c celuy B. vuide, il faudrafaire comme par 
deuant, 6c l'eau montera derechef , 6c ainfi ouurant & ferrant les deux vaiiTeaux 
comme a efté dit, la moitié de l'eau de la fource , montera cinq pieds plus haut que 
fon origine ? 6c l'autre moitié dépendra en bas, quand à la recourbeure du tuyau. K. 
cela eft fait pour euiter que l'air ne forte du vaifléau B. quand leau entrera dedans, 
faut auffi noter que la monteure de charpenteriç n'a point efté faite à ce prefent dcC 
feing pour nç le point omfquer* 



PRO. 



Lmre premier. 

PROBLESME VI. 




Machine fort fuhitie,par laquelle les vaijfeaux de la précédente s'ouurent & ferrent 
d'eux mefmes, par le moyen 'de l'eau. 

A r la précédente il a efté monftré de leuerparciede l'eau dVne four- 
ce, & d'autant que c'eft vnegrande fubiection d'ouurir& ferrer con- 
tinuellement les vaifteaux, iay trouué vne inuention , laquelle par 
laide feulement de la mefme eau, lefdits vai (féaux fe pourront ou- 
vrir & ferrer toufiours à propos, laquelle fe fera en cefte forte. Soit 
premièrement les vaifteaux A.& B.comme en la précédente , & mef- 
mementtous les tuyaux^ au bout de haut de ceux E.&K.ily aura 
deux robinets faits & pofez en forte auec deux branches ouverget- 
tes de fer, ou cuiures marquées C. D. de deux regiftres ioints a icelles marquées F. G» 
aufquels regiftres la corde M. N. fera atachee,& quand ladite corde fe tirera du cofté 
H alors il faut que le robinet E. fe ferme , & que celuy D. s'ouure , & au contraire, 
quand l'on tirera lacorde du cofté M. le robinet E, s'ouurira, & K. fe ferrera , il y aura 
auffi vn robinet au bas du vaiffeau B. lequel fera iuftement foubs la verge O. P. lequel 
s'ouurira auiïi auec celuy E. par le moyen du regiftre Q. après faut que la corde M. N. 
pafîe par la poulie R, & qu'elle foit attachée à vn petit vaiffeau de cuiure S. lequel fera 
fait de forte que quand il fera plain, il renuerfera fon eau , '& eftant vuide il fe rehau- 
fera comme la figure le monftre, & pour faire que ledi t vaiffeau face c'eft cfFedt,il fau- 
dra qu'il foit pendu entre deux piuots, vn peu plus bas que le millieu, &que le fond 
foit de pefanteur pour tenir ledit vaifteau comme la figure monftre , & quand il fera 
plein d'eau alors le haut eftant plus pefant que le bas, il renuerfera fon eau & faudra à 
lautre cofté de la machine auoir vne autre poulie marquée T, à laquelle fera paftee la 
corde attachée aucontrepois V. lequel fera balancé auec le vaifteau S. en forte que le- 
dit vaiffeau eftant vuide, alors le contrepois le fera haufer, & par confequent ouurir le 
robinet E. & aufîï celuy qui eft au bas du vaifteau B. & quand ledit vaifteau S, fe- 
ra à moitié plain 5 alors il attirera ledit contrepois, & fera retourner les robinets com- 
me a efté dit, & ainfi le tout eftant bien aiufté, fi l'eau de la fburce tombe au petit ré- 
ceptacle 5 elle entrera dans le vaifteau A. par le robinet E. & quand ledit vaifteau fe- 
ra plain , alors l'eau montera audit réceptacle , i ufques au tuyau X. & de là tombera 
dans le petit vaiffeau S. lequel eftant demi plain, attirera le contrepois V. & fermera 
(comme a efté dit) les robinets O. & E. & ou u rira celuy K, alors l'eau entrant dans 
le vaiffeau de bas fera monter celle de A. au vaiffeau Z* comme a efté monftre par 
la précédente ,& après que le vaiffeau B, fera plain , & celuy A. vuide, alors l'eau 
montera derechef au réceptacle , iufques au tuyau X. & tombera dans le vaifteau S. 
iufques à ce qu'il renuerfe, alors le contrepois V. retirera ledit vaifteau en haut, & re- 
mettra les robinets en leur premier eftat, & continuera ce mouuement fans autre ai- 
de que ladite eau. Et fi Ion defire auoir de l'eau plus haut que cinq ou fix pieds , alors 
il faudra faire encores vne machine foubs le tuyau L. du vaifteau de haut, ôc alors la 
moitié de celle qui entre audit vaiffeau Z + montera encores plus haut , & fi c'eft que 
l'eau foit abondante à la fource , on la pourra faire monter autant que bon femblera 
par cefte inuention. 



PRO- 



p 

I 



I 



■A 



le- 



Liure premier, 

PROBLESME VII. 

Tour faire vne Orologe auec le cours d'vne fontaine naturelle laquelle fourra 
faire (on cours trefîusle, (ans élire fuhiette a eïire montée 
tournellement. 

Oit le cours de la fontaine au tuyau marqué A. lequel fera gros 
par dedans, viron comme vne plume à efcrire, dont l'eau tombera 
dans le vaifleau B, auquel fera deux tuyaux , fçavoir vn marqué 
G foudé contre le fond dudit vaifleau, auquel il y aura vn petit ro- 
binet D. après il y aura vn petit vaifleau tresbuchant , (comme en 
la précédente machine ) marquée E, & ledit vaifleau fera attachéà 
vn petit levier marqué F. G. fait comme la figure demonftre, fça- 
voir auec vne charnière pour ployer feulement d'vn cofté, & le bout dudit leuier fera 
acroché dans vne des dents d'vne grande roue, marquée H. I. en forte que le vaiC 
feau E. baiflant, le bout G. leuera la dent acrochee, vn peu plus que d'vne dent, à 
fin que le plus grand leuier L. tombe dans la prochaine dent , & face arrefter ladite 
roue H. I. il y aura auflî vn contrepois marqué O. attaché au leuier F. G. poura- 
baifler le bout G. quand le vaifleau E. fera vuide , & ainfi l'eau tombante dans le- 
dit vaifleau, quand il fera vn peu plus pefant que le contrepois O, alors il s'abaifle- 
ra ,& fera leuer le bout G. & hauflèr ladite roiie H. d'vne dent, & l'eau tombante 
toufiours emplira ledit vaifleau, & le fera renuerfer, & alors le contrepois O. lequel 
fera plus pefant aue le vaifleau vuide , rabaiflera le bout du leuier G, & celuy d'en- 
haut L. tiendra la roue en eftat qu'elle ne pourra retourner, & faudra que ladite roue 
aye foixante dents , & auflî que l'eau qui tombe dans le vaifleau E. foit tellement a- 
iufté auec le robinet D. que chafeune minute d'heure, ledit vaifleau fe puifle renver, 
fer, & par ce moyen la roue H. I. fera vn tour en vne heure, & après l'on pourra fai- 
re qu'il y aura vn pignon à l'arbre de ladite roue ayant fix dents, lequelmouuera vne 
roue de feptantedeux dents , & par ce moyen la monftre de haut M, monftrera le 
cours de douze heures ,& celle de bas d'vne. Et quand ledit Orologe fera bien aiufté, 
elle continuera long temps fans varier, fautaufli noter qu'il faut que l'eau du vaifleau, 
B. foit de la hauteur du tuyau P. à celle fin , que ladite eau tombe toufiours efgual- 
lement dans le vaifleau tresbuchant, & pour ce faire, faudra quil en tombe vn peu 
plus dans ledit vaifleau qu'iln'en forte par le tuyau €♦ & le furplus fortira par le tuyau 




PRO- 



Li 



lure premier. 





PROBLESME V I I X 

<iAutre manière d Orologe d'eau. 

Aïs s'il n'y auoit point de fourcevifve,ô<:quelon vouluftmefurer le 
temps auee l'eau, Ion fera vn vaifeau de cuiure ou plomb, comme 
la figure A. lequel tiendra viroU vn muy d'eau, ledit vai fléau fera 
bien quarré,& vn peu plus haut que large, dans lequel (eravn petit 
vaifleau de cuiure marqué F. aufïi quarré bien clos, & foudé de 
tous les codez . Lequel fervira pour flotter deflus l'eau du vaifleau 
A. après faut auoirvn fifon fait comme la figure B. C. D. le mon- 
tre, lequel pafleraatrauers vn tuyau de cuiure, qui fera au milieu du petit vaifleau, Ôc 
faut que ledit tuyau pafle de part 6c d autre dudit vaifleau,& le fi fon entrera dedans avec 
vn peu de forcek&fautaufli que le bouc dudit fifon puifle tréper dedans l'eau du vaifleau 
A- & en haut au point C. il y aura vire corde atachee; paflante par deflus la poulie L 
& à laucre bout fera ataché le contrepois E, ôc au bout de Iaxe,ducofté I. fera ata- 
cbee vne eiguille laquelle montrera les heures en la monftre G* P. & après que Ion 
aura rempli le vaifleau A. Ion pofera 1 e vaifleau F. deflus, comme a efté dit, &auflî 
le fifon & contrepois ? puis Ion attirera leau dudit fifon par le bout D. auec la bou- 
che , Ôc d'autant que ledit bout eft plus bas que le niueau de leau du vaifleau A. la- 
dite eau aura fon cours, & tombera dans vn autre vaifleau. H, & à mefure que l'eau 
dudit vaifleau s'abaifle, le petit vaifleau. F. s'abaiflera auec le fifon, ce qui fera caiu 
J§ de faire tourner la poulie , & par corilèquent lefguille de la monftre , Ôc pour aiu- 
fterle cours des heures , faudra abnger ou acourfirle fifon dans le tuyau de cuiure 
du petit vaitfeaUjCar en pourtant ledit fifon vn peu d'auantage dans l'eau, elle courra 
plus vi fte,& au contraire le retirant, elle fe retardera, faut auflî noter, que pour aller 
tort iuftefera de befoingd'amfler vn petit tuyau au bout D. dont l'extrémité' du bouc 
ou efl le petit pertuis par ou fort l eau , fera d'or fin, à celle fin que ledit trou ne fe bou- 
che de rouille, ce qu ? il fe feroit , s'il eftoit de plomb ou cuiure, ôcqiiand l'eau duvaï£ 
feau A. fera prefque vuide, on la fera rcmonftrer auec vne petite pompe marquée E. 



PRO- 



Livre premier, 

PROBLESME IX. 

Pour faire vn vaifleau* auquel mettant de teau far force , fortira puis après auec 

grande violence^. 

Oit vn vaiffeau decuiurebicn rond & de force affez capable pour fouftc- 
nir l'esfort de l'air, & qu'il foie bien clos & foude' de tous coftez , après f 
faudra fbuder deux tuyaux, fçauoir A. B. ôc C. D. en force que cha- 
feun bout dedans approche autant du fond du vaiffeau, comme il eft be- 
foing, pour laifterpaffer l'eau, & à chafeun defdits tuyaux, ilyaura vné 
clef ou robinet pour ferrer l'eau, quand elle fera dedans , laquelle on mettra auec une 
Seringue par le tuyau C. D. ôc faudra bien aiufter le bout de ladite Seringue au bouc 
C à celle fin qu'en pouffant l'eau dedans elle ne reforte par la iointure , ôc à Hnftant 
qu'on la pouftee dedans, il faudra ouurir la clef G. puis la referrer aufîi to-ft qu'il n'y 
a plus d'eau dedans la Seringue, &ainfi quand l'on voudra faire fortir l'eau, on tourne- 
ra la clef ou robinet F. puis elle fortira par le tuyau A. (duquel le trou fera fait, a ufïî 
menu quelagrofleur d'vne efplingue,) douze ou quinze pieds de haut,cc qui donne- 
ra plaifir à voir. 

P R O BLESME % 

Tour contrefaire la voix des petits Oifeaux par le moyen de l'eau , & l'air. 

Oyent deux vaifîeaux marquez A. Ôc B. celuy de A. fera remply d'eau , & ce- 
luy B.bien clos 3 & foudé de tous coftez , puis faut fouder le tuyau C. D. vn 
bout contre le fond du vaifteau A. ôc l'autre paflànt en la partie fuperieu- 
re de B* 6c que le bout D. foit autant diftant du fond de B. comme il eft 
befoing pour lailTcr pafTer l'eau, faudra auoir vn robinet marqué F. audit 
tuyau pour ouurir Ôc ferrer quand befoing fera , faudra encores faire vn tuyau G. H. 
par kquel l'aèr paffera à trauers ledit vaifleau. A. ou bien fera conduit au lieu ou l'on 
voudra faire chanter les Oyfeaux, audit bout fera aiufté vn petit liftier fèmblable à 
ceux que font les faneurs d'Orgues, pour reprefenter le chant d'vn Rofignol , ôc ledit 
fifBet trempera dans l'eau, comme il fe peut voir en la figure particulière K. Ôc ainfî 
quandl'onouurira le robinet F. l'eau defeendra au vaifteau de bas, ôcl'airquieft au- 
dit vaiffeau fortira par le tuyau G. H + lequel fera liftier le fiflet qui eft au bout dudic 
tuyau,& auprès d'iceluy 5 l'on pourra pofer vn^arbriffeau artificiel, deflus lequel l'on met- 
tra quelques oyfeaux de bois où métal peints comme le naturel, 

PROBLESME XI. 

Four aiouïier au fùfdit mouuement vn Cigne, ou quelque autre Ojfeau, lequel boira 

autant d'eau comme on luy donnera. 

L fe pourra encores faire qu'au vaifteau A. il y aura vn Cigne fait de métal 
comme il eft defigné enla figure M. lequel boira autant d'ea u comme on 
luy prefentera foubs le bec, Ôcpour ce faire, il faudra bien clorrele vaik 
feau A. de tous coftez , ôc faire vn tuyau marqué N* au bout de haut 
duquel il y auravn petit réceptacle, & l'autre bout aprochera autant du 
fond dudit vaifteau, comme il faut pour laiffer paflèr I'ea^&auCigneil 
y aura vn tuyau marqué O. foudé deflus la fuperficie dudit vaifteau, en forte quequand 
l'eau defeendra par le Robinet F.au vaifleau de bas, l'aër entrera au vaiffeau A. par le tuy- 
au, qui refpondra aubec du Cigne, & fi Ion met de l'eau foubs le bec dudit Cigne/il 
l'attirera en la pîaçe de leau qui defeend. 

PRO- 






Liure premier. 




PROBLESME XII. 




Tour faire vne Machine Jaquette aura mouuement de foy-mcJmc\ 

L y a eu plufieurs hommes lefquels le font trauaillezàla recherched'vn 
mouuement qu'ils ont appelle (fans le congnoiftre) perpétuel, ou fans 
n*n,chofe aflez mal confideree & mal entendue, d'autant que tout ce 
qui a commencement, eft fubiectàauoir vne fin, ckfaut applicquerce 
mot de perpétuel ou fans fin à Dieu feul,lequel comme il na eu com- 
mencement, ne pourra aufli auoir fin, tellement que telle Çollie Ôc or- 
gueil aux hommes, de fe vouloir faire acroirede faire desouures perpétuelles, veu que 
eux mefmes font mortels ,ôc fubiets à vne fin, ainfi feront toutes leurs ouures , telle- 
i tsqmt re ment que ie laîfferay ces mots de perpétuel ou fans fin, Ôc monftreray icy la fabrique 
déments dot d'vne machine qui s'agift de foy-meîme, pourueu qu'elle foit entretenue des quatres 
l esicoi'"ofie eflements dont elle eft compofee. I'ay demonftré au Theorefme cinquiefme,comme 
font entendu l'eau monte pai; l'aide du feu , plus haut que fon niueau. Pay aufll demonftré alapre- 
es,fauo>ria mlcre définition , corn me toute chaleur naturelle peut eftre dite feu eflernentaire,ain- 
Zîïlrt'coZ' fi cette difpofition naturelre de la chaleur, ôc du défaut de chaleur, fèrvira de contre- 
fofetfoHrU pois , pour faire monter leau, ie dis difproportion pour agir, d'autant qu'il faut en 
d^e'dtdant tout mouuement, que le fort emporte le foible, autrement les chofes eftant en efqui- 
ponrieaué- libre ou en proportion efgualle, il ny pourra auoir mouuement , doneques celle di- 
tazr anfst fp ro p or tion eftant en l'air efçhauffé par la chaleur du Soleil , fera la caufe du mouue r 
ft'adedls ment , comme il fe pourra voir icy par la fabrique. Soit vn vailfeau de plomb ou de 
'levfttfiAH. cuiure de viron vn pied ôc demi en quarré bien clos ôc fondé de tous les coftez au- 
fj^_fi£ t quel .il y aura vn tuyau au milieu marqué D. E. le bout E. approchera du fond du 
fatfantm/n vailfeau, comme il eft befoing pourlaiffer palfer 1-eau , ôc l'autre bout D . fera bien 
U drfutaiit f° uc ^ contre le haut du vailfeau , Ôc y aura auflî vn fbufpiral marqué F. après faut 
rc a * cllcuer les deux coftez de la machine N. M. en forte quelaxe O. auec la poullie G. 
puiffe tourner facilement, Ôc monftrer au dehors du cofté M. le mouuement de la- 
dite machine, auec lefguille appofee contre laxe fufdite, faut auffi auoir la bordeure 
I\ foudee au deftus du vailfeau laquelle feruira quand l'on voudra mettredeleau 
dedans le vailfeau, & aufli quand leau monte par le tuyau E. D. qu'elle ne s'efpan^ 
de dehors, tout cecy eftant bien & iuftementconftruir, Ion verfera de leau dedans le- 
♦ dit vaiffeau , par le tuyau D. E. iufques a enuiron le tiers dudit vailfeau 3 Ôc ouurira 
on le foufpiral F. quand on mettra ladite eau au vailfeau, puis on le rebouchera très- 
bien, après onaura vne petite balle de cuiure fort légère marquée L . laquelle puiffe 
floteer deffus leau , Ôc fera attachée par vn fillet, en forte que ladite balle puifte hauf- 
fer ôc bailfer dans le tuyau D. E. quand leau hauife ou abbaifTe, faudra aufli que le- 
dit fillet ou eft attaché la balle, paife par la poulie G. au bout , duquel filet fera at- 
taché vn petit contrepois R. commeîe tout fe peut bien voir en la figure 5 après faut 
pofer ladite machine dedans vne chambre 5 ou le Soleil du Mydi puifte entrer, alors 
quand il fera vn peu de challeur,la balle fe hauftera, ôc le contrepois s'abaiftera , qui 
fera caufè que lefguille tournera, Ôc monftrera la hauteur que la balle eft montée, Ôc 
comme le temps fe refroidira, la balle s'abaiffera,ck ainfi comme le temps fe change- 
ra jainfi la balle fe hauftera ôc abaiifera, faut noter, que fi le vaiffeau eft vn pied ôc de- 
mi de haut, ôc eftant empli au tiers deau, reftera vn pied que la balle pourra hauffer 
ôc bailler, ôc faifant la poulie de quatre pouces en diamètre, alors elle tournera vntour, 
i fi la balle fe haufle iufques au bout D. tellement que diuifànt la monftre en douze 
parties elgualles, chacune partie monftrera vn pouce , que la balle aura haufle où a- 
baïfTé . Quand à l'vlage de ladite machine , elle pourra feruir a remarquer les iours 

les 



les plus froids ou lès plf^ëîwâs^icar eftant ladi^ti^îîiriti^î^u^lquc part de 
la chambre que le Soleil ne donne point delïiis , alors la balle de cuiure Ce hauflera 
félon la température duiour,car s'il eft fort chaud, ladite balle fe hautferafbrt haut, 
& fi au contraire il eltternperé, ladite balle fe hauffera que fore peu , faut noter auffi, 
que quand Ion mettra leâU tiCjdâMtâdite machine . Jlfmt que ladite eau (bit frefehe- 
ment tirée d'vn puis ott fontaine ^'incontinent qu'^e :$fti^<i<i$'n^ faut bien bou- 
cher le foufpiral , ccai^ béi^^^M^e iours|ou vn M^&lbél^^^^ 
dedans Mautfot 4^ ^rà^ê d^telff^eau s'exalle^ ^liM^I §*8%<iH* «we machi- 
ne n'auroit fon mouuement. 




f î PRO. 




Machine fort fukile , par laquelle on pourra faire es lever vne eau- dormante. 

Laefté monftré parle précèdent problème, la fabrique & rai Ton 
d'vn mouuement continuel, de laquelle invention > i'ay'prins ta 
prefen te machine, à laquelle ion pourroit attribuer* le tiîte de fon- 
taine continuelle, àraifon que leau, laquelle de Ql nature cherche 
le plus bas lieu , eft efleuee icy par le moyen du Soleil ,.cefle dire 
machine aura vn grand erFeci auxlieux chauds , comme l'Eïpaigne 
& l'Italie, d'autant que le Soleil fe monftre en ces endroits, prefque 
tous les iours, auec grande chaleur, & fpeciallement en Efté, la fa- 
brique en fera telle, faut auoir quatre vai(Teaux ; de cuiure, bien foudees tout à l'entour 
lefquels feront chafcun viron vn pied en quarre' , &d huit? ou neuf pouces de haut,!ef 
dits vahTeaux feront marquez A. B. C. D. &y aura vn tuyau marqué E. p'dfé fur 
lefdits vaiffeaux , auquel tuyau feront foudees quatre" branches marquées chacune 
branche par la lettre F. lefdites branches feront foudees au haur des vaiffeaux paffants 
iufques près du fond de chafcun vaiifeau /faut après au millieu du tuyau fouder vue 
lo u pape marquée G. faite & pofee en forte, que quand leau fortira des va i fléaux, elle 
puilfe ouurir, & eftant lbrtie, qu'elle fe puifle referrer, faut audi auoir vn autre tuyau 
au deffoubs defdits vaiffeaux marqué P. auquel y auraaufll quatrebranches,lefquel- 
îes feront toutes foudees contre les fonds defdits vahTeaux, & aufîi vue foupape mar- 
quée H. à laquelle il y aura vn tuyau au bout , qui defcendra au fondde leau, laquel- 
le fera dans vne Cifterne ou vaiffeau marqué 1. il y aura auffi a l'vn des vairTeaux vn 
trou ou efuent marqué M. ainfi faudra expofer la machine en vn lieu , ou le Soleil 
puiffe donner deffus, puis verfer de leâu dans les vaiffeaux par le trou ou efvent M. la- 
quelle eau fe communiquera à tous les vaiffeaux , par le moyen du tuyau P. & faut 
que lefdits vaiffeaux ayent environ le tiers de leurs contenu deau,& l'air qui eftoit en 
la place de ladite eau, fb rtira par les foufpiraux 3. 4. ^. 6. après faudra bien boucher 
tous lefdits foufpiraux, en forte que l'air ne puiffe fortir defdits vailTeaux, Ôc alors que 
le Soleil donnera fur ladite machine, il fe fera vne exprefTion , à caufe de la chaleur, 
(comme a efté monftré au précèdent problefme) ce qui caufera leau de monter de 
tous les vailTeaux, au tuyau E. & fortir par la foupape G, & tuyau N. puis tombe- 
ra dans le petit bafîîn O. & de là dans la Cifterne I. ôc comme il fera forti vne quan- 
tité d'eau par la violence de la chaleur du Soleil, alors la foupape G. fe referrera, & a- 
pres que la chaleur du iour fera paffé, & que la nuit viendra, les vailTeaux pour euiter 
vacuité , attireront l'eau de la Cifterne , par le tuyau & foupape H. P, pour remplir 
jes vaiffeaux comme ils eftoyent auparauant , tellementque ce mouuement continu- 
era autant comme il y aura de l'eau à la Cifterne ,& que le Soleil donnera deffus les 
vaiflreaux , & faut noter que les deux foupapes G. ôc H. feront faites fort légères , & 
aufïî qu'elles ferrent fort iufles , fans que l'eau puiffe defcendre quand elle fera mon- 
tée. 




F r: 0- 



Liure premier. 

PROBLESME XI UU 

çJtiCachine par laquelle ton augmentera la force de la précédente fontaine^. 

I l'on defiroit auoir l'eau cinq ou fix pieds de haut , la machine précé- 
dente ne la pourroit efleuer fi le Soleil ne donnoit auecques grandevi- 
olence>& pour augmenter la force dudit Soleil , il fera befoing que les 
vaiffeaux de cuiure foyent faits en la manière comme la prefente figure 
lemonftro & fur les coftez A* B. Ion apofera des verres , autrement 
appeliez miroirs ardans, lefquels feront bien aiuftez dans le cuiure , en 
forte que l'air n'en puiffe fortir , lefdits verres feront marquez , les deux grands de 
chacun vaifTeau, par les lettres C. D. & les petits E. F. G* H. & faut pofer le co- 
tte du vaiffeau L. vers le Mydi , à celle .fin que le Soleil donnant deiîus lefdits verres 
ardans, raffemble les rayons du Soleil dans les vaiffeaux , ce qui caufera vne grande 
chaîleur à l'eau , cV par ce moyen forcira en plus grande abondance, & aufli plus haut 
s'il en eft befoing, & quand aux autres coftez des vaiffeaux ou font les verres , ils fe- 
ront pofez vers f Occident 5 pour eftre auffi le Soleil fort chaud après Mydi, & faut no- 
ter, que'fi la grande chaleur faifoit forcir toute l'eau qui (croit dans lefdits va i (féaux, 
fçauoir le tiers du contenu diceux, alors il en faudra mettre plus que le tiers , fçauoir 
la moitié du contenu defdits vaiffeaux, à fçauoir par le fou fpiral, comme a elle dit au 
précèdent problefme, iayauiïi fait cefte prefente figure plus grande que la précéden- 
te, & quand à la foupape fuperieure , elle pourra eftre dansle vafe qui fouftientle ba- 
(în de la fontaine. Et quand aux grandeurs des verre$ardans, ils pourront eftre com- 
me ils font pourtraits aux figures. A. B» ôc feront efpcs par le milieu , comme lefdi- 
tes figures le montrent» 

Manière défaire le ciment pour cimenter les 'verres aux vaiffeaux, en forte que 

l'air n'en puiffe fortir. 

Our faire vn ciment bien durable contre la chaleur du Soleil, Ôc 
aulli qu'il puilîe bien prendre contre le verre , l'on prendra de la 
chaux viue, cinq ou fix pièces, lefquelles feront couuertes auec de 
tuille pulverifee,puis verfervn peu d'eau deffus laditte tuille >laquel- 
Ie viendra à d'eftremper la chaux, ôc la réduire en poudre , ôc faut 
garder que ladite chaux ne foit trop humide, ains feulement mi- 
le en poudre , puis la deftremper auec du frommage mol , niel- 
lant aufïi viron le tiers de ladite tuille battue 5 puis cimenter bien 
les iointures defdits verres auec les vaiffeaux de cuiure, il fe fait encores vne autre for- 
te de ciment , lequel eft auffi tresbon , pour c'eft effect , à fçauoir du verre broyé auec 
del'huyllede lin,ôc méfier auffi vn peu de chaux defteinte, auec, ce dernier eft auflî 
tresbon contre l'eau, ôc né s'humecte en aucune façon comme le premier, lequel fer- 
uira feulement pour les chofes qui font hors de l'eau. 





PRO- 



L 



iure 



premier 





PROBLESME XV. 
*Autr$ manière pour augmenter la force de la fontaine preoedent<u. 

II précèdent Problefme, il a cûc monftré le moyen d'au* 
menterja force delà fontaine continuelle, & d'autant que les verres 
ardans feront affe difficiles à bien aiufter dans le cuiure, pour cm . 
pefcher hu de fortir aux iointures, il nia femblé bon dcdcmonftrcr 
ençores une façon ? laquelle fe peut voir en la prçfcntc figure, le chaf- 

w «« **a A '. B r fera tàlt A en , force ^ ue l>on P uifre ««charter quantité defdics 

verres ardans, iefqueis feront pofez d vne diftance de viron trois pieds , en forte que 
les pointes des cônes ardans oue produifenc lefdits verres, purent donner fur les vaî£ 
leaux, lefquels eftans efçnaufTez par la violente chaleur defdits verres, fera monter 
i?^ Cn g L n £ C ^ uarin î ç/ ' # bon ^e ^dic chaflîs foit grand, ôc dauoir plufieurs 
verres enchauez,en iceluy,afm que le Soleil en faifant fon tour, qu'il yen aye tou 
liours quelques vns qui pui fient donner deuus les vailTeau^&fi Ion délire cacher le» 
dics vailieaux , en forte qu'ils ne foyent veues dans la chambre, l'on pourra faire vnc 
petite galène ejçpofee vers le mydi , en forte que le Soleil puiffe donner fur Itfdirs vaif- 
^ qui feront dedans ladite galerie, puis pafier le tuyau C. D. dedans la muraiL 

^e, & conduire Teau en la fpntaine qui fera dedans la chambre , comme il fe peut 
voir en la figure, 1 



F R O -B L'ES M E XVII, 

Orthographie de la precedmte 

câus? que la precedentç Machine £ ri fort difÏÏciîle a entendre, 
ray mjsjcy.fon Orthographie , ou il Te peut, voir comme les deux 
roues longues G, H.- je hauflent par le moyen du pignon, X. Si 
ce rnpuuemerit eït bien entendu, il pourra feruir en pfufiçUTs au- 
tres çhofes diueries 5 comme à faire tirer des Sies, pour fier du bois, 
. très mouuernents, lefquels ont befoihg de hautTer & baiffer, 
prefque perpendiculairement. Il faut auiï] noter , que .tant plus 
leidites roues H. ôç G. (ont eflongnees des pompes , tant plus le mouucment va 
droit-, mais d'autant que je faits au deffeing les pièces du mouuement auiîi grandes 
<jue lç papier le|eut permettre, ie fuis contraint de faire les pièces plus courtes qu'il 
ne faut, poureftrebiçn r & au0i il neft pas befoing que toutes les roues du mouue- 
ment lovent fi près de la roue à eau, car elles (e garteroyent de ladite eau qui tum- 
berQU.de(|.HS 3 mais quiconque voudra faire ledit mouuement on là mettra vu peu 
plusloingv ■ : , 1 . 




FRO* 



L 



ivre 



premier 





PROBLESME XVI. 

Tour faire monter l'eau far le moyen des pompes , Çtf d'vne roue à mu. 

■ J A y enfeigné par cy deuant , aux trois premiers ProbIefmes,Iemo- 
I yen d'efleuer l'eau par le moyen des Pompes , ôc pour donner quel- 
\ ques varietez desdelfeings, i'ay encores mis ceftuycy , lequel a Ton 
j mouuement auec quelques rouës dentelées , fort propres poure- 
| {leuer Ôc abaifler les féaux defdites pompes , foit don ques premie- 
I ment la roue à eau à laxe.de laquelle fera deux roues dentelées, 
'marquez l'vneA, & l'autre B. lefquelles auront chafcune vingt ôc 
quatre dents, Ôc feront tourner chacune vn pignon de fix dents , marquées l'vn C, 
6c l'autre D. 6c aux axes defdits pignons , feront deux autres pignons , l'vn marqué 
E. & l'autre F* après l'on aura des roués, comme il fe peut voir aux figures G. H, 
lefquelles feront faites prefque en oualle, mais les coftez feront tous droits depuis L, 
iufques à h en forte que les pignons E.ÔcD, tournans, puiftent leuer lefdites roues 
perpendiculaires, & quand elles feront îeuees, (comme lefdits pignons tourneront 
toufiours) fera que lefdites roues longues, iront vn peu de codé, iufques à ce que les 
autres branches droites de derrière fe viennent à rencontrer contre lefdits pignons-, & 
alors lefdites roues, fi elles eftoyent hautes fe rabailTeront tout droit, ainii lefdites 
roues haulTantsôc abaifïants, feront leuer ôc abaitlerles (eaux. Or d'autant que lef- 
dites roues ne tournent point, 6c qu'elles ne font que haulîer ôc abaiffer, il fera be- 
foing pour les faire tenir en eftat contre lefdits pignons, de faire que deux autres 
roues marquées O, P t feront difpofees, en forte qu'vn femblable pignon les tour- 
nants toutes deux, feront en forte que deux demies tambours marquez M. N. tour- 
nants tantoft l'vn d'vn cofté , tantôt! de l'autre, fera caufe de faire tenir lefdites roues 
G. Ôc H. en eftat, Ôc pour faire meilleure démonstration de la figure, ie n'ay point 
mis lefdites rouës M. N, d'vn code', ôc aufti que pour plus façiîle intelligence de ce 
mouuement, i'ay mis le plan de l'ortographie fuiuant, Ôc aufîi au bas de ce prefent 
mouuement , i'ay mis , vue des pompes en plus grand volume que non pas au 
delTeing, ôc faut noter, que quand lefdites rouës longues font poulTees de cofté, 
quand elles font en haut, alors en defeendant , elles ne pouffent pas les branches des 
pompes perpendiculairement, comme il fe peut voir au cofté H , ôc à celle fin que 
par ce défaut lefdites branches ne laiffent de defeendre droit, ôc (ans eitre-forcees, 
l'on mettra vne petite roue de cuiure marquée T. dans la charnière V 4 il faudra 
aufli noter, que le pignon qui fait mou uoir les roues O. ôc P. nefepeut voir 3 mais 
jl le faut confiderer eftre pane au mefme axe de ceux E, Ôc C. ôc aufîî il faudra! que 
lefdites roues O* ôc P. contiennent chacune autant de dents comme les longues 
roues. 

F R O- 




\ 

\ 



P R O 3 l E S M E XVII. 



Orthographie de la précédente Machins. 

cause que îa précédente Machine eft fort difficille a entendre 
fay mis icy Ton Orthographie , ou il fe peut voir comme les deux 
roues longues G. H. fe hauflent par le moyen du pignon X Si 
ce mouuement eft bien entendu, il pourra feruir en plufieurs au- 
tres chofes diuerfcs, comme à faire tirer des Sies,pour fierdubois 
ôc autres mouuements, lefquejs ont befoing de haufTer & baifler' 
p refque perpendiculairement. Il faut auflï noter , que tant plus 
Icfdites roues H. ôc G. font eflongnees des pompes , tant plus le mouuement va 
droit, mais d'autant que ie faits au deffemg les pièces du mouuement auflfî grandes 
que le papier le peut permettre, iç fuis contraint de faire les pièces plus courtes qu'il 
ne faut, pour eftre bien, & auflj il ryeft pas befoing que toutes les roues du mouue- 
ment %ent fi près de la roûe à eau, car elles fe gafterojent de ladite eau qui tum, 
beroit cfeffiis, mm quiconque voudra faire ledit mouuement on les mettra vn peu 
plusioing, r 




FRQ* 




PROBLESME XVIII. 



oMachine par laquelle ton pourra par la force d 'vne roue à eau 9 faire fier du 
bou , auec grande promptitude^. 

Esti Machine cfl fort commune entre les mon ta ignés au pays 
des Suiiïes, auec laquelle ils font fier grande quantité de planches 
de Sapin , ladite Machine eft fort necefiairç d'eftrc en vne grande 
Ville, ou dans vne foreft où l'on fait fier du bois , foit en planches 
ou en autres formes ; celle icy n'eft pas du tout fembkble à celles 
defdits Suiiïes , car ils font aprocher la pièce de bois des fi es , par le 
moyen de quelque roues dentelées , auec vn roquet, mais à eau. 
fc des réparations qui viennent fouucnt audites roues dentelées, le tache toufiours 
d'en cuiter l'vfage autant comme ie peux, ai n fi i'ay mis les deux contrepois de viroia 
deux ou trois cents liures chacun , dont I vn elt marqué A* & l'autre fc doit ima . 
giner au bout de la corde B, (car s'il eut efté dcfleigh.ç, il empefeheroit la veûedu 
mouuement de la charnière C. par laquelle les fies hauiîent & abaiflenc perpen- 
diculairement) les cordes ou pendent Içfdits contrepoix, feront attachées tout au der- 
rière de fes deux pièces debois mobiles,lefqu elles gliffcnt fur deux autres pièces cîe bois 
ftabilles , par le moyen de quelques petites poulies qui pourront çftre dedans la char- 
nière, & ainfi Içfdits contrepois tireront toufiours lefditçs pièces de bois mobilles, ôc 
h pièce que km defire eftre fiée, fera ferme entre lefditçs pièces mobiles 5 laquelle a- 
uançant toufiours auant , & les fieshauflans ôc baillants i pourront fier ladite pièce 
engrâdediligence,l'onpourramettredeuxtroisouquatrefiesauplusfurle fult,diftan- 
tes l'vnc de l'autre, autant comme l'on veut auoird'epefteur aux planches, & quand 
la pièce de bois fera au bout, alors vn homme ou deux auec vn leuier tourneront vn 
rouleau, ou fera attachée vne forte corde, qui fera reuenir ladite pièce en arrière ,.6c 
rehauflerles contrepois 5 & après on mettra ladite pièce de bois vn peu de cofté* pour 
faire reprendre les fies derechef contre ladite pièce de bois. 




PRO. 





PROBLESME XIX, 
<zMathh?i de grand fermée- > propre pour percer des pipes de how. 

Oit vne roue" à eau, à laxe de laquelle fera vne roue dentelée de 
trente & fix dents, ou dauantage, félon la viteffe de la roiie à eau, 
car fi elle tourne lentement, il en faudra d'auantage , & y aura vn 
pignon de fix dents,que ladite roiie dentelée tournera , comme il 
fe peut voir en la figure, ck a laxe dudit pignon fera ioint vne lon- 
gue tarelle marquée A. laquelle fera pofee à trauers vn trou mar- 
qué B. s outirant & ferrant comme la lunette d'vn tour à tourner, 
après l'on pofera la pièce de bois (pour peicer)ferme fur vn chantier marque C D, 
en forte que ledit chantier puiiTe gliffer facilement par le moyen de quelques petites 
roues, lefquelles feront dans la graucure d'iceluy , Ôc tourneront fur la charnière (ta- 
ble , en forte qu'vn homme puiife auec fa force , pouffer & retirer ladite pipe quand 
elle fera ferme fur ledit chantier 5 & ainfi la tarelle tournant , l'homme pouffera le 
bout de ladite pièce de^ bois contre ? ôc après que ladite tarelle aura percé deux ou 
trois pouces auant, il faudra incontinent retirer laditf pièce de bois arrière , à celle 
fin de faire vuàder le bois de la tarelle autrement elle feroit en danger de rompre , Ôc 
faudra continuer toujours de retirer ladite pièce, quand elle aura percé trois ou qua- 
tie pouces,pour yuider toufiours ledit bois, îufques à ce que le trou foit outre, & a* 
près fi l'on veut ledit trou plus grand, l'on prendra vne certaine façon de tarelle com- 
me la figure E, le monftre, laquelle eft faite prefque c§mmé vne cuillier taillante 
par les bors ^ & en pailant ladite tarelle agrandira fort le trou ia fait. 



PRO- 



Lmre premier , 





PROBLESME XI 

î3£achim fort necejfaire par laquelle ton peut donner grand [e cour s aux m ai (on s 

cjui(eroyent en flambées* 

g| Este machine eft fore expérimentée en Alemaigne ôc ay veule 
grand ôc prompt fecours Qu'elle peut aporter , car encores que le 
feu fut 4o.pieds haut i ladite machine y iettera fon eau par le mo- 
yen de quatre ou cinq perfonnes qui nauferont ôc abaifleront vne 
longue branche en forme de Ieuiç'r, ou la branche de la pompe eft 
atachee, ladite pompe eft façille à entendre, par dedans il y a deux 
, fou papes, vne en bas pour ouurir quand bon hauiïe la branche, ôc 
en rabaiflant elle ferre, & vne autre ouurepour laifler fortir l'eau,ôc au bout de ladi- 
te machine, il y aura vn homme, lequel tiendra la pipe de cuiure A, la tournant 
d'vn coftéôc d'autre, fuyuant le lieu ou le feu fera, quand on veut haufter ou abailTer 
ledit tuyau, fe fera par le moyen d'vn autre tuyau ioingnant, marqué B. & faut que 
lefdits tuyaux l vn mouue d'vn cofté ,ôc d'autre , à celle fin que l'on puilTe tourner, 
haulfer ôc baiifer ledit bout A, fuiuant l'occafion , ôc d'autant que l'eau qui eft re- 
cueillie fur la roue eft pleine d'ordures, ôc que facilement les foupapes pourroyent e- 
ftre empêchées de ferrer par icelles, pour cefte occafron à la cuue dans quoy l'on verte 
l'eau, il y aura vne treille au millieu, de trous menus comme vne bien grofte efplin- 
gle, ôc ferois d*advis(veu la grande utilité que cefte machine peut aporter au oefoing, 
ôc le peu de couft d'icelle) qua chacune paroiiTe de ville, il y en eut vne, laquelle à vn 
befbing {e peut traîner par trois ou quatre hommes ou le feu pourroit eftre , ôc alors 
mettant de l'eau dans la cuue ? elle eft pouOee en haut, fans péril d'hommes n'y ati- 
rail,d'efchelles , ôc faut noter, que fi les foupapes font de cuir , (comme l'on vfe en 
beaucoup de lieux ) alors il fera befoing que ladite cuue foit toufiours plaine d'eaUj 
autrement ledit cuir venant à fe fecher, /croit manquer la machine au befoing. 



PRO- 



Liure premier, 

F R O B L E S M E X X !, 

o!%Ca chine fort 1 fukilie pour tourner en omlle quelque ehofe que ce fait. 

Oit vn trou pour tourner, fait comme h figure fuperieuremonftrc, 
ouferontaiuftéesdeuxpiecesde fermarquées B. A. lefquelles feront 
atachcescontreksdeuxgrostraineausdebois C. D.cn forte que lefdi- 
tes pièces foieinmobille^decofté&d^ , Ôc feront atach ées cha- 
cune auec une corde ou il y aura vn contrepois pendu au bout com- 
me il fe -peut voirenlafigure de bas, après l'on parlera deux oualles de 
cuiure petites à trauers vn axe de fer marquées E,F. en forte qu'elles 
touchentconcrelesdeax gardesferres de fer marquées G.I. commeillc peutvoirenço- 
res en la figure de bas , ôc ainfi quand laxe de fer tournera , alors lefdites oualles qui 
touchent contre les guardes ferres fermes ,cauferont ladite axe de varier çàôdà, delà, 
con que tenant le fer ferme contre Iouuragç que l'on dçfire faire , fera ledit ouurage 
oualle, d'autantque ladite axe tourne en oualle à caufe de la variation des petites oual- 
les de cuiure contre les gardes ferres , Ôc au millieu de ladite axe de fer il y aura vnç 
poullie de bois ou fera paflee vnegrotfe cordç-de boyau laquelle fera aufllpaflee dans 
vue autre grande roue qui fera tournée par vn garçon x Ôc ainfi en tournant tou£ 
iours dvn me (me fens , l'on trauaillçra fort facilement , carde penfer tourner ladite 
oualle auec le pied comme au tour ordinaire il ny a aucun moyen % a caufe de la 
force qui eft trop grande, ôc au (îi que ladite oualle hauiîant jk baifïanc brouillçroiç 
l'outil , duquel on fe fert à tourner , il y en a aucuns lefquels au liçu de contrepoids 
(pour bender les Oualles de çuiu.rc contre les guardes ferres ) fe feruent de refiors d'af- 
cier, mais à caufe de l'inetgualle force defdles. reiforts ie trouue les contrepoids beau- 
coup meilleurs. 

Il faut icy noter que ie defîein de bas oft femblable à ceîuy de haut, mais i'vn efi; 
tourné d'vn cofte ôc l'autre de l'autre, ôc cela à efté fait pour mieux confiderer les e£ 
fec~h|des guardes ferres,, ôc des coutrepo ds , il faut auffi confiderer que lefdites gardes 
ferres entrent & forcent dehors aufii auant que l'on veut, Ôc s'arreftenc par le moyen 
d'vne petite vis marquée H, car il eft befoing quelquefois de changer les oualles de 
cuiure ôc en metirç de plus grandes ou de plus petites félon i'ouuragc que l'on defirc 
faire, ôc quand à la pefanteurdes contrepoids , ils feront auffi fuiuant louuragc que 
l'on defire faire, car fi louurage eft petit, lefdits contrepoids pourront pcferrç. qu'xq. li* 
ures chacun, ôc edant plus grand ils peferont ^ ou loe, liures au plus. 

PXOi 




/ 



Liure premier, 




PROBLESME XXII. 

Tour faire repnefenter le c§ant d'vn oyfeau en [on naturel, par le moyen 

de l'eau. 



EcHANTouramagcdurofianoIcftaOczclificilcàlebicn. reprefenter 
en fon naturel, toutefois ie donneray icy vnc inucntion, laquelle i- 
miteradebien près ledit chant, foit premièrement deux vaifeaux 
marquez A. & B. &foitauflïvn tuyau foudé contre le fond A. au- 
quel ily aura vn robinetmarquéQJequelfervirapourdonnerleau& 
faire tourner la roiïe T. laquelle feradeviron deux pieds en diamètre, 
faite de cuiureea fueille pour eftre plus durable, & à larbre d-icelle 
roue, il y aura vn pignon de huit dents , marqué C. après faudra auoir vn petit ta- 
bourin marqué E. de viron huit ou dix pouces en diamètre lequel fera bien aron- 
di, & au codé D. il y aura un petit réceptacle pour receuoir l'eau qui tombe fur la 
roue T. 6c audit réceptacle il y aura vn tuyau marqué P. allant iufques près du fond 
du vaitfeau B, & en la fuperficie dudit vai fléau il y aura deux tuyaux marquez L. 
M. au (quels feront foudez deux robinets & à chafcun d-iceux, il y aura vne reiglede 
cuiurefoudee à chacune clef defdits robinets, en forte que quand l'on abaiflera les 
bouts V* X. defdites reigles, les robinets fe puiflent ouurir, après faudra mettre des 
chcuillcs fur le tabourin marquées F. G. lefquelles abaineront les bouts defdites rei- 
gles , & feront ouurir lefdits robinets, à celle fin que l'air du vaifleau de bas monte 
par les tuyaux U M. & fe rende à deux fi fflets, qui feront au bout defdits cùyaux,& 
fi l'on veut reprefenter le chant d'vn Rotfîgnol, 1-on mettra trois ou quatre cheuilles 
fuiuantes l'vne l'autre pour toucher fur vne mefme reigle , auec quelque peu d inter 4 - 
ualles entre icelles 3 puis l'on mettra vne longue touche ou cheuillepour tenir l'autre 
reigle balTe? le refte de l'efpace du petit tabourin *& au bout defdits porteuents L. M. 
(comme a cfté dit) il y aura deux fifflets à vn diton l'vn de l'autre , fauoir celuy qui 
fonnera trois ou quatre fois fera le plus bas,& l'autre l'aigu, & les bouts defdits tuyaux 
tremperont dans l'eau, comme en la précédente, mais lîion veut reprefenterlechane 
du Coqu, il y aura feulement deux touches deifus le tabourin , comme il fe peut 
voir en la figure , 6c les fifflets feront de la groffeur d'vn pouce & demi en diamètre, 
6c le plus long aura vn pied, & l'autre dix pouces, & feront couchées auprès de 1- oy- 
feau, comme il fe peut voir en la figure H. I, mais fi l'on veut reprefenter le chanc 
d'vn Coq, l'on mettra au bout des porteuents des tuyaux appeliez des faifeurs d or- 
gues tuyaux à anches, ou regalles, accommodant les cheuilles du tabourin à propos 
pour reprefenter ledit chant , il faudra auflï attacher des fillets de euiure près des bouts 
des reigles, pour en abaiiTant faire ouurir le bec de l'oyfeau , quand Iefdits bouts des 
reigles s'abaiflfero nt,& quand au mouuement ducjit oyfeau il fèra reprefeate au pro- 
blefme fuiuant. 




P R O . 



PRORLËSME XXIU 



Pour faire reprefemerphf^^ 

tejetoumera.ijersiçeux 3 ^quandladttechouette[eretQur- 
nera,Hs çejfercnt de chanter* 

E mouuement à efté autrefois reprefènté par Herone Alexandrin* 
mais nqn auec fi grande variété d'oyfeauxcommeie le reprefenteray 
icy , foie donques comme en la précédente vne rôtie à eau A. la- 
quelle tournera dans vne cafte de plomb qù cuiure marquée C* 
laquelle caiîe feruira pour empefcW que l'eau qui tombe fur la 
roue à eau , ne fe reiaiilifîe çà ôc là ôc ne gaftç le mouuement , ôc 
laxe de ladite roue fera apuye fur d-ux trous ronds , qui feront aux 
coftez de ladite caife, ôc à lvn des bouts dudit axe qui fouira hors de ladite çaffe , il 
y aura vn pignon de s. dents marqué D. lequel fera tourner vn tabourin commeen 
la figure précédente , mais ledit tabourin fera vn peu plus grand , fçauoir de iz. ou i$. 
pouces en diamettre , ôc aufli il tournera de l'autre fens, fçauoir au lieu qu'en la pré- 
cédente les bouts des reigles font abailîées pour faire ouurir les robinets , çeftuycy 
les hauffe, non qu'il foit necetfaire que cette diuerfué foit, mais cela eft faitpour don- 
ner à choifir des deux façons, après îly aura trois porteuents marquées E. R G. aux- 
quels feront fondées les 3» robinets H. I, IC ôc aux clefs defdits robinets feront Cou- 
dées les 5, reigles comme en la précédente , en forte que quand les chenilles leuent les 
bouts defdites reigles N, O, ( comme apert en la figure ) îefdits robinets fe puilfent 
ouurir , ôc au bout de haut du potteuenc E. il y aura deux ou trois fiftets , pour re- 
prefénter le chant des roiïignols ôc autrespetits oifeaux, aux deux autres porteuents 
F. G. il y aura aux bouts de haut d'içeux deux fiflets de mefme mefure, comme en 
la précédente , pour reprefemer vn coucou 3 ôc quand aux çheuilles pour haulîer les 
reigles, celle P. contiendra les I de la circonférence du tabourin, à celle fin détenir 
le robinet N. long temps ouuert , ôc les deux autres çheuilles Q. Rv feront cour- 
tes en forte que quand R. fera patfee , ôc qu'elle aura fait ouurir le robinet IC l'au- 
tre marquée Q^fe prefentera ôc fera ouurir l ôefes deux reprefenteront le chant du 
coucou par le moyen des deux fiflets qui font aux bouts des porteuents G.. F< après 
la chouette fera pofée à l'autre cotte du mouuement , comme la figure demonftre 
deiîus vn petit bloc, auquel fera palfé vn petit axe de fer qui refpondraàtrauçrs la pou, 
lie marquée S, ôc fera ferme à ladite poulie , en forte que quand on la tourne , que 
la chouette fe puifle tourner aili , il y aura femblablement deux autres poulies mar- 
quées V. T. aufquelles fera paflee vne corde à l'vn des bouts dç laquelle il y aura vn 
vaiiTeau tresbuchant X. ôc l'autre bouc fera a.taché a vn petit leuier marqué 3, 4. ôc 
au bout marqué 4- dudit Ieuier , il y aura vn petst contrepois , lequel fera balancé 
auec le yaiifeau X. en forte que quand ledit vaitfeau fera àdemy plain d'eau, qu'il 

Î)ui0e atirer le bout dudit leuier auec le çontrepois en haut , ôc au contraire, quand 
edit vaiffeau fera vuidé 5 que ledit bout auec le contrepois puifle atirer ledit- vaifleau 
en haut , H y aura aufli vne chenille marquée 6. ferme contre le fond du tabourin, 
pour arrefter ledit tabourin , par le moyen de la reigle 3. 4* ôc aullî il y aura deux 
tuyaux 3 lelquels donneront l'eau , fçauoir celuy B t fur la rouë à eau , Ôc ceîuy Z. 
(dont le bouc fera menu comme le tuyau d'vne, plume àefçrire) donnera dans le 
vaiffeau X, tellement que quand ledit vai(Tcau fera à demy plain , il s'abaiffera ôc fe- 
ra leuer le bout du leuier 4. alors la rouë à eau qui ne pouuoit tourner auparauanc 

( à caufe 




Liure premier, 

( à caaie qu'elle efloit arrellee par le tabourin , qui eftoit aufli arrefté par le bout du 
leuicr marque' 3. contre la chcuille marquée 6. ) tournera & fera chanter les oifeaux 
aucc le coucou , & faut noter que quand le vaifleau X. s'eft abaifle , que la poulie 
S» a tourné vn demy tour > & aura fait tourner la chouette vers les oyfeaux, & ainfi 
le chant defdits oyfeaux continuera » iufques à ce que le vaifleau X, foit plain ccqu'il 
fè renuerfè , alors le contrepois du bout du leuier 4. atirera ledit vaifleau en haut 9 ôc 
fera arrefter le tabourin 5 & par confequent le chant defdits oyfeaux , & après que le 
vaifleau X. fera derechef à demy plain , il fera comme deuant , & la chouette le re- 
tournera vers les oyfeaux , iefquels recommenceront à chanter , & ainfi ce mouue- 
ment continuera iufques à ce que le vaifleau de bas foit plain d'eau , &que l'air n'en 
forteplus , ôc pour faire vuider l'eau dudit vaifleau, l'on fèravn petitpertuis au tuyau 
en bas dudit vaifleau , d'où l'eau fortira toufiours iufques à ce qu'il foit vuide , ôc 
faut garder que ledit trou ou tuyau ne foit trop grand , car il empefeheroit que l'air 
ne fortiroit comme il faut pour le chant des oyfeaux , & quand au mouuement du 
coucou il fe fera en cefte façon 3 Soit la figure marquée A* faite de plomb oucuiure 
creufe par dedans en forte aue l'on y puiffe adapter vn mouuement , comme il fè peut 
aifeffient comprendre par la figure , la partie inférieure du bec fera faite en forte que 
la reigle de cuiure B, hauflant par dedans , puiffe faire ouurir le bec , ce qui fe pour- 
ra faire par le moyen d'vne petite cheuillete C. parlante au trauers le deflbubs c%i bec 
oc à la queue de l'oyfèau , il y auraaufli vne reigle D» par dedans , en forte que quand 
l'on baife le bout 5 que ladite queue fe puifle leuer , & ainfi il y aura vne reigle com- 
mune marquée E. F. laquelle fera auffi fufpendue auec vne petite cheuillette para- 
fante au pertuis G* & alors qu^ndl'on tirera vn petit filet (paflant par dedans la ïam- 
be de l'ctyfeau eftant attaché à ladite reigle ) le bec s'ouurira â & la queue fe hauflera 
comme il fe peut comprendre par la figure* 

PRCW 



Des forces mouuantes 



PROBLESM E X X I I I I. 

lêachine par laquelle hn i reprefentera 'une Galatee qui fera traînée fur le au par deux 
daufins , allant en ligne droite , & fe retournant délie mefme, 
cependant qu 3f un ciclope ioûe dejfus'un flaiolet. 

Oit vne roue à eau marepee L. dont la largeur fèrafeparce parle 
milieu , & que d'vn code les augets ou tornbent leau foient faits 
pour tourner de la main dextre, ôcà l'autre cofté ils feront faits pour 
tourner à feneftre , & à laxe de ladite rouê 5 il y aura vn pignon qui 
fera tourner vne roue dentelée marquée Z> & ladite roue aura 
vnaxcaufîidiuifé en deux, marqué 1. H. & à ladite axe , il y aura 
deux chaînes pafTees , en forte que quand ladite axe tourne , que 
Ivne defditcs chaînes puiffe tourner à l'entour , ôc l'autre fe deftourner , lefdites chaî- 
nes pafferont parles poulies G* F. ôc feront toutes deux atachees à la poulie B. mais 
Ivne paffera par celle E, en forte que quand l'on tourne laxe I. H. par le moyen de 
îaroucàeau îIefditeschainespuiiTent^'vne tirer ladite poulie B, verslemouuement, 
mais fi l'on fait tourner la roue à eau de l'autre cofté , alors la chaine qui paffe à tra- 
ders la poulie E. atirera celle B. à foy , ôc l'autre chaine fe deïachera à proportion, 
ôc quand à ladite poulie B» elle fera pofee à trauers vn tuyau de cuiure s en forte qu'il 
y puiffe auoir vne platine de cuiure deffoubs ladite, poulie entre les deux pierres lon- 
gues C D. de façon que ladite poulie puiffe gliffer facillement fur lefdites pierres, 
Ôc que le tuyau A. fe puiffe toujours tenir droit fans varier d>vn codé ny d'autre, 
mais tourner quand ladite poulie & tourne ? ôc fur ledit tuyau A. Ton aiuikra 
vn autre tuyau N* en forte que ceîuy A. puiffe entrer bien iuflement dedans, 
ôc ledit tuyau pourra conduire Jeau à la bouche ôc narines des daufins qui traînent la 
coquille ou eft affile là Galatee , après l'on aura vne petite carte de plomb ou cuiure 
marquée P. de viron vn pied ôc demy de long ôc vn de large , auquel il y aura vne 
foupape fbudee au fond, marquée R. ôc au bout de bas d'icelle vn tuyau marqué 
N. ôc au milieu de ladite cafte au cofté il y aura vn tuyau marqué O. Ôc 

entre l'cfpace dudit tuyau , ôc le fond de ladite cafie , il y aura vn petit tuyau, lequel 
donnera l*eau dans vn baflîn marqué S t lequel fera ataché à deux trebuchets mar- 
quez V* T. en forte que quand le vaiffeau fera plain d'eau , qu'il puiffe eftre plus 
pefant que le couuerteur de la foupape R. ôc au contraire , quand ledit vaiiîeau fe- 
ra yuide 3 il faut que ledit couuerteur de foupape foit plus pefant , à celle fin qu'elle 
puiffe fermer ôc attirer ledit vaiffeau en haut , ôc ainfî quand Leau donnera dans ladi- 
te calfe par le tuyau V. elle fehauffera iufques au tuyau O, ôc tombera fur le 
cofté de la roue à eau L alors ladite roue tournante , fera tourner celle I. ôc 
par confequent laxe I. H. de telle façon que la chaine fe tournera à kntour de 
I. & fè deftournera de H* alors la figure de la Galatee , le mouuera vers la pou- 
lie E. à caufe qu'elle y eft atiree par ladite chaine qui tourne à laxe I. ôc faudra 
porportionner ledit petit vaiffeau S» en forte que s'empliffant parle petittuyau Q. 
qu'il puiffe eftre plain au plus près , ôc atirer la foupape en haut >; quand la figure de la 
Galatee fera proche de la poulie E, ôc alors l'eau qui fera dans ladite cafïe tombera 
par la foupape fiir le cofté M. de la roue à eau , ôc fera tourner ladite roue de l'au- 
tre cofté , en forte qu'il faudra que la chaine H. fe tourne à l'entour du cofté de 
laxe H t Ô4 fe deftourne de L ce qui fera caufe de faire retourner la figure vers 
le mouuement , ôc alors l'eau ne courra pas dans le petit vaiffeau J>. à caufe que la 

A 5 




Liure premier , 

foupape eftant plus baffe que ledit tuyau Q. empefche que î'eau ny peut plus 
monter , & faudra qu'au fond dudit vaiffèau S. il y aye vn petit tuyau par ou Te 
vuide ladite foupape R. fe referrera , qui fera caufe de faire remonter l'eau iufques 
au tuyau O. & par confequent à celuy Q.^ & remplir ledit vaiiTeau , & ainfî 
la figure fe retournera vers E. comme au précèdent , & ce mouuement durera au- 
tant , comme l'eau tombera fur la roue L. tantoft d'vn cofte , tantoft de l'autre^ 
Et quand au çiçlope $ lequel dok ioùer du flaiollet ? quand ladite figure fe mouue, 
Je mouuement en fera enfeigne au fuiuant problefme\ c'ell a dire pour faire ietter 
l'eau^u daufin , qu'il faut auoir vn tuyau à l'opoiite de celuy A. deiîbubs les pier- 
res C D. en forte que quand celuy A, vient à fe rencontrer iuftemant à l'opo- 
fite , que l'eau qui fort dudit tuyau puilfe entrer dans çeluy A, &fortir par les na- 
rines & bouches des daufins , faut noter que la caife P, . eft ouverte par le coftè de 
deuant à propos pour voir le mouuement de la ioupape R t neantmoins ledit ca- 
fté doit eftre elgal aux autres. 




L 



mre 



premier 





PROBLESME XXV. 

Ç$ï(taèhme par laquelle hnreprefentem le [on ctvn flaioHeî amc le cours de leau. 

Cy fera reprcfentee la machine propre pour faire former le flaiolet au 
ciciope du précèdent problefme, foitdonques vne roue muficalc 
marquée A. deviron 4, ou 5. piedsen diameterebien arondie tout 
à l'entour , & graduée de dents 5 comme il fe peut voir en la figure, 
en forte qu'vn pignon de 8. dents marqué B. puifie faire tourner 
ladite roué ? & à l'arbre dudit pignon il y aura vne roue d'entelee 
de n. dents marquée D. qu'vn autre pignon marqué C. tour- 
nera 3 & à l'arbre dudit pignon C + il y aura vne roue à eau marquée F» de vi- 
ron deux pieds & demy ou trois pieds en diamètre , laquelle fera tournée par l'eau 
defeendante du tuyau G. ëc amfi quand ladite roue tournera , elle fera tourner la 
roué* muficalc par le moyen des autres roues , après l'on pofera le fommier marque 
H. dont la fabrique fera monftree plus amplement au troifiefme liure, en forte que 
les touches dudit fommier aprochent paralelles a vn. demy pouce près ladite rouç 
muficale ? après l'on diuifera ladite roué' muficale en 2?. ou 30. parties cfgalles cha- 
cune partie en tournant 3 fera vne mefure ordinaire de mullque , & en outre > toutes 
lefdires parties feront diuifees en g. pour pofer ( sy befoin eft) des crochets fur chacu- 
ne diuifion 3 dont en faut & pour vue mefure 3 ôc fi l'on veut , l'on y pourra enco- 
res pofer des demis crochets a après pofer les cheuilles fur ladite roiie, fçauoixi de pou- 
ce en dehors , la fuperficie de ladite roué muficale $ en forte que quand la roué tour- 
nera 5 lefdites cheuilles pu i lient toucher les touciies du fommier , & les abaifïer pour 
faireouurirlesfoupapes dudit fommier, quand aufdites cheuilles elles fè poferont félon 
la chanfon qu'on defire faire fonnerauflaiollet, celle qui efticypofec , commence ai nfï 
|i||îPëËiSS^^i8§i^ll & quand l'on voudra changer de chanfon , il fe 
pourra faire , defmontant îe pignon B. hors de la roué muficale if par le 
moyen d'vn apuy de fer marque L fur quoy ledit pignon fera pôle 3 & de- 
lâchant la petite vis marquée N. qui tient ledit apuy eneftat s alors ledit a- 
puy fe tirera dehors fon trou 9 & ledit pignon fera defioint de la roue mufica- 
le , laquelle fe pouuant tourner aueç la main » l'on atfoirra telle autre chanfon 
que l'on voudra delfus ladite roue ? les douze trous qui font au fommier fer- 
uent pour porter le vent dudit fommier par des porteuents decuiure ou de plomb 
aux pipes d'orgues pour reprefenter îe fon du rlaiollet , lefqulles feront tout ioignant 
la figure du ciclope , la conftru&ion defdits tuyaux fera enfeignee au troifiefme liure, 
& quand aux crochets-qui pendent aux cordes P. (X ils feruiront pour haulîer la 
roue muficale en haut, a celle fin que s'iiaduenoit quelque faute aux foupapes de 
dedans le fommier l'on y puiffe remédier 3 ouurant ledit fommier par deuant $ corn- 
me l'on fait ordinairement , le grand portcuent marqué R. S, pourra eftre de bois 
de quatre pouces en quarré pour conduire le vent au fommier > lequel viendra des 
foufîets , comme fera enfeigné au troifiefme liure, mais s'y l'on voulait faire îouér 
ledit rlaiollet fans aucuns fourlets „ alors il faudroù faire comme fera enfeigné au pro- 

PRO 



z fécond , 




P R O B L E S M E XXVI, 

Pian Jngnografique de lagrote. de la Galatee deferipte au vingtroifieÇmepro** 
bief me > celuy aup , four faire jouer le FlakHei defcript 
au vingt quattie[me prokle[me< 

Adi te grotc, pourra cftre de trenteneuf pieds de long par dedans, 
& trentefix de large , compris les places pour les mouuements , la 
porte eft marquée R laquelle eft opofite à la figure du ciclope 
marque D. derrière ladite figure au lieu C. feront les dou- 
fiefme fifkts pour reprefentçr le Fiaiollct > & la place marquée B. 
fera pour le mouuement dudit Fiaiollet , la place marquée F. fc- 
« raîa referve d eau, ou fe mouuera la figure de la Galatee, §c la place 
A. fera pour ion mouuement , ôc au lieu marque G. l'on pourra mettre le mou- 
uement des fouflets , félon qu'il eft defeript & dcvTcigné au prohlefine, ôc à/l'autre co- 
lle H. l'on pourra mettre quelque autre mouuement , quand à l'ornement de la- 
dite grotte , il pourra eftre fait auec des Roches 3 & coquilles ruftiquesi oaauec corru 
partiments de figures a & grotefques, 




P R O- 



Lmre fécond, 





PROBtESME X X V IL \ 

%Mdchine>p4r laquelle fera reprefcntç vn Neptune, lequel tournera circulaire 
ment, a ïentour d'vne r B s j>che ,auec quelques autres figures, lequel** 
les tet ter ont de han m tournant. 

Oit vne roiie àeau ? marquée A, laquelle en tournant fera tour* 
ner vne rouë demçlee marquée B, le pivot de laquelle fera apuyç 
deifus vne piçce de bois droite j& l'arbrç de deffus marqué r, 
fera fuudé ferme, contre vn tuyau de cuiurç marqué S.R. $c 
au bout d'iceluy \ il y aura vn petit recipien , ou tombera l'eau , a- 
pres il y aura vn autre grand tuyau , marqué T* V* lequel fera 
s au$ fondé ferme contre l'arbre, vn peu plus bas, que R, en for- 
te que ledit tuyaj grand , puiife tourner par deiîus vn autre tuyau , marqué de lignes 
punctees lequel fera entreîaxé, (marqué auffi de lignes punctees , ) & ledit grand tuy- 
aux jôcceluy d'entre deux, fera fonde fçrme,au fond delà referve de plomb marquée 
C. D. & le grand tuyau T, V t fera fondé à vne grande roue marquée E.F, la- 
quelle approchera* à deux pouces près du fond de ladite referve, en forte quequand la 
rouë de bas B, tourne, quç ladite roue E.F, puilîe tourner aufli, d'autant queU 
les font fermes , en vn commun acce's, après au deiTus du grand tuyau , il y aura va 
autre petit tuyau marqué G< H. lequel fera fondé contre R« en forte que l'eau 
defeendante par ledit tuyau , puilTç fortir par le bout H, & ainfi quand la rouë à 
eau tournera % lefdites, figures qui font deflus ladite rquç tourneront ,& l'on pourra 
aiToir le Neptune deiîus le bout H, en forte que l'eau puifTe venir au trident, qui ! 
tient en fa main, & aufîî aui narrines des cheuaux qui le, traînent , & les deux tritons 
deflus M, & le Cupidon qui mené les Daufïns denus N. ôç l'on pourra eaco ; 
res mettre quelque autre figure deflus Z. & à çelle fin de couurir le tuyau , qui 
defeend depuis S. iufques au bas de la çonferve , l'on fera vn© Roche ? comme il 
fè peut voir au delTeing de haut, qui defçendra depuis le haut de la £*rote , ou fera le r 
dit mouuement, iufques près du fond de la referve fans y toucher , n'y autïï à aucuns 
des tuyaux, à celle fin que le tout puifTe tourner librement, & faudra que en tournant 
la referve foit toufiours plaine d'eau d'vn pied de haut ? à celle fin que l'on ne puitTç 
voiFiemouuemçmdela.rouç E, F, 1 



Liureiecon 



fi 




PROBIESMS XXVIII. 

^MfçIm^ar(a^mMan fera former vn }w £ d Orgues., fa? 

Esti Machine, eft fort femblaîc à celle demonfrreé au vingfcin- 
| quiçiu>e PfoblefQieJa différence del'vne à l'autre eft feulement àla 
diverfc demonftrauqn des; «jeffeins x le précèdent fe vaid de 
, poiirfile, fchçeftuy çy de ftond, & ç ch a tU defleigné à propos , à 
; celle : an que ce qui pourroit manquer d'eftre entendu à l'vn , fe 
puige recouurcr à l'autre , la roue muilcjualle , marquée A. pour- 
^, ra eftre de cinq à ftx pieds en diamettre x laquelle fera tournée par 
vn pignon de huit dents a; la^e A duquçl fera vue roue de vingtquatrç dents , qui fera 
tournée par vu pignon $ laxç, duquel fera vue roiie } eau d Içckviçreft marque 
IX oc k tommier F, dont la fabrique fera enfeigneeau troifrefme hure, les regi- 
lires marque? G. g. h font trois diffeçens l'vn de l'autre , la fabrique d'iceux auëc 
la msfufe des tuyaux , ferouc au(îï enfeigne? aucht troifïefme liure , & à celle fin que 
l'on n'ove point h bruit, que fait lemouuement qu^nd il joue , il fera, bon quil y aye 
vne murailie d'vn pied efpa^s x entre les regitfres Ôc ledit mouuement , les portevents 
de cui ure qui partent du fammier pour venir aux régimes , paiTeront à travers ladi- 
te muraille^ quand aux foufflets pour donner le vent aux tuyaux, le mouuement d'i- 
ceux en fera donniau pxoçbaift PçoWefr^e v & auflfi poarpofer h mufiqucfurlarouë 




F R O. 




P R G B L E S M E XXI X, 



^ackme.par h^mlle les foufrts. de la précédente , fi pourront hauffhr pour 
donner le uwt aux tuyaux d'Orgues. 

| L y a deux divcrfcs façons de faire s donner le vent aux tuyausd'Or- 
' p^PQ^rles înftrumcnts hidrauliques ., Ivnc façon eil auec des 
ioufflets, faits aueç des fueilles de bois garnies de cuir, l'autrecfta- 
uec l'air , qui vient des cifterncs,par faute de vacuité , comme fera 
enfeigne icy après , a prefent ie monftreray ï faire lever lcfdits fouf- 
riets , par le moyen dvne roue à eau 3 comme il fc peut voir par le 
, prefent delieing, ou la longue branche de fer, oude cuiure , divifec 
en quatre manevelles tournantes , parle moyçn de ladite roue i eau, fait lever lefdits 
louffiets alternativement l'vn après l'autre. 




FRO- 



/ 




PRÔBLE'SME XX X. 



T^jprefentatwn de U Roue mufyualle, enflai grande formé 
pourfcruirAUprûhlefmejS. 

Ovr. entièrement demonftrcr la précédente machine le mettray 
icy vnc reprefentation d'vnepartic delaroiïe mufîqualleaufïïgran- 
de comme le naturel à celle fin que l'on puitfe voir parfaitement 
comme les cheuilles abairîent les touches du clauicr , ladite partie 
reprefente feulement fis mefures , dont lune fera marquée de noir 
ou de gris , tout du long de ladite roue Ôc l'autre fera marquée de 
blanc, a celle fin de plus facilement difcerner lefdites mefures , en 
curre chacune mefure fera diuifée en g. parties , & faudra tirer des lignes tout au long 
defdites diuifions lefquelles foient bien paralellcs au clauier&fi Ion veut l'on percera 
des trous fur chacune diuifion pour changer les cheuilles quand Ion voudra enanger 
de chanfon, après Ion pofera lefdites cheuilles , en forte qu'elles touchent fur le cla- 
uicr enuiron de lefpeneur d'vne defdites cheuilles , & que lune ne touche point plu* 
fort que l'autre, toutefois quand on viendra aux demis crochets dontyca a feifè pour 
vne mefure, il fera bon qu'ils ne touchent point fi fort que les autres , a celle fin que 
lune cheuillc ne touche auparauant que l'autre aye pa(Tc outre la touche » ce qu'il 
faut obferuer a toutes les autres mefures , autrement ce feroit vne mufique cônfufe, 
quand a la fabrique de la roue mufiqualle il eft befoing quelle foie de bois de chef ne 
extrêmement fec& les pièces bien afemblées & colëes enfemble,a celle fin qu'elle ne 
s'en fie nyd'vn codé nydautre,& quand aux cheuilles elles feront de cuiure ou de bois 
bien dur , en outre faut noter qu'en la pretènte figure qu'il ny a que la moitié du cla- 
vier de(feigné,au(îi beaucoup de feintes manquent a ladite figure, a raifon que le pa- 
pier a empefché de la mettre entière , auui grande que le naturel , mais ce qu'il y a de 
defleigné peut fufire pour iintelîigence du refte , & quand a la pièce de mufique qui 
eft pofée fur ladirerouë(dont il s'en voit fis mefures de deffeignez ) elle fuie icy après. 




Liure premier, 





PROBLESME XXX L 

Ç^lfCdchine hidrauUque , par Usuelle des drgues pourront [onner» 
auecteau fans atde de foufflets. 

I Oit vnc roue mufiquallc marquée A, laquelle aura Ton mon- 
!ucment 3 commela précédente, &au lieu que le clauier eft defliis le 
[fommier.icyiln'yaura aucun fommier, mais les touches du clauier 
i comme ilfe void auront chacune vne longue queue marquée B. 
au bout de bas, de laquelle fera atachc vn long filet , lequel tiendra 
■ ferme a vne branche, au point C. & ladite branche fera bien 
foudée contre laxe d'vn robinet, marqué D, comme à cftc en- 
feigné parcideuant auproblefmc fixficfme,& ledit robinet fera foudé contre vn gros 
porteuent marqué E. en forte que quand la touche B. fera abaiflée par les 
cheuilles de la roiie mufiqualle, la queue de ladite touche atirera ladite branche C. 
& fera ouurir le robinet D. & le contrepois marqué F. fera referrer ledit robi- 
net , auuTtoft que la touche Ce rehau fiera , & y aura autant de robinets , comme de 
touches, & les branches ou feront atachées les filets du fécond robinet marqué G. 
feront vn peu plus hautes que du premier , 4 celle fin que les filets qui feront atachés 
audites branches, n'empefehent point ceux de ce fécond robinet, & les branches du 
trentiefmc robinet H. feront vn peu plus bafTes que de celuy D. à celle fin 
aufïï que les filets qui y doiuent eftrc atachées n'empefehent les autres , & celles du 
quatfiefmc marqué P. feront plus hautes pour la mcfmc raifon , après les porte- 
uents l. L. T. V. feront foudées au bout des robinets par vn des bouts, & l'an- 
cre fera ioint dans d'autres portcuents qui paneront à trauers la muraille M. N. fur 
lefquels feront pofées les tuyaux, comme il fe peut voir en la figure fur chafeun 
porteuent, il y aura deux tuyaux a l'octane l'vn de l'autre, où à lunifon , & fi l'on y 
en veut mettre d'auantege , on le pourra faire , ie n'ay mis icy que quatre robinets» 
pour efuiter confufion, mais comme ces quatre font faits, tous les autres feront fem- 
blablcs, le gros porteuent qui vient de laconferue à vent , fera foudé contre les deux 
ou font foudées les robinets , à celle fin que le vent (bit bien communiqué audks 
robinets, & delà aux tuyaux, & a celle fin qu'il ne manque rien que ladite machine 
ne foit bien entendue ic feray encorcs les defïcihgs fuiuants. 



PRO- 



PROBLESME XXXII. 
Autre dejfeing, de la précédente machine. — 

E delïeing icy eft la mefmc machine précédente , mais il eft deffei- 
gné d'vn autre cotte' , en forte que grande partie des robinets , fc 
peuuent voir icy , & auflî les tuyaux d'orgues , les portevents fur 
îéfqueis font les tuyaux, païTeront à travers v ne muraille, a celle fin 
que Je bruit de l'eau , qui fe fait au près de ladite machine , ne foit 
7 ouy fi fort, car ladite muraille, empefehera ledit bruit ? le portevent 
É; qui vient de la conferve, fera marqué F. lequel eft foudéconrre 
vn a utre portevent G. qui corn munique le vent aux deux portevents > furfefquels 
ks robinets font foudés, & quand l'on voudra acorder les tuyaux, d'autan t qu'il' ny 
a point de regiftnes, voicy comme l'on fera, il faudra mettre dans toutes les bouches, 
(des tuyaux ouverts,) des petites pièces de papier, pour les engarder de fonner , après 
Ton acordera le jeu bouché , & après qu'il fêta bien d'acord l'on oftcralefdites pièces 
de papier , pour acorder lefdits tuyaux, auec ceux qui font défia d'acord. 




mre premier, 




V R OBLE S M E XXXI II 

TUn InçwgrfifiquttielAfmedmte mtchinchidrdutiquu. 

Cille fin qu'il ne manque rien à , Kiltçlligçncc de la précéden- 
te machine , i'en dcmbnftrêray icy le plan de l*ingnografie , les ro- 
binets deflcignçs, aux précédentes parles lettres A. B. C. D* font 
icy arangées par ordre aucc leurs nombres corrcfpondans , aux 
portcuents ^ qui patfènt outre la muraille /les autres qui doibuent 
eftre foudecs contre les robinets , ôç aiuftçes contre lcfdits porte- 
ucnts*fontabmisauditpIan,àcau 
^ UC a a • f ? miç °fa Çc ï u s dç % ncs » mais IcfiHta. porteuents , auec le refte de ce 
qui n'elt deûcigtic icy , fe peut facillcrnent recognoiftre au* detfeings précédents. 




IHO- 



Liure fécond , 




HOBLESME X X X II II. 



Comme H faut çonflrùirc't Ta conferue à vent pour les 
machines hidrohques. 

A conferue à vent pour faire jouer la précédente machine, fe fera 
de grandeur conuenabîe^our fairejouër ladite machine vn quart 
d'heure de fuitte , fi elle eft^ix pieds en quarré,&huitde haut par 
dedans , fe fera affez & dedans icelle à vn des coftez de la muraille 
il y aura vn tuyau marqué A. fait comme il fe peut voir par la 
fmure denuiron vn pied en diamettre par dedans , & vn tuyau de 
plomb marqué B. par lequel teau entreradedans ladite alterne, 
& le bout d'iceluy entrera enuiron vn pied dans le grand tuyau À. en forte que 
l'eau dépendante par ledit tuyau B, puiflc emplir le grand tuyau A. lequel fe 
maintiendra toufîours plain,& l'eau entrant dedans regorgera par deffus> & defcen- 
dra au long des coftez , & la raifon pourquoy ledit tuyau B- entre ainfi dedans 
celuy A. eft à celle fin qu'elle defcendeelgallement tant aucommencementeom- 
me à la fin , car fi ledit tuyau B. alloit iufques près du fond de la conferue l'eau 
defeendroit beaucoup plus vifte au commencement qu'a la fin, ce qui à efté demon- 
ftré au commencement de ce liure , & les confèrues qui font faites fans ce remède 
donnent beaucoup de vent au commencement & peu à la fin 5 & aufîî il faut pren- 
dre garde que le tuyau B, ne foie eflongnc au plus de pieds, de la fu perfide de 
celuy A. car s'il eftoit trop long l'eau viendroit trop vifte dedans , & auffi fî lamu- 
fique fe repofoit trois ou quatre mefures fans fonner , quand elle commencèrent ce 
ïèroit auec trop grande violence à caufe de la trop grande quantité d'eau qui entre- 
roit dans ladite conferue mais n'eftarit que cinq pieds de long , fî ladite mufîque fè 
xepofe , l'eau fè repofera deflus , & n'entrera qu-a mefurè que lé vent en fort douce- 
ment , le tuyau C. eft celuy qui porte le vent aux tuyaux & faut qu-il foit de trois 
pones en diamettre par dedans Ôc celuy B, fera autant mais s'il y a des tuyaux dor- 
gues de plus de 3, pieds long > il feras plus gros , il y aura vn robinet à l'vn des coftez 
de ladite conferue marqué D. lequel on tiendra toufîours vn peu ouuert, à celle 
fin que quand ia cifternefera plaine, l'eau s'en puiiïe vuider peu à peu , les murailles 
de ladite conferue feront faites de petites briçques recuittes à Iextremité ,& cimenter 
auec de la tirafle de Hollande meflee auec chaux vifue, ou auec bon ciment de tuillcs 
puluerifees méfiées auec chaux , car ces deux matières eftans^ien trauaîllez font ca- 
pables de fefifter à l'eau. 




PRO- 




iure fecond, 

PROBLESME XXXV. 

Pour faire vne machine admirable, laquelle eflant pofteati pied d'vne figure , iettera vn 
fon au leuer du Soleil , où quand le Soleil donnera deffm en [orte qu'il 
(emblera que ladite figure face ledit fon. 

Orneille Tacite, fait mention en fon hiftoîre qu'il y à eu en E*. 
gypte, vne ftatue de mennon,!aqueIle quand le Soleilluifoit deflus 
îetcoit vn certain fon, Paufanias dit auoir veu ladite figure , & que 
ce fon eftoit femblable, à celuy des cordes d'vne harpe , quand el- 
les fe rompent. Or fuiuant les trois machines précédentes traitées 
a lonzieme, douzième, & trezieme problcfme,& parle mefmemo- 
J yen du Soleil , fe fera la fumante inuention d'vne figure qui iettera 
vn ion femblable au fon d'vn tambour, & pour demonftrer plus facilement corn, 
me adite inuention fe peut faire , ie demonftreray la cônitruftion de la machine la- 
quelle fe pourra puis après adapter dans le corps de la figure , ou bien dans le pied 
deftal furouoy elle eft pofee , foit doneques deux vaiffeaus de cuiurc joints en femblc 
l'vn fera de quatre pieds de long, vn pied de haut , ôcvn del'arge, l'autre fera vn pied 
cube, & feront tous deux bien clos,& foudésdetous coftés , au grand il y aura vn 
tuyau marqué A, auec vne foupape comme aux précédentes ledit tuyau feruira 
pour afpirer ïcm dembas , & la rendre dans le vaifleau auquel il y aura auflï vn ef- 
vent, marqué F. & fera bon de le fouder ferme, quand ledit vaifleau fera à moitié 
plain,& faut qu'il y aye vne fontaine naturelle deflbubs ledit vaifleau , en forte que 
le bout du tuyau foude à la foupape A, pui (Te tremper dedans l'eau de ladite fontai- 
ne, après faut fouder vn fifon marque' D. en forte que les deux bouts entrent dans 
les deux vaifleaux, & qu'ils aprochent bien près des fonds defdits vaifleaux, & au pe- 
tit vaifleau il y aura deux tuyaux d'orgues pofees deflus ledit vaifleau,, ou bien l'on 
pourra conduire le fon ou ceft que l'on voudra auec des porteuents , & faut que lef- 
dits tuyaux foyent, ( fauoir le plusgrand ) de deux pieds de long bouché , & l'autre 
deux pouces plus court» Or le Soleil donnant contre lefdits vaifleaux , fera monter 
leau parle fifon, comme a efté monftré à l'onziefme problefme, oc entrera dans le 
vaifleau cubique, en forte que l'air qui eft dedans, fera contraint de fortir, & fera Ton- 
ner les tuyaux, lefquels fonneront vn fon tremblant commele bruk d'vn tambour 
par la mefme raifonde l'onziefme problefme , ledit vaifleau fe remplira d'eau la nuit 
venant , à caufedçlafrefçheur de l'air, 6c quand ledit vaifleau cubique feraplain d'eau, 
le fon ceflera, & l'eau fortira , après peu à peu par vn petit trou qui fera au fond du- 
dit vaifleau marqué C, or fi la violence d'un defdits vaifleaux n'efl: capable aflez 
pour faire fortir l'air pour faire fonner lefdits tuyaux , l'on pourra' augmenter ladite 
Force, auec deux ou trois ou d'avantage de vaifleaux, il fe peut encores faire inuenti- 
*>ns trefadr^irables auec ladite machine, lefqueilesie garde iufques à autre fubiet. 



PRO. 



\ 



A LÀ T RES îLLVSrH^B ET 

T V E V S E P 11 ntfC E S S E 





PRINCESSE DE LA GRANDE B R E T Aï G NE 

ELECTRI C E P A L AT I N E, & c . 



L n'eli pds en moy Vertmufe Prïncéffe l de vompréfmUrïhvfes dignes 
de vos mérites. Optais fÇacbant t amour qu'auez, porté , £f conti- 
nuez, de porter ,à theurenft mémoire , duJ^eble & gentil Prime de 
Galles 9 tay reprefenté icy quelques deffeings , que f 'a y aut refois faits t 
it e fiant 4 J on fer vice, aucuns pour fervi-r i Ornement tn fa mai fan de 
~MÎ Richemont , les autres peur fa^is faire ' a fa gentille vuriofité s qm 
defiroit toufiours vmr & cognoiUre quelque cèofe de muueau. Et 
tïlant apure que Vofire <tàlteffe prendra de benne part ce qui vient de l'ordonnante de 
ce généreux Prince s fay pen fê 'que le/dits deffeings nepoUuoyent efire donnez, enmeiëeure 
il ul*i*A Jr&i.r./xue.s À 7Jo'Iîre <LAÎtefie les ac£ s e'bîer , non tinter ma^fMtpv Ap ^nhlm^^ 




èe prie T>iem vouloir conferver , & luy continuer fa SamUe Benedidwn i Tk lieidelberg 
ve premier tour de Janvier 1 é //* 



L^obeiûant & humble- 



: ertiteur S, d« Cau$, 



aire fécond , 

P R O BLE S M E L 





Bepin^vmygrotesio^ H y, mm vn Satire -, lequel. imer^Mmdety^^n e Nimphe 
Efcho i laquelle répondra aux cadences dudit Satire s & outre ton fourra, 
mettre quelques autres figures , four jetter de l'eau» 

1 E prefeht dctfcingde s;rotc,fepeut mettre dans vn Pavillon de Iar- 
din,oubien au bout 5' vne galerie, ou l'on pourra manger à la fref- 
cheur,lesdeux figures marines donneront de l'eau , feavoir l'honv 
mepar quelque poiuon 3 ou coquille qu'il tiendra à la main, & la 
femme par Tes mamelles , en oultre il y aura vne machine, comme 
\ a efté enfeigné au vingtdnquiefrae Problefme, derrière la figure du 
| Satyre, laquelle reprefentera le jeu d'vn Flaioliet, &à k>pofuedudit 
^atyre, îly aura vne Ninphe Efeho, laquelle refpondra à toutes les cadences quekdic 
Satire femblera Tonner , & ce par le moyen de quelques portevenrs, lefquels feront 
conduits depuis la machine iufques ou fera ladite figure de Nimphe, & feront pofez 
derrière icelle, .& faudra prendre garde que les tuyaux qui reprefente ledit Efçhoy ne 
fonne fi fort comme ceux du Flaiollet.çarchafcun fait que l'Efcho nerefibond iamais 
fi fort , comme le Ton qui le caufe , l'on pourra auffi faire defeendre des eaux , au long 
des Roches, pour l'ornement de l'ouurage,& la table ronde a qui eft aumillieudu pa- 
villon , fervira pour manger delïus a la fraifeheur , & aufli pour faire jetter plufieurs 
figures d'eau par l'artifice des tuyaux, qui fe pourront mettre & aiufter fur vn autre 
tuyau de cuiure dans le trou de ladite s table en forte que c'eft ècuure eftant bien con- 
ftruit & ordonne aportera vne grande dek&ation. 




P R O- 




PROBLE S 



ï l 




Dejjeing â'vhegmt ou il y d'une $ ah laquelle fcMvt 
auec la force de btam. 

\ E s t autre deneing de gf ote fe petit auffi mettre dans paviHo% 
| ou au bout d'vne gallerie, & pour faire que l'eau elleve bienlaballe 
fi ladite eau procède d J vne conferve , il faut que le fond de ladite 
' conferve, foit pour le moins douie pieds plus haut que la fuperficie 
de la terre -, &' au plus vingtquatre pieds 5 le tuyau par ou fort l'eau 
) fera gros comme le petit doibt allant vn peu en pointe, & le bout 
i. par ou fort l'eau, fera tout au bas d'vn vàiffeau , en forme d'vn en* 
ton-noir g pour recevoir pius facilement ladite balle , quand elle tombe , & pour ef- 
vacuer l'eau qui tombe dans ledit vaiffeau , il j aura des trous tout au bas d'iceluy> 
l'on pourra orner la Roche, auec quelques animaux faits de coquilles naturelles ac- 
commodées, & cimentées -cnfemble* lefquelsietterontde l'eau par des petits tuyaux, 
qu'ils auront dans la bouche, en force que lefdits jets , puiifent donner quelque fois 
contre la balle pour la faire tomber , & incontinent ellefe releuera par le moyen de 
l'eau, qui la repouiie en haut, & ainfi fautelant elle donnera du contentement à la 
veiïe , mais faut noter, que pour bien voir k brifement de l'eau , contre ladite balle,il 
faut que la feneftre foit oppofee au midv a celle fin que le Soleil donnant , les rayons 
& brifements de l'eau 9 contre ladite balle 3 fepuiflent mieux voir 2 & donner contera 
tenient à la vciàe. 



Lmre fécond, 



PROBLESMË III, 

DèJJein de la fontaine du cupidan > ou il y aura vne tourterelle qui hoir a au- 
tant deau % comme en luy donnera. 

E prefent deflein eft encore? propre pour mettre dans vu pauillon* 
à caufe des iets d'eau qui fortent du carquois , car fi ledit deflein 
eftoit fait au milieu d'vn iardin ou autre place ou le vent donne , il 
gafteroitla belle forme débits iets d'eau , l'on y pourra adjoindre 
vne tourterelle ? laquelle boira l'eau qu'on luy preièntera , comme 
a efte enfeigné à l'onfiefme problefme du premier liure , & l'orne* 
Ji ment de ladite fontaine pourra eftre fait de roches raftiques,aueç 
quelques getits animaux mêliez entre lefdites roches, 

PRO* 





Liure fécond 




PROBLESME tâ 11 

Deffeing ivne fontaine i ordre %jifiiqm. 

Este Fontaine cft propre pour mettre au miîlieu d'vn lardin ,iî £î 
pourra aufli mettre vne balle decuiurc que leau eileuera en haut, 
ce qui donnera grand plaiiir a la veue >( ladite fontaine pourra eftre 
fabriauee , partie de pierres Ruftiques , comme le defleing le de- 
monftre 3 ce qui fera de peu de couft fi ainfi eft que la commodité 
defdites pierres Ce trouue fur le lieu , & a faute defdites pierres na- 
turelles on les pourra tailler artificiellement* 




P R Q~ 




PROBLESME V. 



*Autre dejfeing de fontaine pour reprefenter vn Fleuue, 
oà e l{Jutere,par t vne figure. 

Es Anciens Egiptiens grecs & romains, auoicnt accouftumé cîc 
reprefenter leurs Fleuues,par quelque figures d'hommes, ou de 
femmes, ce qui fc peut encores voir, par plufi«urs antiques à Ro- 
me,ce prefent dcûcing reprefente aufïi vn Fleuue s & eft propre 
pourvn iardin ,où au millieu d'vnescourt pourueu que ladite fon- 
taine ne foit trop expofee au vent^car generallement toutes fontai- 
_ nés qui iettentl'eau en haut, comme le prefent deffeing , ont cefte 
incommodité que Peau eft fubiecte a eftre efpandue par k vent , d'vn cofté & d'au- 
tre , & faudra auffi que le baffin qui contient l'eau à l'entour de la figure , foit au 
moins de 20. pieds en quarré où en diamettre s'il eft rond. 




PRO- 



Liurefocond, 




PROBLESME VI. 



Autre deffàmgde fontaine, pour vne place puMuque* 

Est autre defleing , eft encores d'vne fontaine » qui pourroic fer. 
uir à vn iardin , ou court , ou encores mieux a vnc place publicque, 
a caufe de fà hauteur x 6c pour la faire durable , ilcft befbing que 
les figure* fbyent icttez en métal a & s'y l'on ne de fi re de faire 
les defpens , de les getter en cuiure , on les ietteras en plomb, Ôc 
jçftain , méfié enfemble a ce qui fera beaucoup moindre defpens, 5c 
plus aifees à réparer, après qu'elles font îettees. 




PRO- 



Liure fecond 




PROBLESME VÎL 

'Dejfewg dvm volière a oifeaus mec quelques grotes 
dedans jcelle. 

Es grotes & ouurages ruftiques viennent encorcs força propos 
dans vne voliçre à oifèaus ce delîeing icy eft d'vne de $o, pieds de 
long par dehors & vingtdeux de large par dedans l'ingnografie &. 
ottografiç fonc delfeignez icy deffoubs , & i celle fin de mieux 
comprendre l'ordonnance de ladite volière ren ay fait vn defTeing 
d'vnç partie en plus grand volume par qu fe peut comprendre le 
„ refte , a, lopofitç de larcdu millieufe pourra faire vne grote dans 
ladite volière, ou les oifeaux prendront du plaifir a faire leur nids alentour & efleuer 
leurs petits a & à lopofiçe des autres arcades Ion pourra y faire quelque petits bocages 
delpincs blanche ôc autre abrilTeaus * la couuerture fera* faite aueç plufieurs ouuertu- 
res de 7,QU pieds en quarre chacun , acommodeesauecdu fil de latan en forte que 
les oifeaux ne puilTent paner à. trauers & kÇdit.çs ouuertuves ferturoiu pour laitier 
tomber la pluye dedans ladite volière laquelle eft fort neceflaire pour la çonferuation 
des oifeaux & auffi pour arroufer les abrifeaux qui feront plantez, en ladite volière. 




Liure fécond , 




PROBLE5ME V II l 



dvn fauillon m millieu. 

E reprefenteray premièrement les plans, tant de l'ingnqgrafie com- 
me de lortografie d#ladite volliere l'aquelle aura 84» pieds en quar- 
re par dehors & au millieu fera vn pauillon de 30 pieds en quarré 
par dedans, toutes les murailles tant dudït pauillon comme celles 
de dehors auront deux pieds ôc demy en gro0eur 3 fi l'on veut bien 
conferver les oifeaux contre la froidure de i'hyuer , l'on y pourra 
mettre deux fourneaux marquées A.B. dont les cheminées pour- 
ront cftrc dedans les murailles ? & l'hyuer venant l'on pourra fermer toutes les feneC 
très & ouuertures compnfes en lefpace C. D. E. R G, H. en forte que celle place 
foit capable de retenir quantité d'oifeaux , èc auffilon y pourra mettre quelquesabrif 
feaux tranfportables qui ne peuuent au flî endurer froidure comme Orangers , Citron- 
niers \ Figuiers , & autres tels abriffeaux defquels l'on peut orner vn lardin en Efté, 
& enHiuer l'on en pourra orner ladite volliere, & faut faire en forte que les feneftres 
du toit fe puiffent ouurir quelquefois en Hiuer , à celle fin de donner air , & que la 
pluye puifTent tomber fur lefdits abriiteaux & ©ifeaux , & au millieu du pauillon , il 
y aura vne table pour manger à la fraifçheur en Efté , ôc s'y l'on s'en veut aufïï feruir 
en Hiuer 3 l'on pourra dorre toutes les ouuertures.dudit pauillon referuant feulement 
celles qui regardent les fourneaux , tellement que par ce moyen,Iedit pauillon pour- 
ra auffi eftre efçhaurTé 3 defdits fourneaux 3 & s'y l'on veut faire les dépens , d'orner 
l adite volliere auec quelques roches naturelles , me/memcnt quelques artifices d'oi- 
feaux,qui chanteront pàr le moyen de l'eau A comme à efté enfeigné aux difiefme 
probleime du premier Liure^ 




PRO 



Luire fécond, 



PROBLESME IX, 

Plan prejfiefîifdu précèdent dejfeing. 

Ar, ce plan perfpectif l'on peut comprendre facilement l'ordon- 
nance du précèdent defleing 3 parmi ks roches ou pierres rufti- 
cjues l'on fera plufieurs trous grands Ôc capables pour les oifeaux, 
à faire leurs nids dedans , ôc auflï l'on plantera forces abrifleaux 
defpines blanches 3 tant aux enuirons defdites roches comme des 
murailles , lefc-uels feruiront auflï pour c'eft effed, la couuerture 
eft en partie repref entée , auecjles ouuertures de treilles de fil de fer 
ou de laton & le refte n'a elle reprefenté à caufç que le dedans dudit defleing n'euft 
fçeu eftrc veu* 




PRO- 



Liure fécond 





PROBLESME X, 

iv-ne mmtqgm au miBm etw lœrdw 
quelques grtte$ ded#m- 

L y àplufîeurs beaux & excellents iardins fitue? en planure , de 
forte qu'il n'y à moyen d'en voir la forme , ny les parterres con- 
tenues en iceux > & me semble que l'afpçct le plus beau d'vn îar- 
I din eft d«eftre veu d'enhaut , ceft pourquoy iefuis déduis quepour 
i aider à. ce défaut quand iefdits iardins ne font point veus de haut, 
de faire quelque ouurage haut efleué & plaifant , pour eftant au 
<^r5W®«»W n ^ UE d'iccluy auoir mieux l'afpecl: des parterres , i'ay fait icy vn del- 
feing fort propre pour vn tel iardin , c'eft vne montagne quarree de 84, pieds de cha- 
cun çofté & efleuee de 55, pieds iufques en haut le plan de ladite montagne icy bas 
d'efleignés en petite forme* &le plan perfpe&if va fuiuant , ladite montagne fera 
faite de mafonnerie de pierre tout a l'entour , en forte qu'il y aye force trous & con- 
cauitez par dehors pour mettre de la terre pour planter des arbrifleaux tout à l'entour, 
il y aura vn chemin pour monter au haut a tournant à rentourd'iceUeçommeilfepeut 
voir par le plan , le dedans fera voulté & y pourra Von faire quelques grotes qui re- 
ceuront lumière par deux feneftres au dcfTus delà porte , comme il fe peut voir au 
defleing & tout au fommet de ladite montagne s'y l'on veut , bon y mettras vnc fi- 
gure laqu'ellç fonnera vn fan au leuçr du Soleil , comme à efU çnfeignéau permer 
problcfmc du premier liure, 

P RO- 



Pi OBLESME XL 



^Dejeing d'vne haute terrajfe accompagnée de quelques grottes 
four mettre dans vn Jardin, 

Aïs fi le iardin eft difpofé en forte qu'il ne vint à propos pour fai- 
re vne terrafleoù montagne au millieu , aîiors l'on pourra faire 
vne terrafle fuiuanc le prefent deffeing , &y aura deux chemins 
fçauoir vn de chacun codé pour monter en haut & fur les murail- 
les defdits chemins lefquels feront à hauteur d'apuy l'on y pourra 
mettre de toutes les fortes d'abrilfeaux tranfportablcs , comme 
^ Orangiers, Citronniers , Ôc autres fcmblables , les deux voultcs 
au deiîoubs de ladite terraue pourront feruir pour mettre lefdits abriffeauxen Hiuer, 
Ôc au liant de ladite terralTe Ton y pourra faire quelques grottes ornez de roches ôc 
artifices d'eaux , & au haut defdites trottes Ton y pourra mettre vne confèrue pour 
tenir l'eau , pour faire ioiïer les artifices defdicçs grottes, 

PRO- 




Luire fécond, 




PROBLESME XXII. 



Dejfeing du fràntùpice delagrotefitueeptrlaterraffe du précèdent 

dejfewg. 

A y mis icy vndeiTeingenplus grand volume pour comprendre l'or- 
donnance du dehors de la grotte du précèdent deffeing, le dedans 
pourra eftre de douze ou quinze pieds de large, quarante ou cin- 
quante de long, en forme de galerie , ou mefme l'on pourra met- 
tre des arbriiîeaux d'orangers & Citronniers en hyver pour eftrç 
gardez de la froidure ? & auifi feruira d'ornement à ladite grote* 




HO- 




FROBLESME X I I l 



£k£emg dwoXo&t Pamtfe, ou ton fowr* faire yuetym. gmttî 

iedam* 

E Mont Farnaffe ell fort à propos pour ornçr vn lardm Royal, oui! 
y aurait abondance d'eau, & dedans ledit Mont, l'on pourroit fai- 
re quelques grotes artificielles , la grandeur dïceluy fe fera au moins 
deo&ante pieds par dehors en diamètre fî l'on fait quelques grote 
dedans , fïnon il fe pourra faire auflî petit que l'on voudra & fera 
bon qui! y aye de l'eau , à l'çnyijoa de Ykoa x%. pieds <3k larg& 





Liure fécond , 




PEOJUSME X I I ; l 

Deffeing ctvmfigHngranê: nprcfentmtc k sffîont TmoÎHt* 

AssANïàPratalin cinq milles pics de Florçncc,,entre autres ou- 
vrages dç grotes dont ladite maifon cft riche ment ornee,ie vis. vne 
figure d'vn grand Giclopç dans le corps , duquel font quelques 
grotes fott artificiellement faites, ôç fuyuanç l'inventi.Qn de ladite 
figure ? i 4 cn reprefentera y. icy deu x autres , a (Fez a propos, >, au® p our 
faire quelques grotes dedans la grandeurde çejle icy ,,reraa.u mQÀns 
— v ^-^w» deraixanteQUQdantçpieds,ri elIççftoit debout, & dedans, la ter- 
ralie, iîirquoy elle çft aflîfe, l'on pourra faire quelques grotes , pour repr efen ter quel- 
que (ubiet a propos pour ladite figure, à laquelle l'on pourra donnerle nom de mont 
Tmollus.poui fuiure la Fable reçues d'Ovide , du jugement que ledit Tmollus fît, 
entre Apollon & Mid as,& faire les grotes de dedansiaccordantes à ce fubict a comme, 
fera reçue au Problcfme fuiuant* 




PRO- 





JPROBLESME XV. 

*De(feing dç Ugrotc de Tmollm, 

Vide fait récit que Midasoyant le Ton du flaiolet du Satire Pan vou- 
loit fouftemr qu'içeluy eftoit plus harmonieux que la Lire d'Apollon, 
dont ledit apollon ic Tentant indigne, voulue faire iuge de ce diferenc 
le mont Tmollus 3 & vint comparoiftre deuant luy comme aufïî fie 
Pan, lefquels après auoir ioué l'vn & l'autre, le pris fut donné à A- 
pollon , & voulant ençores Midas fouftenir , par punition luy vin- 
drent des oreilles d«Afne % celte fable peut eftre fort bien reprefentee , en la grotc qui 
pourroit eftre dedans ledit mont Tmollus, i'en ay mis icy vn detleing à propos pour 
ceft efFect , ôc quand aux machines pour reprefenter la mufiquç de la Lire y, elle fe fe- 
ra auec deux régi (1res de tuyaus d'orgues fçauoir l'vn d'vn trois pieds bouche ,& l'au- 
tre fon oétaue ouuert? comme fera enfeignj? au troifiefme liure * & la mefme roue 
mufiqualle qui fait iouer ladite Lire, fera aurlî iouer ledit flaiollet, apiiquant de longs 
porteuentSjdepuis le fommicr iufques derrière le Satyre, où feront les pipes pour re- 
prefenter ledit flaiolet, le mouuement des figures fe pourra faire facillement par le 
moyen de la roue mufiqualle , 6c faut , que quand le Satire celfe à iouer & qu'il a- 
baiuc ion flaiollet , que l'Apollon commenceauflï toft à iouer de fa Lue >, hauiîanc 
& bailTant l'archet de la lire 9 fuiuant les mefures de la mufique qui fe jouera. 



PRC- 



Liure fécond, 




FROB. LESME XVI, 

T eing d' vue grande figure rujlique pour représenter vn Fleuue, 
& dedans le corps d'icelle fe pourra faire 
quelques grotes. 

est autre grande figure fe pourra faire de pierres rtiftiques propre 
pour reprefenter quelque Fleuue , laquelle fera fore propre pour tai- 
re quelques grotes dedans , & Il Ion a grande quantité d'eau il fera 
bon de la faire paffer dans vne grande cruche, que ladite figure 
tiendra entre fes bras* 



P RO- 




i 



iure fécond, 




' • Q B L E,$ M i I V I fi • 

vffingfatygrott 40rfee qtëi [& pomm famdam k 
§gwe breçedmk, 

E s ti fable cTOrfee , vient encores fort à propos , pour vrie gfote^ la- 
quelle fé pourra faire dans îa grande figure précédente , Ôc le mou* 
vement de la mufique , fè fera derrière la figure x en forte qu'il fem- 
ble que foit elle qui ioue , & Je mouuement du bras fe pourra 
faire par uae rnaniveHe>qui fera à une des roués dentelcesqui pour- 
ra tirer ^ & lafeher un fil de cuiure attaché audit brassa mefureSç 
„ ordredes tuyaux d'O/guçs ^ouç reprefeme* ladite Lire fera enfei- 
mé au tîoifîefme. Uurc* 




? RO* 



Liure fécond , 



PROBLESME 



X V ï l I 




Dejfemg d vne Nimphe qm iaue des Orgues^ à laquelle vn Efchû 

refeond. 

Aïs fi I on délire faireune grote accomplie d s vn grand concert de 
diverfué de régi ftres. d'orgues, jouant par le moyen de l'eau , l'on 
pourra reprefen ter comme fi une Nimphe joùoit deffus un clavier 
faus , & aux cadences qui feront faites en la mufique , l'on pourra 
faire qu'il y aura une autre Nimphe eflongneç dans un creux dç 
Rocher d'où viendra une relation defdites cadences, ce qui pourra c- 
ftre fan par des portevents depuis le fommier ,où font les tuyaux 
de ladite i\imphe iufques au lieu d'où l'on voudra faire venir ledit Efçho , & pour 
ceft effedt il faut auoir huit où dix touches en particulier fur le clavier , pourfairçjbn- 
ner Içdit Efcho à propos quand befoing fera , & faut aulïï prendre guarde que les tuy- 
aux qui feryentaudithfcho ne fbnnent fi haut quç les autres, à celle fin d'imiter mieux 
la nature, ce qui fera aifé à faire , faifanc la bouche defdits tuyaux un peu plus cftroitc» 
& leur donnant moins de vent. 




PRO- 




PRQB&E&ME' XIX, 
Pc^emg $nw Feçtaim » propre foy$ mettre m 



Este fontaine î viendra fort 1 propos , pour mettre dans yn lar* 
dui 3 où \l y auroit quantité deau x oc l'eau , qui tombe en forme 
de cafeade, au long de la Roche d'enhaut .donnera plaifir i la 
veuë, laquelle defeendra par vu des Pilaftrçs ' pou? yemonter & 



Liure fécond , 




PROBLESME 'XL 



Pour la conduite des eaux dp Vont aine s, 

Vant que mettre fin à ce fècondliurede deffcîngs degrotes&fon- 
taines, j'ay trouué bon de faire ce petit difeours , pour la conduite 
des eaux des fontaines. Premièrement faut entendre que les four- 
ces (ont de diverfes fituations, aucunes en lieux bas ce marefcageux 5 
autres en lieux hauts ce pierreux , celles qui font en lieu bas ce ma- 
refcageux,fè pourront conduire par tuyaux de bois don tle meilleur 
eft celuy de Chefne, ce après celuy D'aune, & par faute de ces deux, 
le bois de Sapin pourra fervir , mais fi la fource eft haute en lieu pierreux , & dont le 
chemin , de la conduite foit toufiours defeendant? vers le lieu oul'onladefîre mener, 
les tuyaux de terre recuite, pourront fervir, pourveu qu'ils foient bien joints enfemble, 
ôcque latrenchee,ou feront posés îefdits tuyaux foie bien ferme,ce de terre folide,autre- 
mentlestuyauxdeboisferontencores meilleurs, ckauîli faut prendre garde que la con- 
duite faite,auec tuyaux de pierre cuite,ne remonte point en haurapresquelleàdefcendu, 
car lefditstuyauxnepeuuentfoufrirlaforcequereaufait,quand endçfcendant de quel- 
que lieu haut(encoresqueccnefutquefixpiedsjperpendiculaire)l'onlacontraintde re- 
monter,&pourceft erTec-t les tuyaux de plomb font propres,lefque!s peuuent endurer de 
grands efTorts,auand ils font bien faits, quand au nivellement defdites fources,s'il ya 
grande quantité, l'on pouTOdonner fur cent pieds, vn pied pourle moins, ce fi l'on don- 
ne beaucoup d'avantage, il ne fera que meilleur, & auiîî les conduits n'auront que faire 
d'eftre fi grands , car l'eau pafie bien plus iufte , ayant beaucoup de pante, que n'en a- 
yant gueres , mais fi le lieu de la fource eftoit fort bas , comme il arrive fouuant , & 
que donnant vn pied de pante fur cent, l'eau ne pourroit arriuer au lieu defïré, alors 
l'on fera les tuyaux de la conduite fort grands, & demi pied furcent,pourra fervir pour 
la pante , il fera aufli fort neceflaire quand la fource vient de loing , de faire des réce- 
ptacles àcinqcent pas, ou à mille pas au plus ,1'vn de l'autre , lefquels ferviront pour 
donner air audits conduits, & aufti s-ilyavoit quelque défaut à la conduite,ilfe pour- 
roit plus aifèment trouuer la faute ce la reparer , il arrive aufli quelquefois que l'eau 
ne peut avoirfon çours , faute des vents, ce qui faitpenferaplu{ieurs,que le conduit 
eft Douché , mais ceft accident arrive, faute de n'avoir mis lefdits réceptacles, en lieux 
convenables 3 & d'avoir mal alîis les tuyaux de laconduite,ce queiedemonftreïay icy, 
par vn exemple , fbic la fource marquée A, ceJe conduit B. C, D. P, allant vn 
peu en pante , au lieu B. C, ce defeendant fort en D. puis remontant vn peu en 
E« mais non fi haut que C. ôc en plufieurs endroits, l'on eil contraint de faire la 
conduitede cefte façon, à caufe des bo(Tes,& fondrières, que l'on trouue fur îechemin 
de la conduite, ôc ainfi s'ily a quelque chofe à reparer, a la dicte conduite, & que l'on 
defirevuider l'eau des tuyaux, elle nepourra fortrrdela fondrière D- pour eftre plus 
bas que E, tellement que l'eau reftante> quand l'on viendra pour remplir le conduit 
de l'eau de la fource, laditeeau ne pourra palier outre, àcaufe de l'air qui eft entre 
& C, tellement que le conduit derneurera ainfi , (ans avoir fon cours , ce pour re- 
médier à cecy , il faudra faire vn efvent ou réceptacle au lieu C. à celle fin que l'air 
forte du conduit, ce que l'eau fe mette en fà place, ce aiorsi'eau aura fonceurs » com- 
me elle doibt, il fera bon aufti de faire des elvems au bas des fondrières, pour nettoyer 
les tuyaux s cjuand il fera befoing. 




LiURE 

TROIS IES ME T R A 

TANT DELA F ABRI Q VE 

DES ORGVES. 

T o4 S. 

SALOMON DE C AV S fN G E N I EV \_ E 
nArch'tteftc de [on eAltcfe Palatine EkÛorallcs. 



A Francfort en la boutique de lean Norton u if. 



I 



DE L'INVENTION DES 

MACHINES H1DROLIQVES, 

ET OR G VE S, ET DE L'ACROISEMENT 

QVI T A EST*' FAIT DEPVIS. 

Vand à Hnuention de linftrument mufical vulgairement apele 
orgue il eft fort difficilie d'en trouuer linuenteur , premièrement k 
caufeque ledit inftrument n'a aucun particulier nom, comme à vn 
Lut, vn Cithre , vne Gui terne , ou autres tels inftruments , car ce 
mot organo, eft grec qui lignifie inftrument, qui eft vn nom gêne- 
rai > pour toutes chofes que ce (bit par le moyen de laquelle , aucu- 
ne autre chofe eft faite , comme vn marteau, vne fie , vn couteau, 
& -autres chofes femblables, (ont organes auec lefqucls vn ouurage eft mis en per- 
fection, auffi font toutes fortes dinftrumems muficaus dits organes, & l'œuure qui 
doibt eftre faiet par iceux eft la mufique , & amfi fi quelque ancien autheur parle 
de Hnuention des orgues 5 s'il ne fpecifie la façon dudir inftrumcnt > l'on ne pourra 
pas iuger que ce foit celuy duquel nous vfons à prefent , fecondement à caufe que 
Hnuention daucune chofe que ce fost (& (pecialement d'vn art difficile & qui def- 
pend de plufieurs autres) commence auec vne li grande fimplicité qu'on n'en remar- 
que pas l' Autheur, & quelque fois plufieurs années voire par centaines fe paneront a 
liant qu'on aye ataint la perfection d-vn art commencé, quand aux autheurs qui ont 
parlé dédites orgues , le plus ancien qui nous eft cogneu eft Herone Alexandrin le- 
quel au 7ç* & 76. problefme de fon liure de fpiritalibus monftre à l'vn la fabrique d'v- 
ne machine hidraulique, & à l'autre la fabrique d'vne organe, dont les pipes fonnent 
auec le vent, après luy,Vitrune fait vne .description d'vne machine hidraulique. Ûr^'^JJJ 
que ces Orgues & machines hidrauliques fufènt telles que les noftres de maintenant 
il fembley auoir grande différence, veu qu'en ladefeription des antiques il n'eft par- 
lé daucune roue mufiqualle 5 par laquelle fe pourroit fonner vne chanfon à plufieurè 
parties, ny de beaucoup d'autres parties neçeftaires pour la perfection defditcs ma- 
chines, &y a quelque aparence que lefdites machines ont efté faites pour fonner auec 
la main 5 & les antiques n'ayant encores trouué l'inuention des foufîlets, pour les f 
adioindre comme nous faifons à prêtent, vfoyent de vaifleaux, lefquels fe remplifens 
d'eau caufoitlair d'en fortir, lequel faifoit fonner les pipes, comment il fè peut com- 
prendre en plufieurs theorefmes dudit liure de Herone , & aulfi au neufuiefme liure 
chapitre neufuiefme de Vitrune ou il dit que Stefibie qui viuoit vn peu aupaïauant, 
ledit Herone trouua beaucoup d'inuentions pour reprefenter la vois d'oiftaux,& au- 
tres fubtilitez, par le moyen de l'eau, & auiîî ledit Vitrune parlant de la machine hi- 
draulique met en auant lufàge de deux pilons feruans à donner le vent aux tuyaux ,& 
en oultre dit que les marches , ou touenes du clauier , doiucnt eftrc preflez par les 
J.oigts de l'Organifte , ce qui de monftre qu'il faloit fc feiuir des doigts pour iouér fur 
le ciauier, ôc que lefdites machines le no m moyen t hidrauliques kulemeiu à cauft 




Liure tf oifiefme, 



^ueïcaû cauioit lèvent de îortir, qui faifôit fonner les tuyaux, câr ce mot hidrauli- 
que eft grec, qui vaut autant à dire comme eau fonnante. Or depuis le temps de 
Vitrune qui viuoit au temps de Iule Cefar , iufques au temps du Roy François I. les 
fciences ont efté fort peu eftimées,& y a eu fort peu dhommes doctes qui ont vefeu 
pour nous donner cognoiflance des inuenteurs des chofes , ceft pourquoy il eft fort 
difficile de fçauoir quànd lefdites orgues ont commencé a eftre en vfage auec lesfou- 
piemmïSl flets, * Zarlin dit auoir eu yn fommier d'orgues ? lequel auoit ferui dans vn mona- 
aTÛccip"!" ^ e . re ^ e G J?de cit ^ antique, laquelle fut ruinée il y à enuiron mille ans , lequel fom- 
mier eft fait d*vne fort fimple façon , auec feulement 15. touches ôc trente tuyaux, 
fànsaucuns regiftresjiecroy bien que ce fommier a efté vndes premiers, d'autansquil 
ne pourroit prefque eftre plus fimple , ôc du depuis l'on à aioufté tarit de pièces pour 
la perfection cfefdites orgues, que à prefent elles furpaflent toutes fortes dïnftruments 
en douceur Ôc harmonie aufïi Ceft celle qui reprefente le mieux la voix naturelle de 
tous les autres, ôc y agrande proximité entres vne orgues bien ordonnée, pour repre- 
fènterles voix humaines , de les voix naturelles , auflï les Organes qui caufentle fon 
des orgues, fepeuuent fort bien comparer aux Organes, qui caufent les voix humai- 
nes, les foufflets aux poulmons de l'homme? les fbupapes, aux léures , le clauier aux 
dents, les tuyaux à la gorge, la main qui iouc a la langue , en forte que fi chacun ton 
audites orgues, eftoitdiuifé en ôc io» partie , comme ie prétends cy après monftrer 
à faire ladite diuifion,mefmes les voix, quelques bonnes qu'elles fuflent ôc bien ma- 
aiecs, ne pourroyent furpafler ledit inftrument. 




Ce qui eft requis pour la fabrique des Orgues. 




A feience de bien faire ôc ordonner vn ieu d'Orgues , eft laboricu* 
le, plaine de grande indu ft rie, & requiert vn homme qui aye la co- 
gnoiflance , au moins de trois arts , premièrement eft beloing qu'il 
foit bonmuficien,tant en la théorique, pour bien ordonner lame- 
fureconuenableaux tuyaux, comme aufli en la pratique, pourioiï- 
er ôc bien accorder lcfdits tuyaux, les vns auec les autres > fecondc- 
i ment faut qu'il fçache l'art de plomberie , pour bien fçauoir ietter 
le plomb ôc Terrain en table, & fabriquer les tuyaux, chacun en fa proportion, tierce- 
ment eft aufli nece flaire, qu'il aye bonne cognoiflance de l'art de menuiflerie , pour 
fçauoir bien ordoner ce qui defpend du fommier, des regiftres ,& foufflets , ôc ayanc 
bonne cognoiflance de ces trois arts, il fera capable deftre bon maiftre , ôc d-àutant 
que ie ne n'ay veu encores aucun autheur , qui aye donne' intelligence de ceft art , il 
nva femblc bon &neceflaire pour l'accomphflement de ce liure, de demonftrercequi 
defpend de ladite feierice , tant pour feruir à aucunes machines hidrauliques traitées 
en cedit liure, comme aufli en quelques autres conftrudiorrs d'Orgues, iecommen- 
ceray doneques à monftrer les mefures propres & conuenables^pour les tuyaux puis 
après toutes les pièces cbnucnables ôc dépendantes de ladite feience. 



PRO- 




Traitant de la Fabrique des Orgues. f 

P R O BLESME ET 

La manière comme il faut jetter le plomb & teftain pour U 

fabrique des Orgues. 

vant que de parler de la mefure des Orques,ie monftreray icy la 
façon d'aprcfter le plomb ckl'eftain, pour la fabrique des tuyaux, 
doncques l'on prendra du plomb le plus doux que l'on pourra trou- 
ucr de fortviel,il ne fera que meilleur;, prenant garde qu'il n'y aye 
aucune foudure auec en le fondant , puis l'on aura vne table de 
, pierre, ou de bois bien vnie de n. où 15. pieds de long , & vn ôc 
^ demi où deux de large , laquelle fera plus haute efleuée dvn cofté 
que de kutre, comme la figure le demonftre, & félon l'efpefTeur que l'on defire don- 
ner au plomb , car le voulant faire délié, il faudra qu'elle panche fort, & faudra dou- 
bler ladite table par delTus de 3. ou 4. doubles de bonbazinoù decouftil,acommo* 
de auec delà craye, pour le rendre plus vnijonaura aufli vne caffette, nommée rabot 
marqué B. laquelle (e pourra glifïer au long de ladite table , en forte que le plomb 
eftant fondu de bonne forte ce que l'on cognoiftraen pouffant vne petite pièce de pa- 
pier dedans, & le retirant viftement,s'il fe tîrufle, ledit plomlp fera trop chaud, mais fi 
la couleur du papier change, & qu'il deuiene fort roux,ilfer;iaftez,puisen faudra iec- 
ter fur le bout de la table , laquelle à caufe de la pen ce qu'elle a , & le rabot eftant fait 
en forte, comme il fe peut voir en la figure, le plomb demeurera enclos, entre lestrois 
codées dudit rabot, & incontinent celuy qui tiendra ledit rabot,le glifteraaulongde 
ladite table, félon lefpeffeur qu'on y veut donner car en tirant fort vifte,il fe fera fort 
deflié,& doucement il fe fait plus efpais , & faut garder de ne le tirer par fauts car lef- 
peffeur ne feroitefgale,& quand àl'eftain il fe iettera aufti de la mefme façon , mais 
il ne faut pas qu'il foit fondu fi chaud , & faut aufti prendre garde que fi ceft d'eftain 
d'Angleterre trefpur,de méfier cinq ou fix hures de plomb auec vn cent dudit eftain 
lequel le fera coufler mieux en iettant. 



,iuic \ 




"S3 



I R O B L È S M E IL 

jnftrument par lequel on fera le plomb & efiain fort *vnf 
éf dvne efgale efpeffeur. 

Près que le plomb ôc l'eftain fera ietté en table > l'on aura v.n in- 
finiment pour le faire vny ^ fait comme iife peut voir en la fuiuan- 
tc figure , ou il y aura deux rouleaux de fer ou de cuiure marquées 
A. B, bien ronds & vnis de tous collez & a laxe de celuy A il 
y aura vne croifée pour tourner ledit rouleau a force de bras, & en- 
tre lefdits rouleaux l'on mettra la pièce de plomb que Ion defire 
. . ., faire vnie -, 6c tournant ladite croifèe , le plomb paiTera entre lefdits 
rouleaux, &fe fera fort vny & Me , '& à celle 6n de donner telle efpetleur au plomb 
que Ion voudra , les deux vis marquées C. D. fe tourneront & poufferont vne 
pièce de cuiure contre laquelle laxe de rouleau , de haut tourne ce qui fe pourra fort 
bien comprendre par la pièce particulière marquée E. & tout ainiî comme l'on 
vie du plomb, l'on vlcra aufli de l'eftain. 

P R O- 




Lmre troifiefme, 





P R O BLE S M E I I I. 

Comme il faut donner U mefure au Sjjlefme communément 

dit ^Diapafon. . 

Or te s les Orgues bien ordonnées font faites en forte que les tuy- 
aux qui fonnent F. F A VT* font de 3. pieds en longueur,ou de'fii 
ou de douze, ou de pied ôc demi > la raifon cfU à celle fin d'âccom* 
moder les voix auec lefdiçs tuyaux 5 car s'ils n'âuoyent cefte longueu* 
ou bien près dùcelle , iefdites voix leroyent fort contraintes c'efoa 
dire trop hautes ou trop baffes pour s'accommoder auec >nouscom- 
rriencerons doneques par vn Siftefme d'vn pied Ôc demi en lon- 
gueur marque F. H. qui fera la longueur du tuyau F. FA VTV depuis la bouche 
iafques au bout de haut, après l'on diuifera toute ladite longueur F. H, en deux 
parties eigalles au point f ôc ainfi f H. fera la longueur du tuyau Diapafon ouo&a- 
ue contre F. H, après toute la longueur F. H. fera diuifée en trois parties, ef- 
galles au points F. C. Ce. ôc c* H. & ainfi CH. fera la longueur du tuyau dia- 
pente ou quinte contre F. H. après toute la ligne fera diuifée en 4* parties efgalles 
aupoints F. B* B.f f.fi èc ff.H. ôc ainfi B. H, fera diateffaron > ou quaate contre 
F. H. après toute la ligne fera diuifée en parties efgalles aux points F. A. A. p> 
Da. a. aa. ôc aa. ,H. & ainfi A. H. fera diton contre F. H. après foi t toute 
la ligne diuifée en 9. efgalles parties ôc ainfi G/ H. qui contient huit deflites par- 
ties fera vn ton maîor , plus haut que F. H après foit la partie D* H. diuifeeen 
9. parties efgalles ,ôc E. H. qui contient huit defdites parties fera vn ton maiorplus 
haut que D. H. ôc après Ion diuifera la partie A. H. en 9, efgalles parties ôc H* 
qui contient huit defdites parties fera vn ton maior plus haut que A H. tellement 
que par cefte diuifion I on aura les longueurs des tuyaux compris foubs le premier 
Diapafon a fçauoir F. G. A. B. C. D. E. f, - ôc auffi partie des autres interualles 
fupericures ,0c pour auoir le reffe I on diuifera celles de bas par moitié ôc mettant la- 
dite moitié au deffus de f. fe fera toufiours l'o&auc de celle de bas ôc ponrauoir les 
interualles au deffus de /. km diuifera celles dupremier Diapafon en 4. ou du fécond 
en 2. & ainfi Ion les mettra au deffus de refle pour auoir la mefure des feintes, pre- 
mièrement celle entre C. ôc D, qui doibt cftre vn diton contre A. c'eft pour- 
quoy diuifànt la partie A. H. en parties efgalles C. H* qui contient 4, def- 
dites parties ce fera la feinte entre C. ôc D après pour auoir la feinte entre D.ôc 
E. l'on diuifera la partie de ligne p3 H. en ^efgalles parties ôc 4. d'icelles marquées - 
D.^H» fera la feinte, après pour auoir la feinte entre G. ôc A. l'on diuifera la partie 
GjlS.fi. en 3, parties ôc adiouftant encores vne defdites parties audits $. l'on aura la 
partie G. * H, qui efl la feinte entre G-ôcA. après pour auoir là feinte entre 
fôcg. l'on diuifera la partie D. H. en £ parties efgalles ôc 4-. d'icelles marquées fA 
h, fera la feinte entre / ôcg. Et pourauoir les feintes des autres Diapafons l'on di- 
uifera ceuxey en deux pour les mettre au deuxfiefme ôc en «quatre pour troifiefme ôc 
ainfi l'on aura les 43. mefures de tuyaux depuis . F» -iufquesà ecc 

Apres pour auoir les largeurs defdits tuyaux , premièrement l'on diuifera la longeur 
F; H/ en 5. parties efgalles ôc 1. d'icelles feront pour la circonférence du tuyau F. c'eft 
pourquoy l'on mettra ladite ligne de la circonférence à droit augle fur E & ferai 
marquée F. R après l'on tirera fur le point ccc. vne ligne ccc. P. cfgalleà 
Ccc. H, ôc après l'on tirera vne ligne P. N fur laquelle feront {tirées toutes les 
pararellcs de tous les points des longueurs ôc ainfi toutes Iefdites lignes montreront 
les circonférences de tous les tuyaux. 

* A iiij 




P R G B L E S M E IV. 
donner la mefure aux autres Sifiefmes bouchées, , 

T quand Ion voudra faire vn Siftefmc, vn O&auc plus bas que le 
précèdent, il faudra que tous les tuyâux foyent iuftement de dou* 
blc longueur, &: fi en le veut auoir vne quinziefme plus bas» alors 
il faudra quechafun tuyau foit 4. fois aufli long comme le fufdit, 
& fi on le veut vn 22. plus bas, alors il le faudra 8. fois auflï long 
qui font 12. pieds de long , & quand à la circonférence voici com- 
me l'on y procédera , pour la doubler, il faudra faire vn quarré de 
la ligne F. N. marqué icy G. F. E. H* après il faudra prendre le diamettre du- 
dit quarré F. H. lequel feruira pour vn des coftez du quarré A. B. C D. & ainfi 
les quatre lignes des collés du quarré A. B. C. D. eftant iointes enfèmble fera la 
circonférence du tuyau F. de trois pieds bouche ce qui k dem on ftre, d'autant que 
ledit quarré A, B. C. D. eft iuftement double à celuy E. F. G. H. car le triangle 
F. G* H. eft la moitié dudit quarré E. F, G .H. & ledit triangle , n'eft que le quart 
du grand quarré, & fi l'on délire auoir la circonférence d'vn regiftre de 6, pieds bou- 
ché, l'on doublera encores ledit quarré A. B. C. D. & pour la circonférence d'vn 
de pieds, on laquadrupleTa,& ainfi iufques a l'infini, l'on pourra auoir des tuyaux 
grands ou petits, 

B F A 




D H 




PROBLES ME V, 



f. Tmr faire les Sifiefmes de tuyaux ouuerts. 

Aïs fi l'on veut faire des tuyaux ouucrts l'on diuifera iuftement la 
moitié de la largeur F* N. au point R. & autant a ecc* P. 
au point & ainfi l'on tirera vne ligne R.P, trauerfante 
toutes les pararelles tellement que cefte ligne donnera toutes les cir- 
conférences des tuyaux , & fi le Sifteme cft plus grand on fera la 
femblable diuifion» 

P R O- 





Li 



aire troi 



4 



Vroblesme y i U 

Pour faire les SiHefmes de tuyaux acheminée. 

L ^ fak eiicores d'vne autre force de tuyaux nommée ordinaire 
ment tuyaux acheminée, lefquels font vn peu plus forts de fon que 
tuyaux bouchez, mais au rcftc ils ont la mefme harmonieîafornie 
d'vn diceux eft icy fuiuant , & la mefure des Siftefmes defdits tuy 
aux ne fe peut pas donner fi iuftes, comme les précédents, mais vol 

ci commel'onprocederajonprendraîalongueur&îargeurdu tuyau 
„ D. Sol Re. lequel eft vne tierce minor plus bas que F F a 
vt. & ladite mefure feruira pour F. Fa, vt* & aaa. Seruira pour ccc & 
ainfi entre ces deux diftanccsl'on compofera toutes les autres lignes pour les antres 
tuyaux, & pour la mefure de la cheminée, Ton prendra le quart de longueur de la cir 
conférence de chafcun tuyau pour faire la circonférence defdites cheminées & la moi" 
tié de la circonférence de chafcun tuyau fera la longueur de ladite cheminée. 





PROBLESME VIL 
De la proportion de la bouche des tuyaux* 

Près que les tuyaux font taillez en la longueur 5c largeur , il fera 
befoin de tailler la bouche, laquelle fè fera fuiuant la force que Ion 
defïre que les tuyaux lonnent, mais la façon la meilleure eft de du 
uifer la largeur du tuyau en 4» parties & vne d'icelle mettre au m.jU 
lieu de la largeur du tuyau comme il le peut voir aux fumantes CÙ 
tv gures, A. B, C. D. ou B. C. eft le quart de A. D- & quand 
c'eft pour vn tuyau bouché ladite large ur B.C. fe di uifer a en qua- 
tre parties pour faire la largeur de louuerture B. E. F. C. mais quand ceft pour des 
tuyauxouuerts ladite largeur de l'ouucrture,fe diuiiera en 5. parues & vne d'i celle fera 
alargeur de l'ou Ue rture, ôc- fi l'on veut faire fonnerlefdits tuyaux plus haut il faudra 
faire ladite ouuerture plus large, 




A B C 

Louuerture pour les 
tuyaux ouucrcs. 



D A B G D 

L'ouuerture pour les. 
tuyaux bouchées* 



Liurc troifiefme. 





PRO BLES MES. VlU. 

De ta proportion de la languette des tuyaux. 

A languette des tuyaux eft vne platine laquelle fefoude entre le pied 
I du tuyau & le corps &kfpe(reur de ladite platine fe fera de la troifief- 
, me partiedelalargcurdeIabouchedutuyau,&fetaillcracnI.endroit 
I delcuuerturevn peuen talluspardchorsaflauoir le quart d'vn angle 
j droite fera bon dauoir vn petit triangledecuiurc pour voir que la 
taillede ladite languette foit au plus près fuiuant iceîïe, & faut auffi 
> que laditetaillefoitncttementfliite, ôeferabonque le plomb dequoy 
ionclaite lefdites languettes , foit méfié dvn peud'eflainicauoirdelTus vingt liuresde 
plob^liured'eftainpour les rendre vn peu plus fermes 3 & Ion fera vne table dudit plemb 
a propos pour c'eft efFed allez efpaifTe, ôd'on pafTera les pièces par dedans Wnftrument 
dcmonftreau2.probiefme félon l'efpefTeur que l'on les veutauoir. 

HOBLESME IX. 

Four faire le pied des tuyaux, 

$ E pied destuyaux,tantauxouuertscommeaux bouches fe taillera auec 
A le corps du tuyau toute d'vne pièce , & deuant que le couper & fe- 
Jm parer ledkpiedd'auecîe corps, l'on marquera auecla pointe d'vn cou, 
^> iîcau les mefures delà bouch e > comme il fe peut voir à la figure fui ua n. 
te , &au-flîh>n taillera le pied en cone comme il fe peut voir en ladite fL 
i gure,ed'ouuerturepar oudoibt entrer le vent, le fera allez petite car 
après que les tuyaux font pofés fur le fommier, s'yls n'ont afTez de vent par ladite ou- 
u erture elle fe pourra agrandir facilemen t. 







Pour accorder les tuyaux d orgues y les <vns auec les autres. 

remierement faut auoir le fondement fur le plus grand tuyau du 
Siftefmequi eft F. Fa. ut. & s'ilyanombijede régi ftre Ion acor- 
derâ celuy de trois pieds bouché premi erernenti & ainfi Ion acordera 
,M toutes les notes qui font en F. Fa. ut. dudit régi (très ce qui fera 
Wk aifé a faire prenant garde que les tuyaux- xic fonnent point plus 
filf fort l'vn que l'autre, & que quand on fonne auec deux tuyaux 
lÉenfemble a vne o&aue , l'fn de l'autre qu'il femble qu'il 

ny en a 



eia 



>nque aes vjrgues* w 

ni en a qu'vn , & pour haufîer ou bai (Ter le Ton des tuyaux bouchez , I:on fondera des 
pences platinesdcplombdicesoreiiles desdeux cotez âe la bouche defdits t&pwçttïfa* 
rantleiditesoreinesletuyaufonneraplusbasAleseflargiflant, il Tonnera plus hauta- 
presauoiracordclcs F. Fa. ut. il faudra acorder les quintes defdits F. Fa ut. qui 
font les c. sol. Fa, ut. & prendre toufioursbien garde qu'vn tuyaunefonnepoint 
plus que l'autre, car c'eft vn grand défaut aux orgues quand aucuns cies tuyaux fonnenc 
plus fort les vns que les autres, après l'on acordera les G. sol. Re. ut, qui font vne 
quintechafcunplushautsqueles C. sol. Fa. ut. & ainfï de quinte en quinte l'on 
acordera tout vn regiftre , mai s il faut bien garder de ne faire lefdites quintes trop hautes 
ce qui arriue fouuent faute d'expérience, & après qu'vn regiftre fera bien d'accord, il fera 
fort facile d'acorder tous les autres par oétaues plus hauts,ou plus bas ouurans les bouts 
de haut defdits tuyaux pour rendre le fon plusaigu,oulcreployanten dedanspourlcren- 
dreplusgraue. 



FROBLESME XI. 

<De la conuenance qu'ont les rogiïlres les vnsauec les autres, 

|gpgj€ ëgistre cfticyapelé vn feul ieu de tuyaux de quelque grandeur ou cC- 
}) Pccequecefoit,& mettant quelquefoistroisou quatre ou d'auanta- 
\y ' - ge deieux ou régi (1res enfemble > ils s'acorderont bien, mais aucuns 
fë-v- v - ■ "\ ne s'acordentdu toutaucc.ieparlerayicydedeuxquifepeuuentbien 
^ \ acorder pour nos machines hidrauîiques , h lefdites machines ne 
mû M ^ JJf lontacompagnées de fourriers, & que le vent efï poutTé aux tuyaux 
33fe-lss^a??& par quelques confèrues à vent comme à efté monftré au %^ probief. 
medu premier liure il lecoursde l'eauqui entre danslaconferueeftgrande,& qu'on 
veuille reprefenter le fon d'vne Lire alors l'on mettra trois régi (1res enfemble, fçauoir 
yn trois piedsbouché, vn pied & demi bouché, &vn trois pieds ouuert & lefdits reei- 
fires e fiant bien acordez enfemble pourront reprefenter le fon delà Lue, mais s'il ny 
auoit pas fi grande quantité' d'eau, alors l'on ne mettra que deux regiflres fçauoir vn 
pied 6c demi bouche', & vn trois pieds ouuert 3 ôc fi la machine eft. faite pour fonner 
auec des foufflets , comme au 29. probkfme du premier liure alors l'on pourra faire 
qu'il y aura plufieurs regiftres pour aporter vne variété d'harmonie, ôc fi Fon veut re- 
prefenter vne grande harmonie l'on mettra deux régi (très de fix pieds bouchez a vni- 
fon enfemble , & deux de trois pieds suffi à v ni fon , quand au regiftre propre pour rc- 
prefènter le fîaiolet, comme eft deferit au problefme du premier liure 3 il fe fera de la 
mefure d'vn pied & demi ouuert 3 mais fi l'on y met deux regiftres à vnifon il aura 
beaucoup plus de grâce, pourueu qu'ils foient bien d'acord enfemble. 




FROBLESME XI I. 
Des Pedalles. 

epvis quelque temps en çà l'on a commence' à vfer de pedalles aux 
orgues, qui font tuyaux au deflbubs de F. Fa ut. pour fonner 
vne octaue plus bas que lesplus baffes comprifes au clauicr, & font 
apelées pedalles à caufe que l'on iouedupied fur leciauier defdits tuy- 
aux i'en ay veu ou ily en auoit douze à fçauoir C. D. E. F. ^. G. A. B. 
pï. CD. E. autres n'en ont que trois à fçauoir C- D. E. lesmefu- 
resdetels tuyaux feront aifées à trouuerpar le moyen des autres. 

B ij 



Luire troifiefine. 




PROBLESME XIII. 



Du Sommier. 
Efommier/J^ucunsa 

lical, lequel eft faitcomme vn coffre ou eft enferre lèvent qui vient 
desfoufflets^&dedansicelujfontlesfoupapes^rqueliesquandeL 
les font pouflées ouuertes, le vent vient aux tuyaux ck les fait Tonner, 
il faut que ledit fommier foit fait de bois de chefne fort fec & bien 
de droit fil, dont la partie de la figure fera ici reprefentée au plan per- 
fpeait A, B. C. D. & pareillement aux deux de l'ortografie , ôc 
inçnogranejes pièces marquées M. font les foupapes Iefquelles feront bien dou- 
blées de cuit bien doux & vni à celle fin que quand elles font ferrez le vent ne paffe 
entre deux, la pièce en l'ortografie marquée H. cftvn des refors de cuiure qui tien- 
nent lefdits foupapes ferrées, ce qui eft notté de> lettre E. en Tingnografie font 
les graueures qui font pouifées ouuertes, ce qui eft noté de la lettre L* font les tou- 
ches du clauier, Iefquelles quand elles font abaiffées pas la force des doigts ou des che- 
nilles pofées en la roue muilqualîe des machines hidrauliques , ouurent les foupapes, 
par le moyen d'vn petit fil de cuiure, qui les abaiffe,ce qui eft marqué en l'ortografie 
de la lettre F, eft vn des trous rond qui porte le vent depuis la graueure E* iuk 
ques au porteuents marqués de la lettre G. c5c eft befoing que ledit fommier foie 
fait auec grande diligence, Ôc que les foupapes foyent colees par vne queue de cuir 
qui furpafîera le bout d'icelle en forte qu'elle puiffe ouurir & ferrer bien iuftement & 
fera bon que les refors de cuiure H. foyent forts aux fommiers qui doiuent feruir 
pour les machines hidrauliques, car eftans foibles comme ceux des fommiers ordi- 
naires il y a toufiours quelque chofe à raccommoder, quand à la grandeur de la gra- 
ueure elle fera au moins demy pouce de large vn pouce de profondeur & fîx pouces 
de long, ôc pourlesgros tuyaux lefdites graueures feront vn peu plus grandes. 




ORTQ r 



Dure troifiefcnc, 




PROBLESME XI Y. 

Du fommier ou font les regiftres. 

Ux orgues ordinaires , les tuyaux fe m etten t fur le fommier , c'cft pour- 
quoi il eft apelé ainfi , d'autant qu'il fouillent lefdits tuyaux, maisaux 
machines hidrauliqucs il fera bon que le fommier foit diuifé en deux, 
fçâuoir vn , auquel fera les Toupapes duquel à efté parlé au précèdent 
problefme,& l'autre duquel nous parlerons à prefent, ou feront les re- 
giftres, kernel feracflongnéde 4 , ouç. pieds du précèdent, en forte qu'il 
y puilfe auoir vne muraille ou quelque feparation entre lefdits fommiers , à celle fin 
de nouïr le bruit du mouuement de la machine , & le vent fera communiqué à ce 
prefent fommier de l'autre,pardes porteuents i la grandeur dudit fommier fera félon 
la grolîeur des tuyaux que l'on à déposer delTus, la forme d'iceluy fera comme la fi- 
gure fuiûante marquée A. B. C .D. la table de deifoubs marquée I. L. fera de 
bois de chefne bien fecyde denx pouces d'efpais,ôcfera percéede cofté (auec vne ta- 
relie bien droite) à vn pouce près du bout ,fçauoir en ceftuy-c^. trous % & Vil y a d'a- 
lîantagetîe touches, l'ony mettra d'auantage de trous, puis l'on mettra des rciglcsdc 
bois bien droites autant comme l'on voudra auoir de fortes deieux , lefquelles reines 
font apeiées regiftres marquées £. F. G* H. alants d'vn bout à l'autre du fommier 
ôc feront areftées àdes petites cheuillettcs de fer marquées M. N. O. P. en forte 
que lefdits regiftres puiûent glifter entre vne autre table nommée chape laquelle cÛ 
marquée R. Q. après l'on percera la table de delîus , & les regiftres mfques à ren* 
contrer les trous trauetïansi en forte que lefdits trous puiiTent eftre eilongnés de ?♦ ou 
4 . pouces félon la grolîeur des tuyaux, & fera bon que chafeun regiftre foit percé de 
deux rengs de trous, comme il fe peut Voir en la figure, & faut que quand l'on pouf- 
fera lefdits regiftres, que les trous qui font en iceux, fe rencontrent, non contre ceux 
des deux tables,! mais iuftement entredeûx, à celle fin de boucher le vent defdits re- 
giftres quand l'on voudra, & quand l'on tirera lefdits regiftres, alors les trous d-iceux 
fè rencontreront viftement vis auïs deceux des deux tables lefquelles feront dou blées 
de cuir bien doux , & bien colé à celle fin que les regiftres puillent bien glifteî entre 
deux, & en outre faut que lefdites tables foyent fermées l'vne auec l'autre, auec quel* 
ques vis ou clous -, en forte que lefdits regiftres puiflent glifler entre deux fàciilemenr, 
& au dellus de la chappe fera vne autre table vn peu plus efpailTe que les regiftres» tou- 
te plaine de trcJus .grands comme le haut du pied de chafeun tuyau, & fera eflongnée 
de 6. ot/s, pouces de la chape laquelle feruira pour aider a tenir les tuyaus droits , la 
branche de fer marquée T. feruira pour ouurir ou ferrer le regiftre. 

PR0. 





Y 



Traitant de la Fabrique 





HOBLESME XV. 
T)es porteuents» 

Vand aux porteuents ilsfe feront de plomb ou de cuiure > & s'il y 
a s. ou é. pieds de diftance entre les deux- fom'miers , ôc qu'il y aye 
5, ou 4, regiftres pour lonner enfèmble ? on fera lefdits porteuents 
d'vn pouce endiamettre par dedans ôc feront bien ioints, dans lés 
trous dcfdits fommiers,& s'il y a des tuyaux qui furpaflent 3. pieds 
à ceux la on les fera plus grands, il eft bien vray qu'il y a fort peu 
. d'orgues > ou les porteuents foyent fi grands > mais auflî c'eft vnc 
taute ordinaire de les auoir fi petits 3 ôc cela eft caufe qui! faut vn grand pois fur les 
foufflets , ôc auflî les tuyaux n'en {bnnent pas fi nettement , ôc s'il fe peut faire que 
les foupapesToyent fort grandes |, ôc generallement toutes les graueures ôc conduits 
pour conduire le vent aux tuyaux, car par ce moyen les foufflets n'auront que, faire 
d'eftre fi forts chargez de pois , & auflî les tuyaux auront lefon beaucoup plus net, 
& a ceux ou le vent viendra trop fort il faudra ferrer le bout du tuyau autant qu-ilfaue 
pouï le faire fonner en fà nature. 





F R O B L É S M E X V L 

Des foufflets. 

Es foufflets feront félon la proportion des tuyaux & regiftres 
y a trois ou quatre regiftres , ôc que le plus grand tuyau nefoit que 
de trois pieds, les foufflets auront au moins cinq pieds de long ôc 
deux ôc demi de large 3 ôc feront au nombre de 4. Ci ccft qu'ils doi* 
uent eftre leuez par la force de l'eau comme à efté monftré au 19. 
problefme du premier liure , autrement fi on les léue auecla for- 
_ ce de la main , trois feruiront, ôc s'il y plus grands nombre de re- 
giftres , ôc auflî qu'il y aye de plus grands tuyaux , l'on fera les foufflets plus grands & 
en plus grand nombre, car le plus qu'il y en a, fera le meilleur , ôc auflî le plus près 
qu'ils feront du fo minier , ôc les faut faire en forte qu'ils puiflent tenir bien le vent, 
en doublant bien toutes les fucillesdc bois par dedans y ôc auflî le cuir qui ioint leC 
dites pièces enfemblc de parchemin bien collé, car le vent pafle tant à trauers le bois 
comme auflî du cuir s'il n'eft doublé de la façon. 

r r o- 




Liure troifielme, 





OBL E S M E X V I I. 
*X)u tremblant» 

E tremblant eft vne petite Fcneftre 5 laquelle eft dans le porteuent entre 

les foufflets ôclc fommier, ôc eftant abaiflee caufe le vent a fortir par 
fauts,qui fait faire vn tremblement aux tuyaux fort agréable a loiiie , la 
figure dudit tremblant eft icy reprefentéc par la lettre A. ôc au def- 
fus du porteuent , il y aura vn trou quarré marqué B. & par iceluy 
l'on pourra meure autant de pois qu'il fera conuenable pour faire le- 
dit tremblant trembler à pro- 
7~ pos , Ôc fuiuant la grandeur 

ôc pefanteur qu'il y a fur les 
fou fil et t le porteuent fera 
grand fçauoir s-ils ont quatre 
pieds de longée deux de! lar- 
ge , ledic tramblant aura de- 
mi pied de long & quatre pou- 
ces de large , Ôc s'ils ont llx 
pieds de long, & trois de lar- 
ge , il aura 8. pouces de long, 
Ôc fix de large , ôc faudra qu'il 
y aye vn petit anneau de (fus pour ypâiTer autant de platines de plomb , commeil 
fera befbing pour le faire trembler àpropos. 






^Aucunes ^R^eigles en gêner al, pour la fabrique des 
Hidrauliques. 

§4J§5| L y a plufiturs chofes remarquables en la fabrique des hidrauliques 
que la practique enfeigne, ôc dont on ft trouueroit empcfché d'en 
* rendre raifon 5 quand Ion veut faire fonner deux régi (1res à vnifon 
l'vn de l'autre ou a l'oétaue ri lefdits regiftres font eflongnez l'vn 
de l'autre de trois pieds ou enuiron, ils tonneront bien plus hauts 
enfemble, que s'ils eftoyent îoingnants l'vn de l'autre, comme on 
fait ordinairement 5 ceft pourquoy quand la place le peut permettre, 
îlfaut ellongner lefdits régi lires aucunement 1-vn de l'autre ,ôc ne faut pas auffi les met- 
tre fi loings y car la longueur des porteuents empefche , Ôc eft caufe qu'il faut vn plus 
grand pois deûus les foufflets , ôc fi la machine eft faite en forte que le vent vienne 
aux tuyaux, d' vne confèrue à vent, alors il fera bon que les tuyaux foyent de cuiurçj 
& spécialement les petits b Ôc les grands auront les languettes , ôc le pied de cuiure , Je 
refte pourra eftre de plomb, &eed'autantq.uel > airqui procedede la conferue, eft extrê- 
mement humide , & eft caufe de gafter le plomb ôc leftain ôc y engendrer de la cerufequi 
bouche quelquefois l'ouuerture de la bo uche, & le pi ed des tuyaux , ce qui les empefenc 
de fonner 5 quand aux foupapesdes machinesquiiouèntauec lesfoufflets, elles feront 
larges au moins d'vn pouce, ôc fix ou fept de long, qui eft plus qu'ordinairement on 
ne donne aux orgues de moyenne grandeur mais aux ordinaires , le clauier eft abaifle 
fort bas, ce quicaufe les foupapesde s'ouurir fort larges, mais aux hidrauliqu es, quand 

ce 



Traitant de la Fabrique des Orgues. 8 

ce font des crochets, ou demis crochets , (à caufe de la vitelîe du mouucment ) Ie£ 
dites foupapes ne fe peuucnt pas beaucoup ouurir , c'eft la raifon pourquoy il les fau- 
dra faire vn peu plus grandes, a celle fin d'auoirla graueure plus large, il y aautfivnc 
chofefort a confiderer, c'eft que fi l'on defire fe fcruirdefoufrlets^edansquclquegro- 
tc , il faut que le lieu ou ils feront, foi t fore fec cV non humide , comme aufli le refte du 
mouucment ,&en ouître,ilferabonque lefditsfouffkts foient enclos dans vne petite 
chambrette bien cîofede planches, y laifTans feulement vne petiteouuerture,pourlai£ 
fer entrer l'air dedans pour lefdi ts fouffl ces, & Il la place eft fort humide, alors l'on fera la 
machine auec des robinets ôc vne conferuea ventîcommeâefte'enfeigné en la fin du 
premier liure, laquelle inuention eft plus rare, & exquife que l'autre , mais aufîî elle eft 
plus difficile, &eftant vne fois bien faite elle peut eftre de longue durée ôc aporter vn 
grand plaifir,ie mettray fin pour le prefent à ce troifiefme liure efperantauec le temps 
d'en faire enco res vn ou feront monftrées quelques machines fort rares, & que ie tiens 
fort fecrettes, ôc entre les autres, vne qui reprefentera vne mufiqueplus parfaide qu'au- 
cune humaine créature ne peut faire, foitauec les voix ou inftrumcnts m anuels» 




■m' 




TIONS THEORESMES ET 



PROBL ES MES CONTENVS 
trois précédents liures. 

DEFINITIONS. 



A V X 




E feu ejf vn élément lumineux » chaud 
très fec ejr très léger , lequel par fa 



k<£b® chaleur fait gr aride •violent 
"Q) L'air, ejl vu élément froid fec, ér léger, 
lequel fe peut preffer , ejr fe rendre 
Tîfâ fort violent. î.b. 
L'eau , ejl vn élément h timide, pefant 
ejr coulant kmelne fe peut prêter ejl an t enferré 2 . 

Laterre,eJlvneUr/itntfcc,pcfant érfiàdi i.b. 

THEORESMES. 

L es parties des éléments Je mejl:nt enfemble pour vn temps, 
puis çhafcun diceux retourne en fin lieu. 
Jlnya rien a nom cogne u de vuide. j. 
Autre demonjîration touchant le vuide. j.b. 
G)uand 'l'eau monte par faute de vacuité , cejlpour d: fendre 
plus bas que fmniueau. 1 j.b. 

L'eau ne peut monflerpar fin propre moyen .Jicen'eftpour def 

cendre plus bas quefonniueau. 
L'eau monter a par aide du feu plus haut q'-e fin niueau. 4. 
Veau ne peut monter par l'aide de l air fi ce uefl pour dejecudie 
plus bas que fon niueau. 4M. 
Domonflration de la hauteur que la machine de Herone peut fai- 
re monter l'eau , 4,b. 
L'eau peut monter en haut par diuerfès 'machines conduites par 
faforcemcfme,ou autre que ce fait $. 
Aux machines propres pour l'eau , la pefanteur de ladite eau fe 
mefure par fa hauteur. /. 
L 'air pafie a trauers l'eau quand il eflpreffé. jb. 
La force du contrepois qui fait ntouuoir vne balancée/} propor- 
tionnée fuiuant fon ejlsngnement du point degrauité. j.b. 
Si vn des bouts de la ftîjdite balance eu fléau ejl abaifié l'autre fe 
leucra & toutes les fufdites parties mouueront, en proportion 
du point degrauité. 6. 
Le temps de la motion sacorde mec le mouuement du contre- 
pois C.b. 
le mouuement du leuiers'acorde auec celuy de la balance 6. b. 
Aux ma chines qui Jè font a tirer fardeaux par le moyen des pou- 
lies, fi la for ce efi double, l'on tirera 20. pieds de corde >pour 
faire huer le fardeau 10. pieds. 7. 
Aux roue dentelées ,fi vn pignon fait S. tours ,pour faire mou- 
uoir vne roue dentelée vn tour (jrquelaxede ladite roue foit 
en diamettre comme ledit pignon, ladite axe leuera S.fok au- 
tant que ledit pignon 7. 



Parla maltiplication delà force , on huera vn fardeau quelpt- 

fant qu'il fait. 7 .<f. 

De la for ce du pignon a vis. S é 

La force de la greffe a vis , efi conforme a toutes les précédentes 

S.6. 

P R O B L E S M E S. 

Y) Our faire (puer l'eau par le courant d'vne riuiere, ejr la f$r- 
ce de la pompe. f. 

Autre moyen de leuer le au par le moyen d' vn rui/Jtau. //. 

Pour efleuer vne eau de four ce ou deriuierepar la forte des ihe- 
uaux. 12. 

Plan de l'ortographie de U précédente machine ij. 

Pour faire cjleuer partie de C eau d vne Jour ce y cinq»ttfix pieds 
haut T4. 

(J\î.:cbine fort fab tille par laquelle les vaifieaux de la précéden- 
te souurent ejr ferrent deux mejmes ,par le moyen de teatt. 

Pour faire vn or loge auec le cours d! vne fontaine naturelle -la- 
quelle pourra faire fon cours très iujlejans efire fubiccle a e~ 
ftre montée iournellement. //, 
i^Autre manière derologe d'eau. ij. 
Pour faire vnvaiffeau, auquel mettant de haupar force fir- 
tira puis après auec grande violence iS 
Pour contrefaire la voix des petits oi/êaux par U moyen de 
l'eau ejrlair. iS. 
Pour adioujler au fufdit mouuement vn cigne, ou quelque autre 
oifeau, lequel boira autant d eau comme on luy donnera iS 
Pour faire vne machine , laquelle aura mouuement de Jiy mefi 
me jp. 
CMachinefort fubtillepar laquelle on pourra faire efletter vne 
eaudor mante. 20. 
Machine par laquelle tonpourra augmenter la force de la pré- 
cédente 21. 
Manière de faire le ciment pour cimenter les verres aux vaifi 
féaux, en forte que lair n'en puiffe finir 2 r 

Autre manière pour augmenter la far ce de la font aine précé- 
dente 12 
Pour faire monter l'eau par le moyen des pompes ejr d'vnerout 
à eau. 23 
Orthographie de ' la précèdent t 'machiné. 24. 
Machine par laquelle l'on peurra par la ft ne d' vne roue à eau, 
faire fier du bois, auec grande promptitude 2 s 
(Jlïachme de grand fermée , propre pour percer des piptsdt 
hou. 2S 

KMtchini 



Table. 



9 



Machine fort mceffiire par laquelle h» peut donner grand 

fecours aux mai fins quiferoyent enfiambees, 27 
Machine fortfubtile four teurner en ouaMe quelque ehofi que 

fi fait. ' ' ; 2$ 

four faire reprefenter le chant d'vuoifim enfin naturel, par 

le moyen de le au. 30. 
four faire reprefenter plufieurs di féaux lefquels chanteront 

dmerfement quand une chouette fe tournera vers iceux, & 

quand ladite chouette fi retournerais ce/feront de chanter. 

3i> 

Machine far laquelle Ion reprefenter a vne Galateequi fera 
trainee fur l'eau par deux Daufins bilans en ligne droite^ 
ejr fi retournant d'elle mefme cependant qùvn Ciclopeioue 
deffmvnflaiolet. 32 

Machine par laquelle Ion reprefenter a le fin d' vnfiaiolet auec 
le cours de l eau. 3 4 

flan Ingnografique de lagrote de la Galatee defiripte au -ving- 
troifiefmeproUefme,é> celuyaujfi ) p9urfatn louer le Jlaiol- 
letdefrjau24.preblefme 3 s 



UUachiiïepar laquelle fera reprefentê vn Neptune, lequel tour- 
nera circuUtr entent, a lenteur d'vnè roche , auec quelques 
autres figures, le fquelles ietteront deleau en tournant. 3 6 
Machine par laquelle l'on fera fonner vnieu d'orgues, parle 
moyen de l'eau. 37 
Machine par laquelle les fiufflets de la précédente , fi pourront 
haujjèr pour donner le vent aux tuyaux d orgues 3 S 

Reprefintation de la roue mufiqualle , enplm grande forme, 
pour feruir au probkfme 2 S. 3p. 
Machine hidraulique^par laquelle des orgues pourront fonner 
auec leaufitns aide de foufflds. 4 / 

Autre defiing de la précédente machine. 4 2 

flan Ingnografique, de la précédente machiné. 43 
Comme il faut conïiruire la confirue a vent pour les machines 
hidraultques. 44. 
four faire vue machine admirable , laquelle eflani pofie ait 
pied d 'v ne figure Jettera vnfinau leuer du Soleil-. ojf quad 
le Soleil donner a defius 3 en forte quilfimblera que ladite fi- 
gure face ledit fon. 4 s 



TABLE DV SECOND LIVRE. 




Effcing d'vnégrote ou il y aura vn Sa* 
tyrejequelioueraduflaiolet, ejr v- 
ne WJmphe Efiho , laquelle r effon- 
dra aux cadences du dit Satyre , & 
oultre l'on pourra mettre quelques 
autres figures, pour ici ter leau 1. 
Defjeing dvnegrote ou il y aura vne 
balle laque lie fi leuer a parle moyen 
deleau. 2t 

Dejfiing de kfintaine du cupidon, ou il y aura vne tourterelle 
qui boira autant d'eauycomme on luy donnera. 3. 
D effeing d vne fontaine d ordre rufiique 4 , 

Dejfiiugd vne volière aoifiaux auec quelques grotes dedans 7 
Autre dejfiing d vne autre volière a oifiauxplus grande } acom- 
pagnee d'vn pauillon au millicu. $ 
flan perjpecllifdu précèdent deffemg. Q . 

DeJJeingdvnemontaigneau millieu dvn iardin auec quelques 



grotes dedans. . io. 

Deffeingdvns haute terraffe acompagnee de quelques grotes 
pour mettre dans vn iardin. 11. 

Deffeingdu frontijpice de lagrote fitueefur la terraffe du précè- 
dent dcffàng 12. 

Dcjfiwg d'vn mont parnajfe,ou Ion pourra faire quelques gro- 
tes dedans j-3, 

DeJJdngdvncfigure grande rtprefintante le mont Tmollus. 
H- 

Dcjfèingde lagrote de Tmollits* //. 

Deffimg d 1 vne grande figure reprefntant vn fieuue i<f. 

•Dejftrjg d'vnégrote d'Or fie qui fi pourra faire dans lafigure 
précédente, jj. 

Befjeing d'Vne 2{imphe qui ioue des orgues a laquelle vn Ef- 
iho refpond. . it. 

Dejfiing dvnc fontaine propre pour vn Iardin jp. 

four la conduite des eaux de fontaines. 2 0. 



TABLE DV TROIS1ESME LIVRE. 



l'inuention des machines hidrauliques fil* 

Ce qui efi requis pour la fabrique des orgues i.b. 
Comme il faut ietter le plomb ejr eîiain pour la fabrique des 

orgues. 2. 

Inflrument pour faire le plomb fort vny, i.b. 

Comme il faut donner la mefitre au Diapafin 3. 

four donner la mefure aux Sifiefmes bouchées j.b 

four faire les Sifiefmes de tuyaux ouuerts 3 . b 

four faire les Sifiefmes de tuyaux a cheminée 4 » 

De la proportion de la bouche des tuyaux 4 4 

De lapreporiion de la languette des tuyaux. 4 b 



four faire le pied des tuyaux 4 , b 

four acorder les tuyaux' d'orgues les vnsauec les autres 4. b 

De la conuenance des regillres les vns auec les autres j„ 

Des fe dalles 5 . 

Du Sommier 5 .b 

Du fimmier ou font les regifires g, b 

Desporteuents 7 , 

Des fiufflets j. 

Du tremblant ?.b 
Aucunes reigles en genêt al pour la fabrique des hidrauliques 



FIN 



Fautes à 



corriger. 



FueiUet i. ligne ij. car tout autre feu ou chaleur,e/?Jubiec7e a 

nourriturcejrcequiejyùbiecfàperir. 
FueiUet 3. ligne 2. quHlfepeut voir que l'eau sesloit efuaporee. 
FueiUet 3. b. ligne S, pour laifer pafer entre ledit bout 
FueiUet f. ligne \8. & foit le milieu de ladite ligne, lepoint de 

grauité marqué C. 
ligne as. conre (pondant 
FueiUet fi, ligne t.foupages 
FueiUet 12. b. ligne 22. bareils 

FueiUet 14. b.ltgne2 7 . quandàlarecourbeuredutuyau K. 

FueiUet iS.b. ligne?, défaire des ouuresperpetucUes 
Lemefmejigne iS. ceftedijpofition naturelle 
isiuproblefmc 2 6. il y doit auoir 

FueiUet if . b. trentiefme robinet 

FueiUet 42. b. ligne z^.pones en diamettre 



Lifez car tout autre feu ou chaleur tfifubieèle a nourriture 

ér ce qui ejîjûbiett a nourriture ejl fùbiecl a périr. 
Lifez qu ilfe peut voir que C eau qui s ejloit efuaporee. 
Liiez pour laijferpaffèr l'eau entre ledit bout. 

Cehef imprimé deux fois & le faut lirejtulement t>nt 
Lifez corre /pondant t 
Liiez Jbuféipe. 
Lifez barils 

Liiez quand a larecourbeure dutuyau K. tUetfi faite 
pour empefeher que l'eau duvaijfeau A. quand il cs~f 
phm,ne tombe par iceluy tuyau au vaijfcau B. 

L i Ce z défaire des œuures perpétuelles 

Liiez et (le disproportion 

Plan ingnografique de lagrote de la galatee deferite au 2j.pro- 
blefme, ér celuy aufftpour faire iouer leflaiolet defiritau 
zS- problefme. 

Lifez troifiefinerobinet 

Lifez pouces en diamettre 




Ici fuit le Siftefme ou Diapafon deferit au 3. problefme. 



i 



1 - 



*